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Bilan des Mauriciens aux Jeux olympiques
L’important c’est de participer… vraiment ?
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Bilan des Mauriciens aux Jeux olympiques
L’important c’est de participer… vraiment ?
Quelques-uns de nos représentants dans la capitale française ont réalisé des prestations honorables.
Clap de fin sur les Jeux olympiques de Paris 2024. Le Village des Jeux s’est vidé de ses «locataires» et les clameurs se sont tues dimanche dernier. Il est donc l’heure de faire le bilan. Malheureusement, pour ce qui est de la participation mauricienne, une fois encore, il n’y a pas de quoi sauter de joie.
Certes, quelques-uns de nos représentants dans la capitale française ont réalisé des prestations honorables. Là, on pense au sprinteur Noa Bibi qui a manqué la qualification pour les demi-finales du 100m pour trois centièmes seulement, Marie Perrier qui a produit une belle course au marathon féminin ou encore Christopher Lagane qui a effectué une échappée de plus de 180 kilomètres dans la course en ligne masculine avant que les professionnels ne reviennent et qu’il soit contraint de s’arrêter.
Les autres ont, soit été surclassés ou alors n’ont pu s’exprimer comme ils le voulaient en raison de circonstances défavorables. Les badistes Kate Foo Kune et Julien Paul n’ont pas été capables de progresser au-delà de la phase de poule.
En natation, les deux bénéficiaires d’invitations, Ovesh Purahoo et Anishta Teeluck ont pris part aux séries ou le niveau était faible. Maigre satisfaction pour le premier au 100m nage libre qui a remporté sa série et réalisé son meilleur temps de la saison en 52 secondes et 22 centièmes. Il était, toutefois, loin du compte car le dernier qualifié pour les demi-finales a été crédité de 48:41. Près de 4 secondes de différence. Une éternité en natation.
Pour la seconde, sa prestation a été très moyenne. Troisième de la première série du 200m dos dans laquelle on retrouvait trois concurrentes, elle s’est contentée d’un temps décevant de 2:18.67 alors qu’elle détient le record de Maurice en 2:17.44.
En triathlon, Laurent L’Entêté, qui était déjà dans les dernières positions lors de la partie de natation dans la Seine, n’a pu terminer sa course ayant été rattrapé après quelques kilomètres dans la partie vélo. Le judoka Remi Feuillet a aussi été décevant en se faisant éliminer dès le premier tour par l’Estonien Kristofer Kaljulaid chez les moins de 90 kg. Il n’y a donc pas eu de progression par rapport à sa première participation en 2021 à Tokyo où il avait été éliminé au même stade de la compétition.
En action en kitefoil sur le plan d’eau de Marseille, Jean de Falbaire et Julie Paturau, n’ont rien fait d’excitant non plus. Le premier a terminé à la 19e place sur 20 compétiteurs en lice alors que la seconde a terminé à la dernière place chez les dames.
Quant à Aurélie Halbwachs-Lincoln, l’on savait au départ même qu’elle n’allait pas être en mesure de face aux meilleures mondiales dans l’épreuve de cross-country de VTT mais en plus, elle a chuté dès le premier tour de circuit. La pression étant trop forte, elle est vite partie à la faute.
En ce qu’il s’agit de la cycliste Kimberley Le Court-Pienaar, elle a joué de malchance lors de la course en ligne. Un ennui mécanique est survenu à 60 kilomètres de l’arrivée la privant de la possibilité d’aller chercher une médaille.
«L’important c’est de participer» on connaît tous cette formule galvaudée, qui veut tout dire et rien à la fois si on l’utilise comme paravent pour justifier une absence de performance. La question que l’on se pose est la suivante : est-ce que les fédérations vont vraiment effectuer un bilan en toute lucidité et honnêteté et trouver des solutions pour permettre à leurs athlètes de faire mieux dans quatre ans à Los Angeles ? Ou alors feront-elles encore preuve de complaisance en prétendant faire de leur mieux ?
A quand un ministre des Sports qui aura une véritable vision pour le sport ? Qui maîtrisera vraiment son dossier et qui sera en mesure de faire accepter ses idées novatrices au sein du cabinet ministériel ? L’on a pas beaucoup entendu Stéphan Toussaint pendant les Jeux, sans doute trop occupé à faire campagne en vue des prochaines élections générales afin de s’offrir un troisième mandat de suite.
Il y a de gros investissements d’ordre financier à faire si l’on veut produire des champions. La mise en place d’une structure adéquate est essentielle et il doit y avoir un vrai suivi sur plusieurs années. Pas quelques mois ! « Je me suis entraîné 4 ans pour courir 9 secondes et les gens abandonnent quand ils ne voient pas de résultats en 2 mois», a déclaré le recordman du monde du 100m et du 200m, Usain Bolt qui sait de quoi il parle.
Et que dire du Comité Olympique Mauricien (COM) ? Il a encore une fois démontré ses lacunes à Paris. Le président Philippe Hao Thyn Voon a enchaîné les déclarations dénuées de sens quand il n’a pas été tout simplement désinvolte.
Qu’ont concrètement fait ceux qu’il a choisis pour occuper les postes de responsabilités, soit ceux de Chef de mission et de Team managers ? D’autres n’auront fait le déplacement qu’en tant que «touristes», semble-t-il.
Ils ont eu tout le temps pour prendre des photos, assister à des compétitions dans lesquelles les Mauriciens n’étaient pas engagés, et découvrir les plus beaux sites de la ville. Un séjour tous frais payés à Paris ne se refuse pas enfin ! Le COM s’est permis de dicter ses choix d’accompagnateurs aux fédérations pour ces Jeux pensant qu’il maîtrise tout alors qu’il n’en est rien.
Ces dirigeants sont-ils capables de se poser et de réfléchir ? Ils pourraient alors réaliser que Sainte Lucie qui ne compte que 180,000 habitants mais ont pu décrocher une médaille d’or au 100m et une d’argent au 200m grâce à leur sprinteuse Julien Alfred ou que Thea LaFond native de Dominique, état insulaire de moins de 75,000 âmes, a été sacrée au triple saut. Ces médailles ne sont pas tombées du ciel, il y a bel et bien un travail de longue haleine qui a été effectué en amont.
Tant que l’instance olympique locale continuera à opérer comme elle le fait actuellement, la participation mauricienne aux JO se résumera à une pale figuration. Peut-on vraiment espérer que cela va changer ? On a tendance à penser que non car même si le COM changera de président dans les prochains mois, les mauvaises pratiques risquent de perdurer puisqu’elles sont désormais bien ancrées. Triste constat pour le sport mauricien !
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