Publicité

Savates d’or 2023

Les gagnants sont…

31 décembre 2023, 16:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Les gagnants sont…

En cette année où l’on a dû «ser sintir ziska lérin vinn tipti kouma Kim Kardachiante» – mais sans que les fesses ne se transforment en ballons de baudruche –, nous avons quand même tenu à décerner nos traditionnelles savates d’or à quelques personnalités parce qu’elles le valent bien. Les caisses étant vides, nous avons dû contracter un emprunt auprès de la banque pour pouvoir les financer et nous espérons de tout cœur que les récipiendaires apprécieront notre effort.

Maneeesss (doesn’t want to) go (into the) bin

Tel un cerf en rut courant après une biche en chaleur tapie derrière un buisson, il s’est enfui d’une conférence de presse en février, alors que les journalistes – tels des lions affamés d’informations dans l’affaire Franklin La Tortue – le pourchassaient. On apprendra en outre qu’il aurait participé à une méga teuf organisée dans une chasse. Lors de cette Stag Party – à laquelle participait apparemment une belle gazelle – ses yeux auraient viré au rouge, puis au blanc après avoir avalé du Black. Il aurait ensuite pris un beau morceau de cerf en takeaway, histoire sans doute de concocter «enn bon kari masala ek farata pou aranz lagel» les jours suivants. Si d’autres personnalités impliquées dans cette affaire ont été priées de gré ou de force de «lev ‘képa’ alé», lui refuse de quitter le bois. On apprend par ailleurs que le Père Noël aurait refusé d’aller déposer des cadeaux chez lui cette année, de peur qu’il n’ampute Rudolph le renne au nez rouge de sa cuisse droite pour en faire du steak.


Calèche Jagut pâle

Des affaires «koukouroukouesques» secouent son «minustère» depuis des années et 2023 n’était pas en reste. Après les millions alloués à des achats douteux pendant le Covid, le scandale des dialysés décédés et le fait qu’il chantait à tue-tête lors d’une fête alors que les autres «jumonn» étaient priés de rester cloîtrés chez eux, cette fois, on a eu droit à des «fesses-tins» dans des hôpitaux; des bringelles qui étaient dans les choux, des lisou faisant penser à deux avocats-chatwas, entre autres aliments périmés. On aura aussi vu passer des rats, des pigeons, des punaises, dans nos établissements en mauvaise santé, dont l’hygiène est parfois comparable à un slip qui n’aurait pas été lavé depuis deux ans et qui présenterait des traces de pneu usé. De sa voix fluette, montant souvent dans les aigus, il tente de faire avaler des couleuvres aux dindons de la farce, dans l’Hémicycle psychiatrique notamment. Bref, à tous ceux qui réclament sa démission, il répond, tel un vinyle 33 tours rayé : «Mo touzour éna kara, OK?»


Li Sim et (pas) cool want

En petits gamins amateurs, ils ont transformé le Champ-de-Mars en «Champ-Ki-Démars». La piste est criblée de nids-de-poule, voire d’autruches. En guise de pénétromètre, pour voir si elle est praticable par temps pluvieux, on utilise désormais le «gro pous lipié», à tel point qu’on a peur pour les chevaux et les jockeys. Les polémiques sont constamment dans les stalles de départ depuis leur arrivée et les turfistes sortent la cravache verbale. Coiffé comme un poteau, Li Sim lui n’en a cure et «Li Sing» lors des après-midi karaoké après les journées de courses, sous l’œil bienveillant de son poulain-canasson, tous deux tentant de «fer bourik manz lazlé». On fera une exception pour eux en leur décernant des sabots d’or.


