Publicité
Médine
Leurs maisons détruites, des squatteurs passent la nuit au centre communautaire
Par
Partager cet article
Médine
Leurs maisons détruites, des squatteurs passent la nuit au centre communautaire
Elles ont été forcées de passer la nuit au centre communautaire de Cascavelle après que leurs maisons ont été détruites lundi matin. Le quotidien de plusieurs familles de Médine avait été bouleversé plus tôt ce jour-là lorsque la police et un huissier de justice, munis d’un ordre d’éviction, ont débarqué pour leur demander d’évacuer les lieux. Le ton est monté entre les occupants du terrain et des membres de la Special Support Unit, qui auraient usé de la force. Mais leurs maisons ont été détruites par des bulldozers.
Ces familles ont reçu la visite de la députée Sandra Mayotte dans la soirée. Des arrangements ont été faits pour que ces enfants, femmes et hommes, désormais sans toit, puissent passer la nuit temporairement au centre communautaire. «Éna madam, zanfan, zot inn kraz partou. Nou pa koné ziska kan nou pou kapav res la, nou népli éna lakaz aster», confie une mère de famille en proie à la détresse. Elles avaient sollicité l’aide de deux avoués pour demander le gel de cette décision. Le groupe Medine relate dans un communiqué que cette affaire a débuté en 2001. La cour a tranché à trois reprises en faveur du groupe, en 2010, 2014 et 2022.
À l’origine, cette occupation illégale vient de George Clency Azor. Après son décès, ses héritiers ont continué à occuper illégalement le terrain de Medine, qui a, dit le groupe, pendant près de 20 ans, œuvré pour résoudre le problème d’occupation illégale d’une parcelle de terrain lui appartenant à Cascavelle. Il explique qu’il a toujours été impliqué dans le développement social et inclusif, y compris le logement social, en collaboration avec les autorités.
Dans ce cas précis, après plusieurs jugements en sa faveur et des tentatives de dialogue pour trouver des solutions, qui ont été rejetées, le groupe n’a eu d’autre choix que de demander un ordre d’éviction de la Cour suprême pour protéger ses droits légitimes. Medine souligne qu’il faut aussi noter que le calendrier d’éviction n’est pas de son ressort, ayant étant planifié bien à l’avance en coordination avec les autorités compétentes. Il tient à préciser qu’en tant qu’acteur social de la région Ouest, il est engagé dans le bien-être et le développement de la communauté. Le groupe réitère son engagement, datant de plusieurs décennies, à collaborer avec les autorités pour des projets de développement inclusifs, qui bénéficient à toute la communauté, dans un cadre légal précis.
Il dresse la chronologie du litige :
• Novembre 2001 : George Clency Azor engage une procédure légale pour faire prescrire à son nom, après plusieurs années d’occupation illégale, un terrain appartenant au Groupe Medine.
• Avril 2002 : Medine présente ses documents attestant son droit de propriété.
• Novembre 2010 : Le premier verdict de la Cour suprême confirme que le terrain appartient à Medine.
• Post-2010 : Malgré ce verdict et de nombreuses tentatives de dialogue, M. Azor continue d’occuper illégalement la propriété.
• Janvier 2014 : La Cour suprême tranche une fois de plus en faveur du groupe Medine et M. Azor fait appel.
• Juin 2016 : La Cour suprême rejette l’appel de M. Azor.
• March 2017 : Une mise en demeure est servie par Medine pour évacuer les lieux. En parallèle, Medine obtient un ordre d’éviction de la Cour suprême contre M. Azor.
• Juin 2017 : Décès de George Clency Azor.
• Février 2019 : Les héritiers de M. Azor commencent à défricher le terrain et installent des panneaux indiquant «AZOR PROPERTY».
• Juin 2019 : Un des héritiers obtient une injonction provisoire contre l’ordre d’éviction de mars 2017, empêchant temporairement l’éviction.
• Janvier 2022 : La Cour suprême annule l’injonction provisoire, confirmant une fois de plus les droits de propriété de Medine.
• Janvier 2022 : Les héritiers contestent en appel le jugement de la Cour suprême.
• Janvier 2023 : Les descendants font marche arrière sur la procédure d’appel. De ce fait, le jugement de 2022 confirmant les droits de propriété de Medine reste valide.
• Avril 2024 : L’ordre d’éviction est appliqué.
Publicité
Les plus récents