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Éducation
Les flous de la rentrée du préscolaire
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Éducation
Les flous de la rentrée du préscolaire
L’éducation préscolaire gratuite prend forme, selon le ministère, malgré les multiples interrogations des parents @AFP
La semaine dernière, la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a partagé des informations sur le déroulement de la rentrée 2024 pour les enseignants du préscolaire. Malgré ses explications, de nombreuses questions subsistent et les parents sont toujours dans le flou. La présidente de l’Early Childhood Teachers’ Union, Artee Choytooa, apporte quelques éclaircissements.
Certains changements ont été apportés à la suite de la première réunion entre la ministre Leela Devi DookunLuchoomun et les responsables d’établissements. En effet, la ministre a revu sa proposition pour satisfaire un maximum de responsables d’écoles. Toutefois, la question cruciale pour les parents demeure la gratuité de l’éducation. Qu’est-ce qui sera réellement gratuit, se demandent-ils ? Artee Choytooa clarifie la situation en expliquant : «Les parents ne paieront pas de frais de scolarité ; tout sera gratuit. Cependant, cette gratuité totale ne s’appliquera qu’aux écoles qui adhéreront au nouveau système mis en place.»
Ce n’est pas tout. Les enseignants des écoles ayant opté pour cette adhésion seront rémunérés par le ministère de l’Éducation. Artee Choytooa précise : «Même le loyer des locaux qui accueillent ces enfants sera pris en charge par le ministère.» (Voir ci-contre). Il est important de noter que l’Operational Grant variera d’un établissement à l’autre en fonction du nombre d’enfants qu’il accueille. Cette subvention couvrira non seulement les frais de loyer des locaux, mais également les dépenses pour l’électricité, l’eau et le matériel scolaire, entre autres.
Grâce à la gratuité de la scolarité, les enfants bénéficieront d’une attention accrue des puéricultrices. En effet, ces dernières ne s’occuperont que d’un groupe de 15 enfants, contrairement à l’effectif de 25 enfants mentionné lors de la première réunion entre la ministre et les responsables d’écoles. Cependant, des interrogations subsistent quant à l’impact de la gratuité sur la qualité de l’éducation dispensée aux enfants. Artee Choytooa écarte ces préoccupations en affirmant : «Je sais que de nombreux parents se posent cette question, mais il n’y a aucune raison d’en douter. Les enseignantes suivent le programme éducatif déjà établi.» En tout cas, avec ce nouveau ratio entre les enfants et les puéricultrices, le recrutement de personnel supplémentaire devrait se mettre en place prochainement.
Mais une autre question subsiste, celle des horaires d’ouverture des établissements. Habituellement, les heures d’opération sont de 8 heures à 14 heures. Les puéricultrices demeurent toutefois dans les institutions jusqu’à 14 h 30. Une extension des heures jusqu’à 15 heures est à l’étude. Artee Choytooa souligne que peu d’informations est disponible à ce sujet. «Pour le moment, c’est encore un peu flou. Il y a tellement de choses à mettre en place si jamais nous mettons en œuvre cette mesure.»
Néanmoins, le service de child minding demeure en vigueur. Il s’agira d’un accord entre les responsables des établissements et les parents, pour permettre aux enfants de rester après les heures d’école ou d’arriver avant l’ouverture. De plus, ce service sera disponible pendant les vacances. Toutefois, il ne fait pas partie du cadre de la gratuité et les parents devront payer pour ce service, de même que pour les activités extrascolaires.
Par contre, les écoles maternelles qui n’adhèrent pas au nouveau système continueront de percevoir une subvention de Rs 400 par élève. Sur les 775 écoles maternelles, 652 ont déjà signifié leur intention d’intégrer le nouveau système du ministère de l’Éducation.
**Questions à... **
Caroline Arekion Directrice de l’Early Childhood Care and Education Authority (ECCEA)
«Les opérateurs privés doivent continuer à fournir un service de qualité»
Pouvez-vous nous informer des modifications prévues en préparation de l’admission des élèves de maternelle en 2024?
L’admission des élèves en maternelle se fait généralement au début du calendrier scolaire, soit en janvier de chaque année. C’est le même cas au primaire et il n’y a aucune modification. Ce qui est particulier cependant pour la maternelle, c’est que les enfants sont admis tout au long de l’année dès qu’ils atteignent l’âge de trois ans. Les options d’un calendrier d’admission bien établi pour la maternelle sont à l’étude et nous essaierons d’établir des dates précises pour que la transition se fasse de manière appropriée pour l’enfant.
Avec la mise en place de la gratuité de l’éducation, y a-t-il des inquiétudes concernant la qualité de l’éducation dispensée aux enfants ?
Bien au contraire. La subvention touche toutes les composantes pour que toutes les écoles puissent offrir un service de qualité aux enfants. Ce qui était autrefois une préoccupation majeure pour des écoles privées, c’est-à-dire payer les salaires des professeurs, fournir des équipements pédagogiques adéquats aux enfants et bien sûr, couvrir d’autres frais opérationnels, tels que le loyer, les factures des services publics ou encore les coûts de maintenance, sont désormais pris en charge par le gouvernement. Ce qui vient donc soulager les opérateurs d’écoles, mais ils restent des opérateurs privés qui doivent continuer d’offrir un service de qualité, comme beaucoup le font déjà. Le ministère et l’ECCEA reconnaissent le bon travail que les écoles privées font déjà et je pense que ce Grant-In Aid Scheme ne peut qu’apporter une motivation de plus à ces opérateurs. Le grant ne peut pas empiéter sur le service qu’ils offrent déjà, et je pense que toutes les charges de l’école sont déjà très bien couvertes.
Les écoles privées devront se conformer à toutes les normes de l’ECCEA. Pouvez-vous nous donner un aperçu des critères que l’autorité recherche ?
Les critères que l’autorité recherche sont déjà bien établis dans la loi, les ECCEA Regulations 2011 et l’ECCEA Norms and Standards 2013. Cela n’a pas changé. Il y a certains critères à respecter, dont le nombre minimum d’enfants qui est de dix. Que l’école soit conforme aux normes sanitaires et de bâtiment ainsi que le nombre adéquat de personnel enseignant qualifié pour un groupe d’enfants, parmi d’autres. Bien sûr, nous avons aussi un regard sur le programme, les équipements pédagogiques et l’environnement physique de l’école.
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