Fuck ear

Il nous a une nouvelle fois brisé le tympan, le conduit auditif, le marteau et l’enclume, entre autres parties de l’oreille interne, en 2023. L’adepte inconditionnel du «bour zot déor» a frappé 35 fois en 96 jours, bottant les membres de l’opposition hors du Parlement tout en léchant d’une langue pâteuse les bottes cirées de ceux du gouvernement. Tantôt «on his feet» tantôt «on his ass», bien vissé sur le trône, il n’a de cesse de brancher le puissant système de sonorisation qui lui sert de gosier pour chasser ceux qui l’encombrent, si bien que ses amygdales, apprend-on, ont été sélectionnées pour faire office de castagnettes dans le prochain remix de Noël intitulé «Jingle Balls» qui sortira fin 2024.


Mᵉ Ravi-ssement

Quel ravissement. Arborant une ravissante coupe, l’homme à la (Dolby) «Surround voice» – comme il le dit lui-même – a beaucoup été vu et entendu sur les plateaux télévisés ou radiophoniques en 2023. «Napa souzestim mwa», prévient celui qui nous ravit à chaque apparition tant il maîtrise la langue de Molle-hier ou encore celle de Sexpire. Me Ravi, quelque peu perché, tenait en son bec un camembert et tint jadis à peu près ce langage : «Je marche avec 10 degrés (NdlR, diplômes) en ma possession.» Le rusé renard, qui n’a de cesse de critiquer gentiment des décisions gouvernementales ou au contraire de les encenser, tenterait-il un come-back politique ? Le Phénix des hôtes de ces bois aux cheveux de jais, au regard noir-corbeau, a semble-t-il bien compris que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Aura-t-il droit un ticket aux prochaines législatives ? Les paris sont ouverts et la cote est de «10 sous x 1,3 million = 13 millions» aussi bien pour le «oui» que pour le «non».


Chief executive offender

Ses mains se baladeraient avec entrain du côté de l’arrière-train des dames et damoiselles, provoquant leur détresse. Son regard insistant entraînerait une perturbation de leur train-train quotidien au bureau. Il ferait une fixation sur leur ticket de métro, qu’il tenterait d’apercevoir à leur insu. Ses dérailleurs auraient récemment connu des ennuis mécaniques à cause de l’alcool lors d’une fête de fin d’année et le CEO – qui doit faire face à un wagon de critiques – a été dénoncé par des employés tiraillés, qui ont tenu à raconter ce qui se trame au sein de l’entreprise qu’il conduit, et où il essaierait de piloter des femmes outrées par son comportement. Sera-t-il appelé à descendre à la prochaine gare ?


Yogidada

Oui, encore lui. C’est qu’il s’accroche le bougre, telle la larve d’un morpion à une touffe mal entretenue. Malgré le parfum de sandal et de scandale qui l’entoure depuis l’affaire Kistnen et les nombreuses sandales d’or qu’on lui a décernées, il refuse de bouger; de quoi dépiter ceux qui réclament sa démission en tant que député. Il faut dire qu’il est farouchement défendu par Chacha, aux côtés duquel il est souvent aperçu lors de cérémonies de pose de première pierre ou de «koup riban ar gro sizo». S’il arbore parfois un air contrit, s’il a de temps en temps le visage en forme de «sipek» lors de ses apparitions publiques, il n’en demeure pas moins qu’il joue la carte de la sérénité et qu’il affiche un sourire – aussi constipé soit-il – lorsqu’il apparaît devant les ournalistes. «Nou pa vinn fer tam-tam», déclarait-il en juin 2023, à sa sortie des Casernes centrales où il était interrogé dans le cadre de l’affaire d’emploi fictif. Yogi – la prière étant son dada – sera de retour en cour en janvier. Le reverra-t-on en tant que candidat aux prochaines élections ou finira-t-il «dan karo kann» ?


