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Compensation salariale

Les syndicats proposent entre Rs 1 500 et Rs 2 000

5 décembre 2023, 11:00

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Les syndicats proposent entre Rs 1 500 et Rs 2 000

Les syndicalistes ont répondu présent lors de la première rencontre avec le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, hier, pour définir le quantum de la compensation salariale. © Vashish Sookrah

L’annonce qui attirera le plus d’attention cette semaine sera celle faite jeudi à l’issue de la rencontre tripartite. Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, dévoilera le montant de la compensation salariale qui sera versée à partir de janvier 2024. Hier, son homologue au Travail, Soodesh Callichurn, a rencontré les syndicalistes et les représentants patronaux à son bureau. Une partie penche pour une compensation chiffrée entre Rs 1 500 et Rs 2 000, tandis que l’autre partie plaide en faveur d’un montant jugé «raisonnable».

Les discussions ont été particulièrement cordiales, dans le respect de chacun, déclare d’emblée Soodesh Callichurn, à l’issue de la rencontre qui a duré environ deux heures. «Aujourd’hui, l’exercice était purement technique. Le taux d’inflation prévu d’ici à la fin de cette année est de 7,1 %. Maintenant, les discussions se poursuivront en présence du ministre des Finances jeudi pour déterminer le taux de la compensation.» Cependant, le ministre a tenu à souligner un point. «Le taux du salaire minimal à Rs 15 000, accompagné de la CSG Allowance de Rs 2 000, donnera un revenu minimal garanti de Rs 17 000. L’exercice d’aujourd’hui est distinct de cela, car la compensation salariale s’applique à tout le monde.»

Quoi qu’il en soit, les syndicalistes maintiennent leur position. Face à la hausse continue du coût de la vie, une aide est nécessaire pour tous. Au sein de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), son président Reeaz Chuttoo indique qu’il penche pour une compensation estimée entre Rs 1 500 et Rs 2 000. Surtout, c’est l’estimation qu’il avait calculée, prenant déjà en compte les 7,1 % d’inflation. Mais ce qui le préoccupe actuellement, c’est la possibilité que les travailleurs étrangers soient privilégiés par rapport aux Mauriciens dans le secteur manufacturier. «Selon notre Constitution, il est interdit de faire de la discrimination entre ces deux groupes. Cependant, nous constatons une augmentation de la demande pour les travailleurs étrangers, car cela permet aux entreprises de payer moins.» Il espère que le gouvernement apportera son soutien dans cette lutte dans laquelle la CTSP s’est engagée.

Outre l’inflation, il est également essentiel de souligner que les salaires ont perdu de leur valeur au même titre que la roupie. Ainsi, il y a un endettement croissant parmi la classe travailleuse, et le chômage est omniprésent, affirme Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress. Selon lui, il est grand temps de revoir le fonctionnement de Statistics Mauritius. «Nous ne remettons pas en question l’intégrité du personnel, mais nous constatons qu’ils doivent évoluer avec l’aide de la nouvelle technologie. Ils doivent fournir des chiffres qui ne peuvent être contestés. Bien qu’ils aient le monopole des enquêtes, il n’y a aucune autre institution capable de les contrevérifier. Pour nous, Statistics Mauritius doit être plus professionnel. Bien que l’on avance qu’il suit le modèle international, cela n’est pas toujours applicable à Maurice, car nous avons notre propre rythme de vie avec nos dépenses.»

En ce qui concerne l’estimation de la compensation, Deepak Benydin espère qu’un montant compris entre Rs 1 500 et Rs 2 000 sera privilégié. Le président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions ajoute que les syndicats ont l’intention de se réunir de nouveau pour analyser la situation et trouver un montant approprié avant le 7 décembre. Il a soulevé plusieurs points qui restent actuellement sans réponse. «A-t-on pris en compte le fait que depuis plusieurs mois, le riz ration fait défaut, et par conséquent, plusieurs familles ont dû s’approvisionner avec du riz basmati ? C’est donc un coût supplémentaire, sans parler de l’augmentation des prix des pains fourrés et des dholl puris au fil des mois.»

Business Mauritius appelle à une compensation «raisonnable». Le Chief Executive Officer, Pradeep Dursun, soutient que, vu que l’inflation est moins élevée que l’année précédente, cela se reflétera dans l’estimation de la compensation. Il souligne que l’année dernière, l’inflation était beaucoup plus élevée, ce qui a conduit à une compensation de Rs 1 000. Cependant, les 7,1 % d’inflation seront largement pris en compte jeudi. «Il ne faut pas oublier le contexte actuel, avec la révision du salaire minimum, ce qui aura un impact dans certains secteurs. Nous avons demandé que dans ces secteurs, la compensation salariale soit incluse dans la révision du salaire minimum. Nous en discuterons davantage jeudi.»

Ainsi, c’est jeudi que tous seront fixés sur le montant qui sera ajouté au salaire de base dès janvier 2024, à l’issue de la rencontre réunissant les ministres Callichurn et Padayachy, les syndicalistes et le secteur privé.


Salaire minimal: soutien du gouvernement aux entreprises en difficulté

Le ministre du Travail assure que l’État viendra en aide aux compagnies en difficulté. Il précise qu’un conseil, réunissant les représentants du secteur privé, les syndicalistes, entre autres, s’est tenu pour déterminer le montant du salaire minimal. «Nous n’envisageons pas d’abandonner les entreprises en difficulté. Au contraire, nous les soutiendrons, car nous ne voulons pas que ces entreprises mettent la clé sous le paillasson du jour au lendemain.» La préservation de l’emploi restera un défi majeur avec l’augmentation du salaire minimal.