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Manière de voir
Les deux sous valant de l’or au Sun Trust
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Les deux sous valant de l’or au Sun Trust
Quel que soit le cheminement que prendrait l’alliance PTr-MMM-PMSD, il est peu probable que l’avenir politique d’Adrien Duval, fils de Xavier-Luc Duval, serait assuré sous le leadership de Navin Ramgoolam ou de Paul Bérenger. Ceux qui connaissent le tempérament des leaders rouge et mauve diront qu’on les voit difficilement take on board le fiston Adrien dans un futur gouvernement, encore moins sur le front bench, en cas de victoire aux élections générales.
En participant à un programme sur Radio Plus dans la soirée du jeudi 4 avril et en tenant des propos remettant en question les qualités de leadership de Navin Ramgoolam, Adrien Duval a franchi le Rubicon. Le jeune politicien a en effet insinué que la défaite en 2019 de l’alliance PTr-PMSD aurait pu être évitée si le leader travailliste avait cherché à rallier d’autres éléments, dont Alan Ganoo, Steven Obeegadoo, Kavy Ramano, Kailesh Jagutpal et Eric Guimbeau. À un certain moment, Adrien Duval a poussé l’insolence au point d’affirmer que Navin Ramgoolam et Paul Bérenger pourraient toujours conclure une alliance à la 2014.
Le fiston Duval, en croyant bien faire, a fini quand même par exposer les vulnérabilités de son parti par rapport à la formule 35-17-8. C’est quand il a cité le cas de Malini Sewocksingh, une fidèle parmi les fidèles de la bassecour bleue, qui serait laissée sur le carreau en raison du nombre restreint de tickets alloués au PMSD dans le contexte de 2024.
Malini Sewocksingh avait été élue en troisième position au n° 17 en 2014. Elle ne fut pas présentée en 2019 quand le PMSD était en alliance avec le PTr. Si le PMSD tenait si bien à défendre les intérêts de Malini Sewocksingh, le parti aurait dû la pressentir encore en 2019. Avec le soutien des Travaillistes, elle aurait pu se faire élire, tout comme Michael Sik Yuen, qui bénéficia massivement des votes de Midlands et des régions avoisinantes.
Le facteur Sewocksingh, comme présenté dans le présent contexte, serait facile à décrypter. En effet, le PMSD est tenu de redonner un ticket à Khushal Lobine, qui fut élu en tête de liste en 2019 au n° 15, toujours avec le soutien des Travaillistes. Or si Malini Sewocksingh est prise dans l’équation, cela ferait deux tickets hindous sur les huit investitures proposées au PMSD. Puisqu’il serait fort probable que quatre Duval-Henri du clan familial seraient de la course, il ne resterait que deux tickets à offrir aux autres, dont un candidat comme exigé au n° 3 à Port-Louis par les Bleus. Donc, pas une grande marge de manœuvre et on pourrait comprendre l’irritation du fiston.
Par contre, en termes de tickets, de placements de haut niveau et de nominations de proches dans des ambassades et grosses entités de l’État, le MSM pourrait faire preuve de générosité débordante envers toute la famille PMSD. Ainsi, pourquoi pas le poste de Deputy Prime Minister (DPM) à Adrien Duval et la présidence du pays à Xavier-Luc Duval ? Papa-président, fiston-DPM, ce serait énorme dans les mœurs politiques mauriciennes ? Loin de là. De 2003 à 2005, Pravind Kumar Jugnauth a été DPM sous le Premier ministre Bérenger alors que son papa était installé au Réduit. En 2010-11, PKJ fut bien un vice-Premier ministre sous Navin Ramgoolam alors que papi était toujours président.
Comme on l’a toujours dit, rien n’est impossible en politique à Maurice. Après avoir à tout jamais abandonné l’espoir de prendre le pouvoir seul après sa grande défaite en 1967, le PMSD s’est toujours arrangé pour goûter aux délices de l’Establishment en ne contribuant que deux sous dans la roupie qui fait gagner les élections. Pourquoi ne pas tenter le coup encore en 2024 ? Ce n’est pas sans raison que sir Anerood Jugnauth avait déclaré que «moralité pa ranpli vant».
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