Bob-bee

Comme Maya, qui vient avec ses copines chercher le miel – pour reprendre les paroles très recherchées et précieuses de la chanson qui fait le buzz en ce moment – Bob-bee aime lui aussi attirer l’attention comme le démontre sa présence accrue sur les réseaux sociaux. Le Bahubali de TikTok, qui, rappelons-le, mange des «œufs sans casser des omelettes» (sic) au petit-déjeuner, est un philosophe de haute facture, qui n’a rien à envier à Platon, Aristote, Nietzsche ou Socrate pour ne citer qu’eux. Le grand penseur a ainsi déclaré sur les ondes d’une radio en août: «On ne dîne pas avec le diable même avec ‘un’ long ‘kouyer’.» (sic). Par ailleurs, l’homme à la voix tellement mélodieuse qu’elle semble être passée par un synthétiseur a laissé éclater sa colère sur un terrain de foot à Mahébourg lors d’une visite surprise, mais filmée. Dans ce navet inclassable intitulé «Li pa posib ha» (sic) produit par le ministre «di drainaz», dont le passe-temps favori demeure la construction de drains, on l’y voit en train de réprimander, au téléphone, un préposé du district council, déplorant le fait qu’une branche soit tombée sur un filet ou encore le fait que le sol soit jonché de saletés ; on y aperçoit même des matelas crevés comme des fonctionnaires après une dure journée de labeur. S’il n’obtient pas d’Oscar ni pour sa prestation, ni pour son pantalon orange-qui-a-connu-des-joursmeilleurs, il mérite bien une savate d’or pour se consoler. Atterrira-t-il dans les drains de l’histoire ? Ses grands dictons, en tout cas, resteront dans les (c)annales.


Joanne tout risque et Salim ah basse

Tous deux se sont illustrés par leurs talents de planteurs de questions au «Parle et ment». Le but: permettre à leur patron d’égratigner des adversaires politiques en donnant des réponses aussi longues qu’un lundi après un week-end de trois jours. Nous apprenons qu’ils ont en outre complété avec succès – et les honneurs – un mastère en «Chachatwaism» (Advanced level) alors que l’un a aussi décroché un BSc (Hons) en Transfugisme. Avant de pouvoir atteindre de tels niveaux de «Slurpage» (NdlR, quand la langue faitslurp, slurp) de chaussures, leur appendice charnu a certainement dû subir des mois d’entraînements intensifs. Rien que pour cela, ils méritent notre respect et deux de nos belles savates dorées à souhait.


KKS

Son arrogance – de la taille d’une baleine à bosse – vis-à-vis des journalistes et des parlementaires de l’opposition, passent mal auprès du public, il n’y a qu’à voir les commentaires des internautes outrés à chacune de ses interventions. Il ne s’agit pas de «wail», mais selon les chiffres, il y a eu 1 500 cas d’agressions sur mineurs depuis 2019, avec seulement 23 condamnations. Pas moins de 8 600 cas de violence domestique ont été enregistrés en 2022 et 7 000 de janvier à octobre 2023. En revanche, selon Statistics Mauritius, seuls 234 Protection Orders ont été émis en 2022. La réponse de la principale concernée face à l’échec presque aussi cuisant que l’Extended Programme de sa collègue ‘LiLa Li pas là’: c’est une bonne chose car cela démontre que les victimes viennent de l’avant pour dénoncer leurs bourreaux. Traduction, selon le site spécialisé voixfantômedanslemicro. com : «B** t* l*** d* p****.»*


Dip-Dip

Père et fils ont «dip» leurs orteils, voire leurs pieds, dans des polémiques. Trempé dans une affaire de détournements de fonds de plusieurs millions et condamné à 12 mois de prison, Junior a ainsi obtenu la grâce présidentielle – après la décision de la Commission de pourvoi en grâce – sans que Monsieur «Madame speaker sir» ne daigne faire entendre sa voix, sans doute trop occupé à faire du yoga. Senior, lui, s’en va t’en guerre verbale contre le Directeur des poursuites publiques (DPP), l’ayant même accusé en février, d’avoir créé un «evil precedent» dans le cadre de l’affaire Laurette. Mais le DPP diablement intègre est lui aussi revenu à la charge en retenant plusieurs accusations provisoires contre bébé-Dip, provoquant davantage le courroux de son papounet, pas très adepte de la «Dip-lomatie». Depuis, la bataille à distance Dip-DPP connaît des rebondissements dignes de l’épisode survenu il y a 60 millions d’années, où un astéroïde s’est écrasé sur Terre, provoquant l’extinction des dinosaures, dont le «Dip-lodocus».


