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Travaux hôteliers sur la plage de La Preneuse
«Li dir so leskalie gagn drwa al ziska lamer si li oule»
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Travaux hôteliers sur la plage de La Preneuse
«Li dir so leskalie gagn drwa al ziska lamer si li oule»
Les habitants, en particulier les pêcheurs, ont difficilement accès à la mer car le passage sur la plage leur est interdit.
Le problème des constructions sur les plages de Maurice, tant par des établissements hôteliers que d’autres investisseurs étrangers, continuent à faire grincer des dents chez les travailleurs de la mer et autres locaux qui résident sur les côtes ainsi que les fervents défenseurs de l’environnement. La raison : ils ne peuvent plus travailler aisément et se voient contraints de devoir demander la permission à certains hôtels au risque de «déranger» leurs clients pendant que ces derniers profitent des plages et du soleil sur leur transat. Au cas contraire, ils sont nombreux à affirmer «ou kav gagn case tou…»
À La Preneuse, dans l’ouest du pays, si l’Association des pêcheurs de Grande-Rivière-Noire mène un combat sans relâche depuis plusieurs années contre un établissement hôtelier qui ferait, selon les membres, la pluie et le beau temps dans le coin, c’est depuis le passage du cyclone Batsirai sur Maurice (fin janvier et début février 2022) que l’affaire s’est corsée davantage.
Selon les pêcheurs et autres travailleurs de la mer que nous avons rencontrés près du fisheries post de l’endroit, qui se trouve à quelques pas seulement dudit hôtel, plusieurs plaintes ont été consignées à la police, au conseil de district, au niveau de la National Coast Guard, entre autres instances, contre les agissements de cet établissement hôtelier. Mais jusqu’ici, rien de concret n’a été fait. Ils expliquent que l’affaire a même été portée devant la justice et qu’elle le sera de nouveau sous peu car ils ne comptent pas baisser les bras. «Nou finn pran nesans isi ek depi pre kinz banane nou nepli ena drwa. Kan move tan ou mem pa kone kouma pou tir bato ek nou nou travay sa. Nou gagn-pin depi touzour sa.»
Les membres du public n’ont pas le droit de s’approcher des transats installés sur la plage.
Pire, selon les habitants, les membres du public n’ont pas le droit de s’asseoir ou de s’approcher des transats que l’hôtel a placés sur la parcelle de plage qui lui appartiendrait, comme la direction le leur a fait comprendre ainsi que certains représentants du ministère de l’Environnement. Ils soulignent que plusieurs personnes ont failli se faire emporter par les grosses vagues lorsque Dame nature décide d’être peu clémente. «Piblik pa gagn drwa assiz laba. Kan lamer kase, ena dimounn finn mank noye parski bizin pa pass pre ar so transat. Ena dimounn glise tombe lor ross. Peser ki pe bizin al tire pou pa perdi lavi kan letan pa bon.»
De l’eau usagée est déversée sur la plage à travers un tuyau qui passe sous une porte.
Ce n’est pas tout. Les pêcheurs professionnels de Grande-Rivière-Noire, soutenus par les habitants, dénoncent également ce qu’ils qualifient de manque de respect envers l’environnement. «Ena zour so dilo izaze sipa sorti dan piscinn devid lor laplaz par enn tiyo ki pass anba laport.»
Face à cette situation, les pêcheurs n’ont eu de cesse de faire appel à la police. «Zot vini zot dir li ena papie, li ena drwa alors ki high water mark lamem li pa respekte. Lapolis vinn kouyonn nou apre pass par laplaz anba, al bwar kafe lao dan lotel ek zot pass par lot laport divan pou sorti. Direkter-la finn dir nou li gagn drwa mett so leskalie desann ziska dan lamer si li oule.»
Nous avons tenté de solliciter la direction de l’hôtel. La réceptionniste, après avoir écouté le motif de notre appel, nous a fait comprendre que la personne concernée n’était pas présente et qu’elle lui ferait remonter l’information.
À l’heure où nous mettions sous presse, hier, la version de l’hôtel était toujours attendue.
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