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Licences révoquées: Padayachy esquive et botte en touche

15 juin 2024, 21:00

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Licences révoquées: Padayachy esquive et botte en touche

Le leader de l'opposition (à g.) a été tenace mais le ministre des Finances s'est réfugié derrière la GRA et la MRA.

Le ministre des Finances Renganaden Padayachy a répondu, hier, à la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Arvin Boolell, sur les licences de jeux et paris délivrées et révoquées par la Gambling Regulation Autority (GRA) depuis 2014. Le leader de l’opposition voulait aussi savoir si des permis d’opération de plusieurs offcourse bookmakers ont été révoqués au profit d’un opérateur proche du pouvoir. Le ministre des Finances qui a dit ne pas avoir de détails sur cet opérateur l’a plutôt invité à poser des questions sur un autre opérateur proche de l’ancien gouvernement.

Renganaden Padayachy, avant de répondre aux questions, a fait l’historique de la création de la GRA pendant presque 10 minutes. La GRA, dit-il, a été créée en décembre 2007 pour rationaliser la supervision des activités de jeux par une seule autorité. Il a expliqué que la GRA est responsable de l’octroi des licences, mène des enquêtes et applique des sanctions en cas d’infractions, conformément à l’article 94 de la GRA Act. Pour le renouvellement d’un permis, plusieurs documents doivent être soumis.

Le ministre des Finances a souligné que depuis 2014, neuf nouvelles licences ont été délivrées et 117 ont été renouvelées. À la suite des amendements de la GRA en 2012, depuis mars 2013, tous les bookmakers, y compris ceux opérant à distance, sont connectés au GRA Betting Control System. Mais ce système ne permet pas d’obtenir des informations en temps réel. Ils sont au nombre de cinq au total. Renganaden Padayachy a annoncé qu’un Central Electronic Monitoring System a été mis en place par la Maurtius Revenue Authority (MRA) pour contrôler les paris en temps réel. D’ici 2025, tous les bookmakers seront connectés à ce système et pourront transmettre en temps réel.

À l’heure des questions supplémentaires, Arvin Boolell a voulu savoir pourquoi, depuis 2018, les licences de tous les neuf bookmakers hors-Champ de Mars ont été révoquées. Réponses de Renganaden Padayachy : «Il y a eu énormément de licences renouvelées, j’ai déposé la liste. Je n’ ai pas les informations sur les noms de ceux qui ont été révoqués. Il faut demander les informations aux autorités compétentes.» Ce à quoi Arvin Boolell a répliqué : «Je suis plutôt surpris que le ministre n’en soit pas informé, car c’est public. Elles ont été révoquées à l’avantage d’un opérateur spécifique.»

Le ministre de Finances a justifié son ignorance par le fait que même s’il regarde beaucoup de sports, il n’est pas un passionné des courses et des paris. Renganaden Padayachy s’est réfugié une fois de plus derrière le problème de connexion directe et en temps réel que la MRA est en train de régler. «La MRA a acheté ce nouveau système pour être connectée et avoir la transmission directe. Elle a trouvé le meilleur système pour avoir les données en temps réel. Si des licences ont été révoquées, je fais confiance au régulateur, il doit bien y avoir des raisons valables.»

Arvin Boolell est retourné en 2020 et a voulu savoir pourquoi le gouvernement a mis autant de temps à mettre en place ce projet ? Il s'est demandé si le «lover boy du GM» a eu des privilèges. Le speaker est alors venu à la rescousse du ministre et demandé au leader de l’opposition de retirer le terme «lover boy» qu’Arvin Boolell remplacera par «blue-eyed boy». Comme réplique, le ministre des Finances est revenu sur la crise du Covid-19 en 2020 et le fait que la MRA avait d’autres priorités pour sauver le pays.

Arvin Boolell a déclaré que l’opérateur en question a enfreint les provisions de la GRA Act. Le speaker est intervenu tout de suite pour demander à Arvin Boolell de prouver ses propos. «You substantiate first, then you put your question », dira-t-il. La question tombe ainsi à l’eau. Le leader de l’opposition revient à la charge avec une autre question sur une licence délivrée à SMS Pariaz pour les paris à cote fixe sur les courses étrangères durant le confinement du Covid en 2020. Le ministre des Finances a souligné alors qu’on était confiné, mais des secteurs d’activité continuaient à fonctionner. «Pour moi, il n’y avait pas de problème pendant le confinement, on a ouvert des secteurs d’activité pour que le pays puisse produire, peut-être que c’était pendant cette période.»

«Ai-je raison de dire que le conseil s’est délibérément réuni et, sous les instructions de qui, une licence pour les paris à cote fixe a été délivrée ? Était-ce la priorité du gouvernement ? Êtes-vous au courant que neuf licences ont été révoquées, tandis qu’il y a eu une augmentation des points de vente de SMS Pariaz ? 65 points de vente supplémentaires accordés à un seul opérateur ?», s’est demandé Arvin Boolell. Renganaden Padayachy a lui voulu savoir pourquoi le leader de l’opposition posait des questions sur un seul opérateur, SMS Pariaz alors que lui avait soumis une liste d’opérateurs. Il lui a demandé de plutôt poser des questions sur un autre opérateur qui était proche de l’ancien gouvernement.

Arvin Boolell a persévéré et demandé s’il est au courant que cet opérateur était le special adviser du Premier ministre. Ce dernier a réagi tout de suite en parlant de «frivolous accusations». Le speaker a demandé à Arvin Boolell de retirer ces propos et de s’excuser. Une discussion qui durera encore quelques minutes avant que le leader de l’opposition ne pose une dernière question sur un ruling de la Cour supreme. Le ministre des Finances a feint ne pas comprendre la question et le speaker a appliqué la guillotine. «Your time is up.»