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Non-paiement des heures supplémentaires

Les infirmiers sont à bout

13 juin 2024, 21:00

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Les infirmiers sont à bout

Les caisses du ministère de la Santé sont vides pour les infirmiers qui sont contraints à faire des heures supplémentaires.

Des infirmiers du secteur public sont remontés car ils ne perçoivent leur «overtime» qu’après six mois. Désormais, après que le budget du ministère de la Santé a été revu à la hausse pour cette année financière, ils espèrent enfin toucher leur dû tant attendu.

Plusieurs infirmiers des hôpitaux régionaux dénoncent depuis quelque temps le fait qu’ils ne touchent plus d’argent pour les heures supplémentaires. Ainsi, en mars, ils ont reçu le paiement du mois de novembre. «Nous sommes en juin et n’avons toujours pas eu ceux de décembre à ce jour.» Ils expliquent avoir officiellement demandé des explications et qu’on leur aurait tout bonnement expliqué que les caisses du ministère de la Santé sont au rouge. «Ce qui est décevant et décourageant pour nous. On ne peut plus continuer à travailler pour rien.» Si, soulignent-ils, ils touchent un taux fixe de Rs 1 540 pour des heures supplémentaires en journée et Rs 2 200 pour celles de nuit – qui sont taxables –, dans le privé, c’est beaucoup plus. «Me la osi nou pa dir nanye, nou fer nou travay.» Ils font ressortir que le salaire de base dans le public tourne autour de Rs 17 500 alors que dans le privé, il est à Rs 30 000.

Ainsi, confient nos interlocuteurs, pour pouvoir sortir la tête de l’eau, certains infirmiers ont tout simplement quitté Maurice pour aller exercer dans d’autres pays, notamment l’Angleterre, où ils doivent faire un deuxième travail en simultané. Et il y en a plusieurs. «Certains de nos collègues sont planteurs, chauffeurs, maçons ou encore menuisiers à temps partiel. Zot pe tras zot lavi kouma zot kapav. Il est triste de dire qu’un aide-maçon gagne beaucoup plus que nous par journée.» Ils font aussi ressortir que plusieurs infirmiers, depuis le Covid-19, ont pris des vacation leaves et des leaves without pay pour aller voir ailleurs, dans le privé ou à l’étranger.

Ils expliquent également que dans le secteur public, il est difficile aujourd’hui de suivre un patient de A à Z, car il y a énormément de travail mais le personnel est limité. «Lorsqu’on refuse de faire des heures supplémentaires, nous avons toutes sortes de pressions. Le mois dernier, les médecins, les ambulanciers, les general workers ont été payés. Mais rien pour les infirmiers. Il n’y a aucune considération pour nous.»