Publicité

L’Etat, c’est nous !

4 juin 2024, 09:56

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Elle aurait pu trouver mille et une raisons de se lamenter. De s’apitoyer sur son sort. Elle aurait pu se miner la vie avec une multitude de pourquoi. Pourquoi suis-je comme ci ? Pourquoi suis-je comme ça ? Mais non, Noemi Alphonse a décidé de ne pas se plaindre de ce qu’elle n’a pas. Elle a su trouver ce qu’elle a, un don, la volonté, la force. Elle a travaillé dur pour les développer. Elle a pris sa destinée en main pour se lancer vers les sommets. Et, elle y est parvenue à Kobe, en portant, au passage, le pays avec elle, en décrochant le titre de championne du monde au 100m T54 et vice-championne au 400m de la même catégorie. Bravo encore à Noemi, un modèle de détermination pour la jeunesse mauricienne, dont une bonne partie est, hélas, aujourd’hui à la dérive.

Bravo à toute l’équipe qui a défendu nos couleurs à Kobe. Bravo au coach Jean-Marie Bhugeerathee, qui fait partie d’un cercle très restreint d’entraîneurs qui a vraiment su planifier et metter en place un programme qui permet à ses athlètes de figurer chez l’élite mondiale. Et bravo aux dirigeants du Mauritius Paralympic Committee (MPC) pour leur soutien et contribution dans les réalisations de Noemi Alphonse et celle d’Anaïs Angeline.

Les deux para-athlètes ont été récompensées à la hauteur de leur exploit. C’est très bien. Il faut récompenser comme il se doit tous ceux – pas seulement les athlètes, mais aussi les artistes, les auteurs et tous ceux qui brillent, peu importe leur domaine, au niveau international – qui, au prix de nombreuses heures de travail et de sacrifices, font la fierté de notre pays.

Cela dit, la cérémonie de récompense qui leur était dédiée, on a l’impression qu’on a voulu faire croire que c’est le Premier ministre qui leur a offert leur prix. Physiquement Pravind Jugnauth l’a fait, oui, mais, même si on a omis de le dire, c’était au nom de tous les Mauriciens. Le «cash prize» offert à Noemi Alphonse, à Anaïs Angeline et aux coaches n’est pas l’argent personnel de Pravind Jugnauth, encore moins celui de Stephan Toussaint. Il ne sort pas non plus de la caisse du parti orange. C’est l’argent de l’Etat. Et l’Etat, c’est nous ! C’est notre argent que les dirigeants politiques ont la responsabilité de gérer. Nous tous avons donc contribué non seulement dans la récompense des médaillés mais aussi dans la participation de toute la délégation mauricienne à Kobe. Cela doit être clair pour tous afin d’éviter toute tentative de manipulation.