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Défis et solutions

Les transitaires plaident pour une réforme de la logistique maritime

25 février 2025, 16:00

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Les transitaires plaident pour une réforme de la logistique maritime

La pénurie persistante de devises au cours des dernières années a un impact sur les activités de fret.

L’assemblée générale annuelle de l’Association professionnelle des transitaires (APT) s’est tenue le 19 février au conseil municipal de Port-Louis. Face aux nombreux défis auxquels est confrontée l’industrie locale du transport maritime, l’association a profité de la présence de Dhaneshwar Damry, junior minister aux Finances, pour exposer ses préoccupations et proposer des solutions pour soutenir le secteur.

Dans l’Indice de performance logistique (LPI) de 2023, Maurice se classe à la 90e place sur 139 pays. L’APT a ainsi tenu à attirer l’attention du junior minister sur cet indice, qui représente une préoccupation majeure pour le secteur. Elle a également souligné l’importance pour le gouvernement de prendre des mesures immédiates. «Je vous demande de redresser cette situation si vous souhaitez positionner Maurice comme un centre logistique dans la région», a déclaré Varen Andee, président par intérim de l’association.

Il a souligné que le secteur de la logistique fait face à de nombreux défis, tant externes qu’internes. Parmi les facteurs externes figurent le coût du fret, les mouvements migratoires mondiaux, les perturbations dans les itinéraires des navires, la volatilité des produits et d’autres interruptions de la chaîne d’approvisionnement: autant d’éléments sur lesquels il n’y a pas de contrôle. À cela s’ajoutent des facteurs internes, tels que «des procédures opérationnelles complexes, des exigences documentaires lourdes, ainsi que des lois, règlements et démarches administratives qui entravent parfois l’efficacité du secteur. Certains obstacles, notamment au sein de certaines agences et autorités gouvernementales, ralentissent les opérations et nécessitent une réforme pour améliorer la compétitivité de Maurice en tant que hub logistique», a relevé Varen Andee. Ces obstacles allongent les délais de traitement des opérations logistiques, entraînant la perte de temps et des coûts supplémentaires pour les opérateurs.

Un autre problème majeur concerne l’octroi des licences aux agents de fret. Chaque année, selon Varen Andee, plusieurs nouvelles licences sont accordées sans prendre en compte le volume du trafic, qui reste pratiquement inchangé. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande, a-t-il observé, entraîne des répercussions financières négatives sur les entreprises de fret existantes et menace la sécurité de l’emploi. «Le secteur étant déjà saturé, ces nouvelles entrées fragilisent davantage la répartition du marché. Nous demandons ainsi une révision de cette procédure afin de mieux réguler l’industrie et d’assurer sa pérennité.» Il a également souligné que la pénurie persistante de devises au cours des dernières années a un impact sur les activités de fret où les paiements sont effectués en devises étrangères. «Parfois, nous manquons également des navires en raison des retards de paiement à nos agents à l’étranger.»

Pour faciliter l’équité, l’association propose également un emplacement situé dans la zone portuaire et dédié à l’exploitation d’une institution logistique à part entière, visant à soutenir le secteur logistique et à améliorer la productivité. «Ce terrain serait également utilisé pour installer un pont-bascule car celui du port est hors service depuis plus de cinq ans. Les locaux proposés offriraient également un espace pour l’installation d’un scanner, qui serait exploité par les services des douanes. Cela permettrait de réduire les retards dans les transactions douanières», a avancé Varen Andee.

En vue de ces défis, l’association s’attend à une réforme sectorielle et institutionnelle majeure, réduisant ainsi les coûts logistiques. «L’objectif est de rendre les opérations aussi transparentes que possible et de permettre à Maurice de se positionner comme un centre logistique de référence en Afrique.» «Malgré ces défis, nous redoublons d’efforts pour assurer la continuité et la compétitivité du secteur. Et malgré les efforts de l;APT, qui n’a cessé d’alerter le ministère sur les défis logistiques, et de proposer des solutions pour améliorer le secteur et accroître sa contribution au PIB, il semble que cette industrie n’ait pas été considérée comme une priorité», a déploré le président par intérim de l’APT.

Dhaneshwar Damry a pris note des préoccupations exprimées. «Nous ne nous contentons pas d’entendre; nous écoutons aussi. Nous allons discuter avec vous et essayer de trouver des solutions», a affirmé le junior minister. D’ajouter que la stabilité microéconomique est un enjeu que le gouvernement s’efforce de résoudre et il a assuré que ce dernier «sera en mesure d’apporter des solutions».

À savoir que l’APT a été créée en 1976 avec quatre membres et qu’elle s’est développée après 49 ans pour aujourd’hui compter 49 membres, dont les dix premières entreprises qui traitent 82 % du fret maritime et aérien et du trafic logistique à destination et en provenance de l’île Maurice. Ce secteur emploie au total, directement et indirectement, plus de 3 200 personnes.

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