Publicité

Plainte constitutionnelle et révisions judiciaires

L’héritage judiciaire d’Anil Kumar Dip : Les affaires en suspens sous la loupe

14 novembre 2024, 16:13

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

L’héritage judiciaire d’Anil Kumar Dip : Les affaires en suspens sous la loupe

La démission d’Anil Kumar Dip mardi marque probablement la fin d’une ère de confrontations juridiques et institutionnelles.

La démission d’Anil Kumar Dip de son poste de commissaire de police (CP), mardi, marque probablement la fin d’une ère de confrontations juridiques et institutionnelles, où le désormais ancien CP avait cherché à affirmer son autorité en engageant une série de batailles légales.

Anil Kumar Dip restera dans les annales comme le premier CP à avoir entrepris des actions judiciaires pour contester le pouvoir constitutionnel du Directeur des poursuites publiques (DPP). Ces actions ont suscité de nombreux débats, notamment autour des décisions de justice concernant des affaires sensibles. La démission d’Anil Kumar Dip soulève de nombreuses questions sur la suite de ces affaires en suspens. Le nouveau CP devra en effet prendre position sur ces procès, qui ont profondément marqué la politique et la justice à Maurice, et déterminer si la ligne de conduite de son prédécesseur sera suivie ou si un nouvel ordre judiciaire sera instauré.

Un des aspects les plus controversés de l’héritage juridique d’Anil Kumar Dip réside dans son combat juridique contre le DPP. Il importe de souligner qu’en mai 2024, le DPP, Me Rashid Ahmine, avait clairement exprimé dans sa plaidoirie que le CP avait abusé de ses pouvoirs en ciblant uniquement des affaires impliquant des personnes perçues comme opposées au gouvernement en place, tout en ne remettant pas en cause d’autres décisions de libération conditionnelle. Le DPP avait ainsi souligné un usage inapproprié de la loi par le CP, remettant en question sa neutralité et son impartialité. Ce passage de son plea avait mis en lumière la profonde frac- ture entre le CP et le DPP, qui, selon certains, avait des motivations politiques et non juridiques. De plus, l’ex-CP avait été critiqué pour sa tentative d’avoir recours à des avocats privés dans des affaires d’État, une démarche rejetée par la Cour suprême. Cela a alimenté la perception d’une tentative d’interférence dans le système judiciaire. Le jugement de la Cour suprême sur la plainte constitutionnelle déposée par le CP contre le DPP est attendu et il pourrait avoir un impact majeur sur l’avenir de ces confrontations juridiques.

Il convient également de noter que sous la direction d’Anil Kumar Dip, plusieurs autres révisions judiciaires ont été déposées pour contester des décisions prises par les cours de district ou d’autres décisions du DPP. Des affaires, telles que celles impliquant Sherry Singh, Akil Bissessur et Chavan Dabeedin, sont au cœur de cette bataille et il reste à voir comment elles évolueront sans le leadership d’Anil Kumar Dip. Ces demandes ont fait grand bruit et leur issue reste incertaine, surtout à la suite du départ de Dip. Le nouveau CP qui lui succédera devra se positionner par rapport à ces affaires en cours et décider si ces actions doivent être poursuivies ou abandonnées.

La diffusion de conversations téléphoniques par Missie Moustass a davantage révélé les tensions internes et les raisons profondes de ce bras de fer. Il est apparu que le CP avait cherché à utiliser son influence dans certaines affaires jugées sensibles. Cette manœuvre a provoqué l’émoi de la population sur la façon dont la force policière aurait été manipulée à des fins de pouvoir et d’influence.