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Hausse des prix des médicaments
L’importation parallèle toujours réclamée pour rendre le marché plus compétitif
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Hausse des prix des médicaments
L’importation parallèle toujours réclamée pour rendre le marché plus compétitif
Un effet domino de la hausse du prix du fret est attendu sur les prix des médicaments.
Au Parlement mardi, une question a été posée concernant les nouvelles mesures envisagées pour aider les consommateurs de médicaments pour pallier l’augmentation des prix malgré les Consumer Protection (Pharmaceutical Products) (Maximum MarkUp) Regulations de 2023. La ministre du Commerce, Dorine Chukowry, a répondu que malgré les facteurs externes, les règlements ont permis de contrôler les prix, d’ajouter que des baisses de prix des médicaments, allant de 1,2 % à 2,4 %, selon une étude du ministère, ont été observées.
À la suite de ces annonces, l’Association des Pharmaciens de Maurice se montre perplexe. Son président, Chetan Dookun, affirme que le prix des médicaments a augmenté de 25% à 40%. Il soutient que «le regressive markup n’est pas efficace et l’association avait attiré l’attention dessus avant la mise en place de cette mesure».
Un effet en cascade du prix du fret est attendu. «La hausse du prix du fret se répercutera sur le coût des médicaments dans les mois à venir. Les stocks actuels, qui couvrent une période de trois à six mois, seront vendus au prix actuel. Cependant, les augmentations de prix pourraient commencer à se faire sentir à partir du mois de juin ou juillet. Il n’est pas possible de contrôler le prix des médicaments car celui-ci dépend de plusieurs facteurs entre autres la disponibilité des médicaments, le prix de production, l’offre et la demande dans le monde.» De plus, il soutient que le système contribue même à une hausse des prix des médicaments.
L’Association est toujours pour le ‘parallel import’. «Ce concept permettra à une autre compagnie d’importer le même médicament d’une autre source. Plus d’un importateur pourra importer, par exemple, le doliprane et le prix sera compétitif.» Déplorant parallèlement le lobby des grossistes à Maurice.
Siddick Khodabocus, président de l’Association des petits et moyens importateurs et de l’Union des pharmaciens, soutient pour sa part que «without any margin of profit, le prix des médicaments restera élevé en raison du facteur coût de production, matière première, transport, devise, coût de la vie entre autres. Nous ne pouvons acheter le produit et le vendre cadeau. Nous avons déjà des génériques pour 80 % des médicaments, à meilleur marché, malheureusement les patients recherchent les marques de référence. Il faut ouvrir le marché mais mettre en place une structure pour vérifier le produit et la qualité.»
Il est d’avis que le gouvernement actuel et les futurs gouvernements devraient chercher à comprendre pourquoi les citoyens préfèrent les services privés aux services publics. Il propose également de mener une étude générale sur les services de santé privés, en les comparant à ceux d’autres pays. «Le prix des médicaments n’est qu’un aspect du service de santé. D’autres aspects, tels que le coût des opérations et des admissions, méritent également d’être abordés. Pourquoi ne parle-ton pas de ces coûts élevés ?»
Dans le rapport de l’étude de marché de la Competition Commission sur le secteur pharmaceutique de 2021, l’on peut lire que compte tenu de l’intellectual property (IP) exhaustion regime adopté à Maurice, les propriétaires de marques sont libres de refuser leur consentement à l’importation parallèle de produits pharmaceutiques enregistrés. Toutefois, il est soutenu que la restriction des importations parallèles peut en soi limiter la concurrence et conduire à une double tarification au détriment des clients. Le rapport souligne que la restriction des importations parallèles peut réduire la concurrence intramarque et exclure les concurrents potentiels du marché. Le rapport aborde une autre raison potentielle pour laquelle les prix des produits pharmaceutiques sont plus élevés à Maurice, avec le régime de majoration et la volatilité du taux de change, par rapport à leurs prix de référence internationaux. Elle pourrait être attribuée à notre régime d’épuisement des droits de propriété intellectuelle qui confère d’une certaine manière un pouvoir de marché aux détenteurs de droits de propriété intellectuelle.
À cet égard, l’importation parallèle de produits pharmaceutiques peut être considérée comme une voie potentielle. Pour ce faire, peuton lire, «le cadre institutionnel et juridique adéquat doit faire l’objet d’une évaluation approfondie par les autorités et les décideurs politiques concernés afin de se prémunir contre les divers risques pour la santé et la sécurité liés à la chaîne d’approvisionnement, les questions de responsabilité découlant de ces risques pour la santé et la sécurité, le risque accru de produits contrefaits sur le marché et les risques de blanchiment d’argent».
Les estimations du rapport du CommonWealth de 2023 sur le bilan du marché pharmaceutique affichent une croissance décente sur la période 2022-2028, avec une augmentation moyenne des recettes de 38 millions USD par an. Cette croissance des recettes proviendrait de l’augmentation des prix, plutôt que de l’augmentation des volumes de produits importés. Le rapport indique que le mécanisme des prix réglementés jouera probablement un rôle clé pour assurer la viabilité des importations et la durabilité du secteur à moyen et long terme. Toutefois, l’affaiblissement de la demande sera un problème majeur à l’avenir, car les prix de ces produits sont de plus en plus hors de portée des pauvres. L’adoption de l’épuisement international des droits de propriété intellectuelle dépend des variables en jeu.
En chiffres
Selon le rapport du CommonWealth de 2023, Maurice a utilisé environ 4114 tonnes de médicaments entre 2004 et 2021, alors qu’elle en a importé 4347 tonnes pendant cette période. Chaque année, il reste un petit stock de médicaments, entre 13 et 75 tonnes, voire jusqu’à 132 tonnes, pour répondre aux besoins d’urgence. Il est estimé que les prix des médicaments ne changent pas beaucoup la demande, tant que les revenus restent élevés et que les gens peuvent toujours se permettre de les acheter à des prix plus élevés.
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