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L’heure n’est plus aux tâtonnements

20 septembre 2024, 09:20

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Il est temps de trancher.

Dans le vif des fois.

Dans les coulisses des partis, le silence feutré cède place à l’effervescence. Il faut cesser de jouer avec des ballons- sondes. Chaque alliance affûte ses armes et ajuste la toile complexe de ses alliances. Là où jadis on s’essayait à couler chacun dans le même moule, aujourd’hui, la diversité est revendiquée comme une force. Différences et divergences sont admises, tant qu’elles convergent vers un but commun : l’intérêt supérieur du pays, nous dit-on, le ton sérieux.

Le Parti travailliste, en accueillant ReA, joue une partition délicate. Les 35 tickets rouges sont un trésor qu’on ne souhaite pas trop partager, surtout en public. Mais il reste les 25 que le MMM tente de contrôler, surtout depuis le départ du PMSD. Ramgoolam laisse entrevoir une flexibilité : «Je ferai ce qui est possible», dit-il. Mais Bérenger, sans détour, prévient : «Ce sera difficile.» Comprenez ici que les Mauves, libérés des Bleus et de ses 7-8 tickets, ont déjà consenti à trois sacrifices pour le trio Duval-Lobine-Leu-Govind. Mais de là à offrir plus de deux tickets à ReA, qui n’a jamais réussi à faire élire un seul membre ? Difficile. Le calcul de Bérenger est implacable : 25 tickets mauves – trois pour le trio – deux pour ReA, il reste 20 tickets à partager. Et même ici, les aspirants mauves sont nombreux, certains espérant encore une investiture malgré la promesse faite de ne pas rééditer la désastreuse tentative de 2019 d’insérer la famille (liens de sang ou de mariage) dans la danse.

Chez les Travaillistes, l’appétit ne faiblit pas. Certains réclament 40 tickets, se souvenant que depuis 2005, le MMM semble avoir pris un abonnement aux défaites électorales. Ils avancent l’exemple d’Ashok Subron, pressenti pour être parachuté au n°4, au détriment des fidèles rouges comme Seeneevassen ou Dulloo. Les murmures de mécontentement se font entendre, mais pour combien de temps ?

Du côté du gouvernement, après deux mandats au pouvoir, le MSM avance prudemment. Avec déjà trois partenaires – ML, MPM et la plateforme Obeegadoo – l’heure n’est pas aux risques. Quarante tickets sont réservés à ses propres rangs, laissant les 20 restants à partager entre Collendavelloo, Ganoo, Obeegadoo et les Bleus du PMSD, qui espèrent gratter plus de la moitié. Dans ce jeu de chaises musicales, Obeegadoo semble avoir choisi la voie de la modestie, acceptant peu de tickets mais s’assurant d’autres promesses, dont certaines pourraient bien être foncières.

Mais tout n’est pas encore joué. L’affaire du n°18 pour Xavier-Luc Duval et du n°20 pour Tania Diolle a froissé le camp Ganoo. Un compromis se dessine : peut-être Diolle ira-t-elle au n°14, aux côtés de Ganoo, loin de la confrontation avec Ramano, dont la bienveillance n’est pas à la hauteur des espérances.

Le PMSD, quant à lui, attend encore des garanties avant de sceller l’alliance. Après avoir obtenu la tête du speaker, expédié au n°10, il réclame désormais des assurances sur le retour du MTC et le départ du CP Dip. Des tractations plus subtiles se poursuivent en coulisses, là où le jeu politique devient art.

Dans peu de temps, les cartes seront sur la table et la guerre des blocs pourra véritablement commencer. Les protagonistes sont prêts, et les dés, presque jetés…