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Pistolets paralysants dissimulés dans des chaussures

L’importateur déclaré coupable en cour

6 avril 2024, 16:50

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L’importateur déclaré coupable en cour

[Photo d'illustration]

Dans sa tentative ingénieuse de dissimuler dans des chaussures des pistolets paralysants en forme de torches, sa stratégie n’est pas inaperçue des douaniers. En cour de Port-Louis, Bhouneshwar Mootoosamy, a été reconnu d’attempt to possess weapon designed to discharge electric impulses sous la Firearms Act.

Les faits remontent au 10 avril 2018, quand l’accusé a tenté volontairement, illégalement et sans l’autorisation du commissaire de police, d’importer 29 pistolets paralysants. Le douanier Neswadeo Thakoor a expliqué qu’il avait été chargé de vérifier des articles chez Ultimate Freight Services Ltd, et dans celui de la compagnie NBS Nuzz Limited, il a trouvé des cartons contenant des vêtements, des chaussures et des piles. En ouvrant l’un des cartons, il a aperçu une torche dans une boîte à chaussures et, après examen de la torche, il a conclu qu’elle était capable d’émettre des impulsions électriques. Le sergent Bullee qui a produit les 31 pistolets paralysants saisis, dont 29 pouvant émettre des impulsions électriques, a confirmé que leur importateur était NBS Nuzz Limited, représentée par l’épouse de l’accusé, tout en confirmant que c’est l’accusé qui est allé récupérer ces armes.

NBS Nuzz Limited était la société de Bhouneshwar Mootoosamy, bien qu’enregistrée au nom de son épouse. Il n’a pas nié la présence des pistolets paralysants découverts dans 17 paires de chaussures. Il a admis que lors d’une visite en Chine, il avait acheté ces «torches électriques à meilleur marché», mais soutient qu’il pensait qu’elles étaient des torches électriques normales et ne savait pas qu’elles pouvaient émettre des impulsions électriques. Le magistrat a noté que le rapport du Forensic Scientific Laboratory a conclu que 29 pistolets paralysants ont produit des étincelles capables «d’émettre des impulsions électriques… pour neutraliser le système nerveux d’un être humain pendant plusieurs minutes et provoquer de la douleur».

«Le fait même que la décharge puisse neutraliser le système nerveux humain et provoquer de la douleur relève de la définition du dictionnaire du mot ‘nocif’. Je n’ai donc aucune difficulté à conclure que les impulsions électriques capables de neutraliser le système nerveux humain et de provoquer de la douleur sont considérées comme une décharge électrique nocive.» Le magistrat a souligné que l’accusé a déclaré à la police qu’il n’était ni conscient des capacités nocives des torches, ni pourquoi elles étaient cachées dans des boîtes à chaussures.

«J’ai trouvé que cette histoire s’apparentait à celle du coq et du taureau. D’après ses aveux à la police, l’accusé a déclaré qu’il marchait sur une route en Chine quand il a remarqué une torche. Il a choisi d’en acheter 31 pour les ramener à Maurice. Aucune personne raisonnable ne penserait que l’accusé a acheté ces torches spécifiques sans les tester. L’accusé savait depuis le début qu’elles étaient en fait des torches électriquescapables de produire des décharges électriques, et c’est pour cela qu’elles étaient cachées dans les boîtes à chaussures», a fustigé le magistrat avant de prononcer un jugement de culpabilité contre Bhouneshwar Mootoosamy.