Depuis plusieurs semaines, leurs cris résonnent dans le désert. Aucune oreille ne semble prêter attention à leurs appels lancés au ministère de la Santé. Aujourd’hui, la situation est devenue intenable pour les patients en dialyse à l’hôpital de Souillac. Ils espéraient que le ministre, qui plus est, est un élu de leur circonscription, entendrait leur voix, mais pour l’instant, ils attendent toujours.

À l’extérieur, le thermomètre dépasse déjà les 30 degrés, mais à l’intérieur du bloc dédié aux patients souffrant d’insuffisance rénale, la chaleur est accablante. Les machines fonctionnent à plein régime. «Pouvez-vous imaginer la douleur de rester allongé pendant plus de trois heures et demie, voire quatre heures, relié à ces machines ? Nous ne demandons rien d’extraordinaire, juste que les climatiseurs déjà installés dans les salles soient mis en marche», déclare l’une des patientes, lasse de devoir répéter la même demande.

Cette même patiente précise qu’au début de la pandémie en 2021, les climatiseurs ont été éteints. Et depuis, ils le sont toujours. «On nous a donné deux ventilateurs, mais est-ce suffisant pour une salle où dix personnes subissent une dialyse avec des machines en fonctionnement ?» Une autre patiente souligne que certains souffrent également de problèmes de tension artérielle. «Certains connaissent des pics de tension. Pour les plus jeunes d’entre nous, nous arrivons à gérer cela, mais parmi nous, il y a aussi des personnes âgées. Elles se plaignent de ces conditions, mais personne ne semble nous écouter.»

Elle mentionne également que le téléviseur était en panne en 2020. «Et ce n’est que depuis deux mois qu’il est de nouveau opérationnel. Alors, s’il faut attendre trois ans pour qu’une simple télévision fonctionne à nouveau, on devra encore attendre avant que la climatisation revienne à la normale !» Elle ajoute qu’une autre demande concerne l’accès à internet. «Tout le monde n’a pas un abonnement et ne peut pas passer son temps à naviguer sur le web. Pendant quatre heures, nous sommes reliés à ces machines.»

Un autre problème signalé par les patients concerne le transport après les séances de dialyse. «Cela nous fait mal de voir les patients âgés rester jusqu’à tard à attendre l’ambulance pour les ramener chez eux. Les services de santé ne réalisent pas qu’après ces quatre heures, nous avons faim et soif, et que tout ce que nous voulons, c’est de rentrer chez nous.» Le personnel soignant est également affecté par ces problèmes, en particulier celui lié à la climatisation, mais se sent impuissant. Cependant, tous gardent espoir que le ministère de la Santé réagira enfin.