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Côte-d’Or
Les pratiquants d’arts martiaux ont défié l’éléphant blanc
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Côte-d’Or
Les pratiquants d’arts martiaux ont défié l’éléphant blanc
Le complexe national sportif de Côte-d’Or avait été construit initialement pour accueillir la 11e édition des Jeux des îles de l’océan Indien en 2019. Mais moins d’un an après les Jeux indianocéaniques, il n’avait pu être autant fréquenté qu’on l’avait espéré en raison de la Covid-19. On lui avait alors collé l’étiquette d’éléphant blanc. Toutefois, depuis la levée des restrictions en 2022, plusieurs fédérations ou associations ont organisé des compétitions ou événements à Côte-d’Or. Mais de toutes ces fédérations, celles de plusieurs arts martiaux ont été les plus nombreuses à le faire. S’agit-il d’un phénomène de mode ou va-t-on vers le nouveau développement de ces disciplines ? En quoi Maurice ressort-il gagnant ?
Tout d’abord, nous devons dire que Côte-d’Or n’accueille pas que les activités sportives liées aux arts martiaux. Entre autres disciplines qui ont utilisé ou qui utilisent encore les infrastructures du complexe national sportif, il y a l’athlétisme, la natation, le football ou l’aquathlon (variante du triathlon). Il lui arrive aussi de recevoir des organisations voulant célébrer des journées nationales ou internationales sportives mais non compétitives et ouvertes au public. Toutefois, personne ne peut nier que le complexe multisport de Côte-d’Or a été très régulièrement loué par maintes fédérations, associations ou clubs d’arts martiaux. La Mauritius Multipurpose Infrastructure Limited (MMIL) n’y a pas été insensible et a d’ailleurs doté le complexe sportif, en 2022, d’un «National Combat Center» comprenant les équipements requis pour faciliter les entraînements des pratiquants d’arts martiaux.
La JKA Mauritius, groupe de karaté affilié à l’All Mauritius Karaté Fédération, a été celle qui a organisé plusieurs fois des séminaires ou des compétitions de karaté, de même qu’un festival d’arts martiaux à Côte d’Or. La Fédération mauricienne de karaté ainsi que d’autres clubs de cet art martial japonais qui en sont membres ou d’autres fédérations parallèles, lui ont emboîté le pas. De même, la Fédération mauricienne de ju jitsu et la Fédération mauricienne de jiu jitsu brésilien ainsi que la Mixed Martial Arts Federation Mauritius et la Fédération mauricienne de kendo ont loué le complexe de Côte-d’Or pour leurs compétitions. Mais là où cela est devenu encore plus intéressant, c’est quand ces événements ont dépassé le cadre national et que des pratiquants de pays étrangers y ont participé.
A partir de ce constat, on peut dire que le complexe multisport de Côte-d’Or est en train de se faire une réputation au niveau africain et européen. Il y a quelques semaines, la JKA Mauritius avait accueilli plus de 500 karatékas de quatre continents à son Indo Pacific Cup. En novembre, la Fédération mauricienne de jiu jitsu brésilien attirera 500 à 600 combattants étrangers et mauriciens à son Open Africa Championship. Rien que l’année dernière, la précédente édition de cet événement avait vu la participation de 17 pays, 14 d’Afrique et trois d’Europe. Et si tout se passe bien, l’an prochain, la Shotokan Martial Arts Federation organisera une Coupe du monde de karaté de Côte-d’Or. Si sa proposition est agréée par la World Shotokan Karate-do Federation (WSKF), ce sont plus de 20 pays qui devraient venir à Maurice pour y participer. Il ne s’agit pas de phénomène de mode mais d’une opportunité pour tous ces groupes de connaître un vrai développement pour leurs disciplines.
Grâce au complexe de Côte-d’Or, les arts martiaux mauriciens réussissent à placer notre pays sur la carte mondiale. Ce n’est pas rien car les groupes hôteliers et autres prestataires de service bénéficient eux aussi, de manière indirecte, de l’organisation de ces événements. A l’Etat de voir comment accorder véritablement un meilleur budget aux fédérations responsables de ces disciplines. Au final, c’est le pays qui en sortira largement gagnant.
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