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Kronik KC Ranzé
Les perversités de l’internet… et des tarifs
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Kronik KC Ranzé
Les perversités de l’internet… et des tarifs

L’internet est fabuleux, mais nous présente déjà de nombreux défis. Dans certains cas, il cause même d’énormes problèmes. Les conséquences sur le quotidien, avec ses implications particulières sur l’avenir des enfants, sont matérielles et personne n’est à l’abri.
Lors des siècles précédents, il fallait, pour transmettre des connaissances, d’abord compter sur les «encyclopédies vivantes» ou les bibliothèques privées. Le savoir était alors une commodité rare et ceux qui le possédait, détenait, de fait, le pouvoir. L’avènement subséquent de l’école publique, de l’alphabétisation généralisée, de journaux, de livres publiés de plus en plus nombreux, alimentant des bibliothèques publiques (Carnegie en construisit 2 509 entre 1883 et 1909, par exemple) démocratisait et diffusait le savoir de manière de plus en plus étendue. Les universités se multipliaient. La radio et la télévision, généralement bienveillantes, quand elles ne servaient pas occasionnellement à de la propagande, élargissait les cercles du savoir.
L’internet, contrairement aux journaux et aux radios/ télévisions, est peu contrôlé et reste accessible à et façonné par… tous. Ses débuts étaient farcis d’objectifs optimistes. On allait, en effet, pouvoir désormais accéder à TOUTE la connaissance humaine et, dans la plupart des cas, cela se ferait gratuitement ! Un nirvana de culture, d’érudition et de bonheur pointait à l’horizon !
Ces objectifs-là n’ont pas disparu. Si l’on veut se documenter, si l’on souhaite se renseigner, si on veut apprendre et avancer, l’internet reste un outil puissant et éclectique. Vous voulez comprendre si ce sont vraiment les Russes qui ont laissé tomber Che Guevara en Bolivie ? Allez voir YouTube ! Vous souhaitez apprendre ce que les Français et les Américains ont fait à Haïti après Toussaint L’Ouverture, consultez Wikipédia qui, sans être la perfection (Qui est d’ailleurs infaillible ?) est largement crédible et tellement instructif ! Si vous désirez comprendre les promesses (et dangers) du moteur à hydrogène, vous pouvez toujours interroger Google plutôt que d’écouter l’opinion de Trump sur le sujet…
Cette dernière remarque à propos de Trump est ce qui caractérise une partie du dévoiement du net. En effet, la SOURCE de vos renseignements doit être CRÉDIBLE et ce n’est pas toujours simple de l’établir. Car, la technologie du ‘net’ est tellement puissante et invasive que l’on ne peut presque plus distinguer le vrai du faux, ou les faits de faits alternatifs, alors même que les forces du bien et de la connaissance se font de plus en plus déborder par les forces du mal et du lucre à tout prix…
George Orwell à la puissance ‘x’ n’est déjà plus à l’horizon et l’AI, qui va, par ailleurs, nous fournir quelques sérieuses louches de gain de productivité, va aussi, malheureusement nous mener à confondre le réel et le virtuel, à confronter le pervers et l’arnaque, et à subir la casse à l’autre bout de l’avidité de pouvoir ou de galette ‘des autres’ plus technologiquement aguerris que soi… Les perspectives ouvertes par l’internet ont malheureusement aussi favorisé les campagnes d’intox, la méchanceté, le pervers et la petitesse d’esprit.
Quelques exemples
Prenez les influenceuses d’Instagram. On parle ici de jeunes filles qui, ayant moins de 13 ans, ne peuvent avoir de comptes Instagram à elles. Ce sont donc les mamans qui ouvrent et qui gèrent les comptes, y compris, plus tard, quand elles deviennent adolescentes. L’espoir est que la fille qui pose en T-shirt, collant (leotard), robe du soir ou bikini va ainsi démarrer une carrière lucrative comme modèle, capturant l’attention de marques de vêtements divers, qui paieront pour faire la promotion de leurs nouvelles créations. Jusqu’ici, ça paraît réglo, mais puisqu’il s’agit de l’internet, ces initiatives sont souvent happées par le monde sombre et tordu d’hommes adultes qui, selon une enquête du New York Times (*), déclarent, notamment sur d’autres plateformes, être attirés sexuellement par ces jeunes filles. Certains parents deviennent alors les promoteurs de services particuliers payants incluant des photos exclusives, des sessions de ‘chat’ ou en vendant même des collants utilisés. Car le jeu consiste bien sûr à agrandir les audiences des influenceuses, l’algorithme d’Instagram récompensant la popularité affichée, avec une visibilité encore plus grande, qui elle-même génère alors plus de followers et donc plus du fric ! Le New York Times rapporte ainsi avoir trouvé 32 millions de connections à des followers mâles sur 5 000 comptes Instagram ‘gérés par maman’ dûment examinés…
