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Manuels scolaires du MIE

Les contestations ont entravé l’attribution des contrats d’impression

21 mars 2024, 15:32

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Les contestations ont entravé l’attribution des contrats d’impression

Ce n’est plus la cohue pour les manuels scolaires dorénavant et il en manque toujours alors que le premier trimestre se termine.

● Pourquoi faire appel au privé plutôt qu’à l’imprimerie du gouvernement?

Malgré l’appel d’offres lancé en août dernier, le retard dans la disponibilité des manuels scolaires du Mauritius Institute of Education pour l’année scolaire 2024 suscite des préoccupations et des critiques quant au processus d’appel d’offres et de sélection des prestataires pour l’impression et la distribution de ces livres essentiels à l’éducation des enfants.

Le processus de sélection des imprimeurs pour les manuels du Mauritius Institute of Education (MIE) a été retardé en raison de contestations devant l’Independent Review Panel (IRP), ce qui a entraîné un retard dans l’attribution des contrats. Si le contrat a été alloué fin décembre au lieu de début novembre à deux maisons d’édition, l’une pour les livres des enseignants et l’autre pour les élèves, le feu vert d’impression effective, après toutes les formalités d’usage, a été donné à ces deux imprimeries en janvier.

Si le ministère prend environ trois à quatre mois pour finaliser le choix des prestataires après avoir lancé l’appel d’offres, cette fois, le processus a été retardé par les contestations. L’IRP a finalement tranché fin décembre 2023. Suite à quoi, le ministère de l’Education a attribué le contrat fin décembre, au lieu de début novembre. A cause de ce retard, toutes les formalités pour l’impression ont été complétées en janvier 2024. Selon le contrat, les compagnies retenues ont 60 jours pour imprimer les livres. Avec les jours fériés et les intempéries, le processus d’impression a été retardé, ce qui explique pourquoi les livres ne sont toujours pas disponibles à la fin de mars.

Chaque année, la distribution des livres est retardée en raison des contestations devant l’IRP, ce qui entraîne des difficultés pour les élèves et les établissements scolaires. Les maisons d’impression concernées ont exprimé leur frustration, soulignant que le ministère devrait lancer l’appel d’offres dès le mois de mars, par exemple, et avant août, pour éviter que les contestations n’entravent l’attribution des contrats. Cette situation récurrente a suscité des critiques envers le ministère de l’Éducation, certains estimant que l’équipe en charge du dossier a agi en amateurs. Une nouvelle réunion est prévue au ministère, cette semaine, avec les compagnies retenues pour voir comment accélérer l’impression des livres afin que les élèves les reçoivent à temps pour la rentrée du deuxième trimestre.

Leela Devi Dookun-Luchoomun, ministre de l’Éducation, a récemment suggéré aux établissements d’accéder aux manuels en ligne et de les imprimer pour les élèves en attendant la résolution de ce contentieux. Cependant, cette démarche est complexe étant donné la taille des manuels et le nombre d’élèves concernés, ce qui soulève des défis logistiques importants pour les établissements scolaires concernés.

La Government Printing mise de côté

Auparavant, c’était la Government Printing qui était chargée de l’impression des manuels scolaires. Mais cette responsabilité lui a été retirée. En effet, avec la décision du ministère de l’Education d’offrir les livres gratuitement également aux élèves de Grade 7 à 9, en 2020, le contrat a été attribué début octobre à trois soumissionnaires bien connus dans le domaine de l’édition : T-Printers, Éditions Le Printemps Ltée (ELP) et Bahadoor Printing. Chacun d’eux avait obtenu un certain nombre de titres pour les matières obligatoires et optionnelles. Avec 11 matières principales par niveau et environ 15 000 exemplaires par matière, il est prévu un total de 495 000 livres uniquement pour les matières principales des Grades 7 à 9. Pour éviter les retards dans l’impression, le contrat avait été divisé entre les trois entreprises susmentionnées.

Cependant, au cours des deux dernières années, le ministère a opté pour deux maisons d’édition, confiant le travail à un prestataire privé pour l’impression des manuels pour les élèves et à un autre pour ceux des enseignants. Bien que le MIE soit responsable de l’élaboration des manuels, l’impression et la distribution ne relèvent pas de sa responsabilité directe.

On souligne cependant une opacité dans le processus d’appel d’offres et un manque de transparence quant au choix du ministère. Certaines compagnies soulignent que le ministère dit clairement que ce n’est pas le «lowest bidder» qui aura forcément le contrat et que d’autres critères seront pris en considération. Pourtant, le début du premier trimestre s’est déroulé sans que de nombreux élèves aient accès à leurs manuels, ce qui pourrait avoir un impact sur leurs performances académiques et leur expérience d’apprentissage. «Il est essentiel d’examiner les leçons à tirer de cette situation pour améliorer les processus futurs d’acquisition et de distribution de manuels scolaires. Cela pourrait inclure des mécanismes de sélection plus transparents, une gestion plus efficace des contentieux potentiels et une collaboration renforcée entre toutes les parties impliquées dans le secteur de l’éducation», souligne une des maisons d’édition.