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Nita Deerpalsing, actuaire et ancienne parlementaire

«Les panneaux solaires peuvent générer des revenus supplémentaires pour la famille»

16 septembre 2024, 19:54

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«Les panneaux solaires peuvent générer des revenus supplémentaires pour la famille»

En installant des panneaux photovoltaïques sur les toits des logements sociaux que construit le gouvernement dans différentes parties du pays, cela aurait offert des avantages économiques et écologiques aux familles bénéficiaires. C’est ce qu’en pense Nita Deerpalsing. Elle déplore le manque d’initiatives gouvernementales dans ce domaine et appelle à une plus grande transparence sur les prix de l’énergie.

Lors de votre récente intervention à la radio, vous avez souligné l’importance d’installer des panneaux photovoltaïques sur les toits des logements sociaux et avez questionné l’absence de cette initiative de la part du gouvernement. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi cette mesure vous semble essentielle ?

Cela aurait été une mesure extraordinaire et un grand soulagement pour les personnes qui obtiennent ces maisons. Peut-être que ces panneaux solaires ne couvriront pas toute la consommation d’électricité d’un logement, mais il est très envisageable d’en installer sur le toit de ces maisons. Un ménage ayant une consommation d’électricité modérée peut produire un excédent et le fournir au Central Electricity Board (CEB). Ainsi, le ménage devient à la fois consommateur et fournisseur.

Les panneaux solaires peuvent offrir des revenus additionnels à la famille. Ce serait une décision visionnaire, permettant d’autonomiser le foyer. En ne payant pas pour l’électricité, le ménage dispose de plus d’argent pour d’autres besoins. Ces panneaux solaires, qui produisent de l’électricité, peuvent également être reliés au réseau du CEB pour la vente d’électricité. J’espère aussi que ces maisons seront équipées de panneaux solaires pour le chauffage de l’eau afin d’éviter, par exemple, que les occupants aient à acheter du gaz.

Pensez-vous que cette initiative pourrait contribuer de manière significative à la réduction des émissions carbone ?

Je ne le crois pas, vu la taille de ces maisons. L’impact sur la réduction de l’empreinte carbone ne serait pas significatif. En revanche, pour les bénéficiaires, cela aurait un grand impact. En allant plus loin, nous pourrions contribuer de manière importante à la réduction de notre empreinte carbone. Prenons l’exemple des grands centres commerciaux à travers le pays. Imaginons qu’ils soient couverts de panneaux solaires : ces panneaux auraient suffi à alimenter les lumières et auraient ainsi démontré un effort et une vision pour réduire l’empreinte carbone. Il serait pertinent de calculer le nombre d’arpents et la quantité de panneaux solaires qu’on aurait pu installer, ainsi que leur production d’énergie.

Par ailleurs, il existe un plafond de 15 mégawatts concernant la production d’électricité. Un particulier ne peut pas produire davantage. Pour ceux qui ont commencé à produire de l’électricité avec des panneaux solaires depuis longtemps, le plafond est limité à cinq mégawatts. Pourquoi seulement cinq mégawatts ?

Pensez-vous que cette mesure pourrait nuire aux intérêts des producteurs d’énergie indépendants ?

Les producteurs d’énergie indépendants produisent de l’énergie à partir de la bagasse uniquement lorsqu’elle est disponible, soit pendant six mois de l’année. Les six autres mois, ils utilisent du charbon. Je ne dis pas qu’ils ne doivent pas l’utiliser et prétendre qu’ils produisent uniquement de l’énergie verte. Par contre, il faut une transparence totale dans la structure des prix appliqués par les producteurs d’énergie indépendants pour la vente d’électricité au CEB, ainsi que dans le prix final payé par le consommateur. Il serait intéressant de connaître la marge appliquée. Soyons clairs: une entreprise doit générer des profits, mais il ne faut pas qu’il y ait des abus. Si le profit est excessif, la population est en train d’être escroquée. Il est essentiel que nous ayons une transparence totale sur la structure des prix et la marge que la population, au final, contribue. L’électricité n’est pas un marché libre. La population n’a pas le choix ; elle doit se fournir auprès du CEB. C’est un marché captif.

Le gouvernement arrive à la fin de son mandat. Croyez-vous que l’objectif de produire plus d’énergie par des moyens renouvelables est un pari réussi ?

Je crois que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Lors des récents débats budgétaires, nous avons constaté que nous sommes loin de cet objectif. Cela signifie que, quelque part, il n’y a pas eu assez d’efforts pour atteindre l’objectif du gouvernement. Je ne pense pas que nous deviendrons autosuffisants en énergie renouvelable, mais nous devons avoir un mix énergétique et explorer toutes les autres options. Nous devons adopter une politique énergétique très avancée, qui recherche tout ce qui est innovant sur le marché international. À cet égard, il existe plusieurs innovations que nous devons explorer. Il y a aussi des institutions internationales qui offrent des capacités techniques et financières. Nous devons être suffisamment agressifs pour les solliciter.