Ces connections qui alimentent la popularité mènent bien sûr à des abus. Certains mâles flattent, intimident, louvoient ou font du chantage pour obtenir des photos ou des services plus excitants et ils ne sont pas tous rejetés ! Car l’objectif principal de ce monde des influenceuses reste les aspirations de carrière et l’argent que cela génère, les influenceuses récoltant plus de 5 milliards de dollars par an de seuls fabricants américains, selon Goldman Sachs. Pour cela, il faut chatouiller la popularité. Celles qui réussissent se font, pour ellesmêmes et leurs «instamoms», des revenus à six chiffres ! Celles qui ne décollent pas perdent leur réputation et leur estime de soi et se font parfois tancer jusqu’à la dépression ou pire… Déjà une adolescente sur trois voudrait d’une carrière comme influenceuse et Meta, le propriétaire d’Instagram, estime que 500 000 comptes Instagram d’enfants ont des interactions «inappropriées» AU QUOTIDIEN, selon une étude interne de 2020, cité dans un cas en cour. Les jeunes filles (les jeunes garçons étant bien plus rares) sont ainsi largement «commodifiées». Ce n’est jamais sans conséquence…
Si vous avez Netflix, vous avez peut-être déjà vu Adolescence, cette série anglaise prenante qui décrit ce que l’on pourrait cataloguer comme le pendant mâle des influenceuses ? Un jeune gamin de 13 ans, Jamie, au sein d’une famille stable et aimante, disjoncte et tue une fille de sa classe. Pourquoi ? Dans le cocon de sa chambre, on le croit protégé, mais son écran lui ouvre le monde des jeunes mâles misogynes qui se cherchent une place et de l’estime dans un monde jugé trop féministe, catalogué castrant par Andrew Tate et d’autres, y compris au sein de MAGA. Un des résultats, bien plus fréquent que l’assassinat, est la position chahutée des éducatrices face à de jeunes mâles à l’école. En 2022, une enquête du Guardian rapportait que 70 % des éducatrices en Grande-Bretagne avait confronté la misogynie de leurs élèves males. Le lockdown du Covid, où les jeunes se dissolvaient la cervelle, agglutinés pendant des heures, devant leurs écrans, semble avoir beaucoup aidé à cette «radicalisation». Tate et d’autres propagent ainsi l’idée que 80 % des filles n’ont d’yeux que pour 20 % des garçons : les beaux, sportifs ou riches ; les autres étant catalogués d’office comme des «incel», des célibataires involontaires, alors que les hormones bouillonnent pourtant pour tous…
Adolescence a touché un nerf et il est probable que des législateurs vont suivre pour tenter de protéger les jeunes de ces influences néfastes de l’internet. Ce ne sera pas facile, mais sans doute nécessaire.
À ces exemples parlants des effets pervers de l’internet pour les enfants, rappelons les dégâts évidents de l’addiction, notamment sur le développement cognitif ; les conséquences du trop d’information ainsi que son contraire, c.-à-d les algorithmes qui vous emprisonnent dans des circuits fermés et des chambres d’écho ; le flou qui émerge entre les mondes virtuels et réels ; les ravages de l’esseulement et l’illusion que les communautés online sont équivalentes à celles du monde réel.
On attend les gouvernements et les régulateurs depuis un bout de temps déjà, mais ils sont toujours en retard et se font systématiquement déborder. Il n’y a qu’une solution véritable pour l’heure et c’est celle d’assumer ses responsabilités, y compris comme parent. À chacun de bien choisir ce que l’on consomme sur le net et de boycotter ce qui tracasse ou dérape, jusqu’au point de se désengager totalement au besoin. Je vis sans Facebook, sans Instagram, sans TikTok, sans Signal, sans crypto monnaie (17 134 cryptomonnaies existent, dont 40 % sont déjà «mortes», $160 milliards étant commercés par jour !) ou de Meme coins ($6 milliards commercés quotidiennement et 5.3 millions de nouveaux Meme coins lancés dans l’année au 1er janvier 2025, croyez-le, ou non ! Alors que RIEN ne les garantit, sinon «belief, hype, speculation and …hope !»).
Il faudra assumer ses choix.
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Quoi ? 40 % de tarifs sur ce que nous exportons aux États-Unis ? Ce n’est sûrement pas parce que notre commerce menace l’économie américaine ! (**) C’est quoi alors, si ce n’est un vestige de tarif de 80 % dans nos douanes qui a généreusement déclenché le tarif… réciproque, à 50 % ! Je suppose qu’il faut revoir nos tarifs et faire notre mea culpa ? Surtout si lesdits tarifs de 80 % ne rapportent rien, ce qui est probable ! Nos exportations principales vers l’Amérique seraient les diamants (réexportés ?), le textile, le poisson et other animals (sans doute les singes ?). Mais faisons attention. COMTRADE(UN) (comme Stats Mauritius) dit que nos exportations US en 2023 étaient de $175 millions, STATISTA propose $ 2.3 milliards( !) et… l’AI overview de Google, $ 299 millions…
Quelle source Internet croire et quel chiffre utilise donc Trump ?
(*) https://www.nytimes.com/2024/02/22/us/instagram-child-influencers.html
(**) le déficit commercial USA/MRU était de $ 144 millions en 2023 soit 0.0186 % du déficit commercial US total de $ 773 milliards…
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