Astique Jag-aïe

Son apparition dans une émission diffusée sur la page Facebook d’une radio privée avait été annoncée en fanfare. Il a débarqué avec tambours et trompettes. Flanqué de ses deux avocats – des Cabbage Chambers – il a fusillé d’un regard pénétrant l’animateur et a mitraillé ce dernier de questions. Donnant des demi-réponses aux questions, le pro de la langue de bois n’a au final pas révélé grand-chose si ce n’est le parcours sans tache d’un homme sans reproche qui inspire la peur. S’ensuivront alors pendant plusieurs jours des feuilletons, des allégations, des intimidations, des provocations, conduisant l’animateur à démissionner et à se rendre à la police après que son épouse et lui ont reçu des menaces. En tout cas, c’est en toute humilité que la Special Savates Team (SST) en offre une paire à Monsieur Jag-aië, qu’il recevra via un colis qui sera livré par un facteur factice.


Chacha PJ

Klak. Klaak. Klaaak. Klaaaak. Klaaaak. Verbales cela s’entend. Il en distribue à qui lui présente sa joue. Requinqué après le jugement favorable du Privy Council dans le sillage de la pétition électorale, l’adepte de jogging et de tyrolienne n’hésite pas à dégainer son rire narquois face aux journalistes ou ses adversaires politiques. Au sein de l’Hémicycle, ses réponses prennent des allures de marathon – et il développe sans doute un «feel good factor» – quand il prend le temps de visiter les coffres-forts d’un ex-PM ou de lister ses goûts en matière d’alcool à base d’orge ou de faire allusion à quelque orgie. En parlant d’ex, un de ses anciens potes chéris a osé le lâcher, lui prêtant des intentions douteuses, snif, snif.

Malgré toutes les songs sung by Singh, il n’en a pas perdu le sommeil, loin de là. Il faut dire que le tsunami qu’on nous avait promis s’est transformé au fil du temps en marée basse et que Chacha surfe toujours sur la vague du «kot monn foté». Il a d’ailleurs mieux à faire. Comme se substituer au Père Noël, lui qui est né un 25 décembre. Il s’est transformé en distributeur de billets même si les caisses de la CSG sont aussi vides que le porte-monnaie du petit peuple après un tour au supermarché. Les méchantes, médisantes mauvaises langues affirment que c’est pour acheter des votes. Pas crédible pour un sou rétorque le principal intéressé. La question demeure : si aster Chacha, lors des prochaines élections, serait-ce encore Chacha ? «Atann nou gété.»


L’opposition opposée

Après des «koz-kozé», des «pez-pez také», des «tat-taté», des mariages ratés, l’opposition parlementaire et extraparlementaire a du mal à trouver sa vitesse de croisière face à un coriace adversaire que les critiques seules auront du mal à faire taire. Entre les attaques d’un Roshi qui n’utilise pas toujours un ton badin, des désamours après des unions à peine consommées, un ancien ministre coiffé au Brylcreem qui a du mal à se glisser dans la peau d’un PM, un Papy Polo qui tente de faire de la résistance à coups de «foutour» ou de «batiara», l’appartenance religieuse et le castéisme toujours ancrés dans les mentalités des minus au cortex cérébral où les neurones évolués ont du mal à circuler, on est mal barré. La crédibilité du lion édenté s’est érodée au fil des années et malgré un dentier fraîchement refait, semble-t-il, l’électeur ne sait toujours pas sur quel pied danser…