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Drogue au volant

Les retards dans les analyses du FSL entravent la justice

11 mai 2024, 22:00

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Les retards dans les analyses du FSL entravent la justice

[Photo d'illustration]

Depuis l’entrée en vigueur du dépistage de drogue au volant, 150 cas sur 1 085 ont fait objet d’analyses mais les rapports ne sont toujours pas tombés. Les tests de dépistage de drogue sur les automobilistes sont entrés en vigueur en 2022.

Selon les données fournies par la police, à février 2024, 1 085 conducteurs ont été testés positifs à la drogue ou à des substances toxiques. Ce chiffre est déjà préoccupant et malgré ces résultats, seuls 150 cas ont fait l’objet d’une analyse par le Forensic Science Laboratory (FSL). Mais les rapports nécessaires pour engager des poursuites judiciaires tardent à être produits. L’un des principaux problèmes réside dans les délais excessifs pour obtenir les résultats d’analyse du FSL. Plus de 900 cas sont en attente au laboratoire, ce qui entrave considérablement le processus d’enquête de la police et l’application de la justice.

Cette situation soulève, une fois de plus, des interrogations sur la capacité du FSL à répondre efficacement à la demande croissante en matière d’analyse de drogue. Le FSL compte un backlog de deux ans en rapports à soumettre. Après chaque test effectué par la police, les échantillons sont envoyés au FSL pour une analyse détaillée, une étape essentielle pour étayer les poursuites judiciaires contre des conducteurs sous influence de la drogue. De plus, aucune action judiciaire n’a été engagée.

Un autre aspect préoccupant est la répartition des responsabilités au FSL. Alors que les cas de conduite en état d’ivresse sont généralement traités par l’unité de toxicologie, les cas de conduite sous l’influence de la drogue ont été attribués à l’unité de drogue, qui est déjà surchargée avec l’analyse des stupéfiants dans d’autres cas, notamment les saisies de drogues. Pour rappel, ces cas sont toujours en attente de rapports devant être soumis aux tribunaux.

De plus, on explique que des scientifiques inexpérimentés ont été chargés de ces analyses, ce qui a entraîné des retards supplémentaires dans les rapports. Cette situation résulterait en partie de la mise à l’écart de scientifiques expérimentés au profit de figures moins compétentes, mais proches de la directrice Vidhu Madhub-Dassyne.

La capacité globale du FSL à gérer efficacement les affaires liées à la drogue, tant du point de vue des enquêtes policières que des procédures judiciaires, est, une fois de plus, remise en question. Sans des résultats rapides et fiables pour les analyses effectuées, il devient difficile d’engager des poursuites et d’assurer une application effective de la loi contre la conduite sous influence de la drogue. La gestion des affaires liées à la drogue au FSL pose ainsi des défis importants, qui ont un impact direct sur la capacité des forces de l’ordre à lutter contre la conduite sous influence de la drogue.

La volonté des autorités à sévir contre les conducteurs qui prennent le volant sous l’influence de la drogue se heurte ainsi à un véritable casse-tête. Comment prendre des mesures légales sans preuves scientifiques pour les étayer ? Comment faire respecter la loi lorsque des étapes cruciales de l’enquête piétinent dans les couloirs du FSL ? Les défis rencontrés dans l’analyse des échantillons de drogue au FSL ont des répercussions directes sur la capacité des autorités à punir efficacement les conducteurs qui mettent en danger la vie des autres sur les routes, ce qui pourrait, d’autre part, expliquer le nombre croissant d’accidents de la route en dépit des lois.

Par ailleurs le ministère de la Santé, qui a récemment signé un accord avec le FSL pour l’analyse d’échantillons prélevés sur des patients soupçonnés d’être sous influence de la drogue, pourrait se heurter au même problème de retard dans la production de rapports. Les délais excessifs dans cet exercice pourraient compromettre les efforts de ce ministère d’offrir des soins médicaux efficaces aux patients suspectés de se droguer. Il faut souligner que le bureau du Premier ministre n’a toujours pas répondu à nos questions depuis le mail qui lui a été envoyé, le 29 avril.