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Cherté de la vie
Les mesures budgétaires incitent-elles les couples à avoir des enfants ?
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Cherté de la vie
Les mesures budgétaires incitent-elles les couples à avoir des enfants ?
Plusieurs familles n’envisagent pas de faire un deuxième enfant en raison du coût de la vie.
Selon les mesures annoncées dans le Budget 2024-25, les futures mères bénéficieront d’une subvention de Rs 3 000 au terme des six examens médicaux obligatoires et d’une Maternity Allowance mensuelle de Rs 2 000 pendant neuf mois, à partir du troisième trimestre de la grossesse. Le budget prévoit également une augmentation de la Child Allowance à Rs 2 500 roupies, ainsi qu’une School Allowance de Rs 2 000 pour les enfants de trois à 10 ans à partir du 1ᵉʳ juillet. Mais ces mesures encouragent-elles vraiment les couples à avoir des enfants ?
«Normes culturelles malgré la vie chère»
K. N., mariée en 2023, est plutôt optimiste à ce sujet. «Mon époux touche environ Rs 13 500 par mois, en travaillant sur des chantiers de construction. Habitant avec mes beaux-parents, je n’ai pas de prêt à rembourser. Mais les prix des produits alimentaires ont continué à augmenter. Les allocations peuvent soulager en partie les femmes souhaitant avoir un enfant et les aider légèrement à faire face aux dépenses après la maternité. Le hic toutefois, c’est que le marché libre a rendu très coûteux le fait d’élever un enfant. Les vêtements de bébé, les couches, le lait, les biberons ou les berceaux et les produits hygiéniques sont exorbitants et les allocations ne couvrent même pas le minimum de ces dépenses.»
Elle ajoute toutefois: «Avoir un enfant fait partie intégrante de notre culture qui accorde une grande importance à la famille. Nous nous sentons plus accomplis en tant qu’êtres humains et lorsque nous vieillissons, nous voulons que notre enfant soit pour nous un soutien. C’est pourquoi nous constatons que même des familles de squatteurs qui n’ont pas un toit sur la tête, ont des enfants. Les pères travailleront dur sur les chantiers pour gagner un peu d’argent mais parviendront à subvenir aux besoins de leurs enfants tous les jours.»
«Mieux vaut quelque chose que rien»
Arnaud (nom fictif), un Curepipien père d’un bébé de six mois, abonde dans le même sens. «Ma femme et moi percevons un revenu total de plus de Rs 50 000 par mois, mais d’un autre côté, s’occuper d’un enfant peut être financièrement épuisant, en plus du remboursement des emprunts que j’ai contractés pour construire ma maison.» Pour commencer, il faut compter des paquets de couches à Rs 700 et du lait à Rs 300 l’unité. «J’en utilise plus de 15 par mois. C’est aussi complexe parce que là où les adultes peuvent faire des compromis sur leurs dépenses en achetant de la nourriture ou des produits d’hygiène moins chers, ce n’est pas le cas pour les bébés. Le corps de mon bébé est adapté à des marques de produits spécifiques et il souffre d’allergies cutanées ou de problèmes de santé si je change de marque de couche ou de lait. Les allocations peuvent soulager les familles à faible revenu, mais pour les familles à revenus moyens, cela ne fait pas vraiment de différence. Mais il vaut mieux quelque chose que rien. Je ne peux pas me permettre d’envisager d’avoir un deuxième enfant, même dans les prochaines années.»
Par ailleurs, d’autres mesures portent le congé de maternité de 14 à 16 semaines, et le congé de paternité d’une à quatre semaines. Pour les mères qui ont donné naissance à des jumeaux, des triplés ou plus ou à un bébé prématuré, un congé de maternité additionnel spécial de deux semaines sera accordé. Nazline, mère d’un enfant de quatre ans, approuve les mesures budgétaires. «Les nouvelles mesures donneront au couple suffisamment de temps pour s’adapter car cette phase est stressante et peut avoir un impact négatif sur la relation du couple (…) L’allocation scolaire contribuera un peu aux dépenses de mon enfant, qui fréquente une école maternelle privée.»
Les couples aisés sont principalement concernés par la mesure permettant aux parents d’enfants scolarisés dans des écoles privées de bénéficier d’une déduction d’impôt sur le revenu pouvant aller jusqu’à Rs 60 000 par enfant. R. M., professionnelle de santé, affirme : «C’est la seule mesure applicable à mon époux et moi, car notre enfant de six ans fréquente une école privée. Rien d’autre ne change car nous payons toujours les mêmes prix pour les carburants, les produits alimentaires, les besoins de base tels que les appareils électroménagers ou le matériel scolaire pour mon enfant ne cessent d’augmenter. Pour pouvoir mener une vie confortable, je travaille des heures supplémentaires et la nuit. Je ne me vois pas pouvoir assumer la charge d’un autre enfant.»
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