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Affaire Franklin
Les deux ministères de Maneesh Gobin concernés par l’extradition
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Affaire Franklin
Les deux ministères de Maneesh Gobin concernés par l’extradition
Souvent, le ministère des Affaires étrangères est perçu comme une punition. Cependant, dans le cas de Maneesh Gobin, l’affaire est plus complexe. Le nouveau ministre responsable de ce porte-feuille est cité dans l’affaire Franklin, dont le dossier d’extradition est débattu devant la cour. Les deux ministères concernés par ce dossier sont les deux tenus par Maneesh Gobin…
Lors de la conférence de presse du PTr hier, Osman Mahomed a expliqué que le nouveau ministre des Affaires étrangères aura désormais le monopole sur ce dossier. Pour rappel, le 12 avril dernier lors des débats devant la cour sur les extraditions de Nono et de Franklin, le bureau de l’Attorney General avait fait appel au First Secretary du ministère des Affaires étrangères, Raj Seetohul, pour lui demander de produire des documents, ce qui avait été fait. D’ailleurs, Raj Seetohul avait même été auditionné par Me Yvon Jean Louis, le représentant du bureau de l’Attorney General. Donc, les deux instances ont deux rôles séparés dans les extraditions.
«Le ministère des Affaires étrangères est une boîte postale dans les extraditions. C’est ce ministère qui reçoit les demandes et les transmet aux institutions concernées, comme le PMO ou autres ministères», avance Nando Bodha, ancien ministre des Affaires étrangères et leader du Rassemblement mauricien. Mais lorsque ce poste est cumulé avec celui de l’Attorney General, cela peut avoir deux effets sur les demandes de Mutual Legal Assistance. «Soit les dossiers peuvent aller plus vite, soit ils peuvent rester dans les tiroirs. Sachant comment ce gouvernement travaille, cela ne me surprendrait pas que cela soit la deuxième option», poursuit-il. Dans la foulée, il se demande pourquoi Rajanah Dhaliah a été arrêté alors que son lien principal avec toute cette affaire est qu’il est le colistier de Maneesh Gobin. «Lui, il est le ministre qui donnait les terres, et il est toujours en poste», rajoutant dans la foulée que de toute façon, le ministre aurait dû démissionner par éthique.
«Il y avait déjà conflit d’intérêts lors que Maneesh Gobin était Attorney General, maintenant vous vous rendez compte qu’il est aussi ministre des Affaires étrangères. C’est un choix très mal calculé du MSM», avance pour sa part un ancien diplomate, car le ministre a désormais la mainmise totale sur un dossier dans lequel son nom a été cité. «Dans le cas d’une demande d’extradition, les autorités françaises correspondent directement avec le ministère des Affaires étrangères. Ne serait-ce pas un bon moyen de retarder encore plus l’extradition de Franklin ? Il ne faut pas oublier que Nono qui est impliqué dans la même affaire a, lui, été extradé, pourquoi pas Franklin ?» Notre interlocuteur soutient qu’il faut demander directement à Maneesh Gobin comment il compte gérer désormais ce dossier où il est lui-même impliqué. «La décence morale, il n’en a pas, au cas contraire il n’aurait jamais dû accepter cette nomination en premier lieu.»
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