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Radiation des charges contre Shamshir Mukoon
Les dossiers danois, clé manquante de l’enquête sur l’affaire St-Louis
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Radiation des charges contre Shamshir Mukoon
Les dossiers danois, clé manquante de l’enquête sur l’affaire St-Louis
Les charges contre Mohammed Shamshir Mukoon ont été rayées faute d’une accusation formelle dans un délai raisonnable.
Le scandale de la centrale électrique de St-Louis, qui avait éclaté en juin 2020 et qui avait mené à la révocation d’Ivan Collendavelloo, leader du Mouvmant Liberater, de son poste de vice-Premier ministre et celui de ministre des Services publics, ainsi qu’à l’arrestation de plusieurs personnes, demeure un dossier sensible et controversé. Quatre ans après, l’affaire semble être au point mort au niveau de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC). Le tribunal de Curepipe a, mardi, rayé les accusations provisoires de «public official using his position for gratification» qui pesaient sur Mohammed Shamshir Mukoon, ancien directeur par intérim du Central Electricity Board (CEB). Le magistrat Gavindren Coolen, siégeant au tribunal de Curepipe, a vivement critiqué le délai excessif des autorités à déposer une accusation formelle contre le prévenu. La commission est toujours en attente de dossiers en provenance du Danemark pour poursuivre l’enquête.
Une affaire qui avait fait couler beaucoup d’encre mais qui semble toutefois avoir été rangée au placard très vite après. Pour élucider cette affaire, il y a eu la convocation et l’arrestation d’Alain Hao Thyn Voon, directeur de PAD CO, et de Kemraj Moojee, comptable de PAD CO, par l’ICAC. Rakesh Kumar Dhununjoy, Senior Engineer au CEB, Shamshir Mukoon, GM par intérim du CEB, l’ancien ministre Swaley Kasenally ont été convoqués à plusieurs reprises au quartier général de l’ICAC. Ivan Collendavelloo était aussi dans le viseur de la commission anti-corruption car il aurait usé de sa position pour la nomination de Christelle Sohun au sein de l’Independent Review Panel. Les enquêteurs s’intéressaient particulièrement à la fuite d’informations relatives à l’appel d’offres concernant la centrale thermique du CEB. Toute cette affaire avait éclaté en juin 2020, lorsque la Banque africaine de développement (BAD) avait conclu que d’après les preuves dont elle dispose, il est plus que probable que des membres de l’administration mauricienne et d’autres personnes aient été récompensés financièrement par l’intermédiaire de tierces. Ce qui a permis à Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC) d’avoir des renseignements techniques confidentiels liés aux appels d’offres auxquels il a participé dans le cadre du projet de réaménagement de la centrale St-Louis. Un privilège qui, selon la BAD, lui a permis d’adapter son offre, la favorisant par rapport aux autres soumissionnaires.
Enquête au point mort
La BAD avait fait comprendre depuis le début quelle ne fournira pas à l’ICAC les documents relatifs à son enquête sur les allégations de corruption par la firme danoise pour des raisons de confidentialité et des procédures internes. Ainsi depuis quatre ans, l’enquête de l’ICAC est au point mort. De même que les affaires devant le tribunal pour ceux qui ont été arrêtés. La cour s’est déjà prononcée dans le cas de Chavansing Dabeedin. L’ancien magistrat Vignesh Ellayah du tribunal de Rose-Hill a rayé l’accusation provisoire qui pesait sur lui en juillet 2022. L’ICAC, apprend-on, a depuis longtemps fait une demande d’assistance juridique mutuelle (MLA) pour pouvoir fouler le sol danois et y mener un interrogatoire mais attend toujours le feu vert car il y a «les procédures à être respectées pour pouvoir recueillir des témoignages, des informations et l’accès aux preuves ou dossiers». Or, l’enquête n’avance point et aucune indication sur quand la procédure de la mutual legal assistance sera finalisée. L’ancien ministre Swaley Kasenally a aussi déposé une demande pour la radiation des charges contre lui.
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