Publicité

Consommation

L’oignon importé commence à se faire rare

26 décembre 2023, 12:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

L’oignon importé commence à se faire rare

Ceux importés se vendent à Rs 25 le demi-kilo alors que ceux produits localement coûtent entre Rs 30 et Rs 35 le demi-kilo.

«Non. Il n’y a pas d’oignon importé. Essayez de voir ailleurs», nous conseille un marchand au marché de Port-Louis, dimanche. Un peu plus loin, son collègue qui vend uniquement de l’ail, du gingembre et de l’oignon connaît également la pénurie. «Je n’ai que celui produit localement», répond-il. Les oignons importés se vendent à Rs 25 le demi kilo alors que les prix de ceux produits chez nous varient entre Rs 30 et Rs 35 le demi-kilo. Il y a une variété, dite «toupie», dont le prix est de Rs 60. Toujours au marché de Port-Louis, il n’y avait que deux marchands qui avaient en stock de l’oignon importé, mais il était de mauvaise qualité.

Ce début de pénurie est dû à la décision du gouvernement indien d’interdire toute exportation d’oignons en raison de la pénurie localement, résultant en une hausse de prix dans ce pays à la veille des législatives. Plusieurs autres pays producteurs, eux, ont décidé de contrôler l’exportation de ce produit. Krepaloo Sunghoon, secrétaire général de la Small Planters Association, confirme que l’oignon importé se fait de plus en plus rare. «Ceux qui sont disponibles sont pourris à l’intérieur ou ils sont gorgés d’eau. Je crois que c’est le seul stock que l’Agricultural Marketing Board (AMB) a actuellement en sa possession», dit-il.

D’ailleurs, il cache à peine son inquiétude. L’oignon local disponible sur le marché ne suffira pas à satisfaire la demande si Maurice n’arrive pas à importer ce condiment. «La période de récolte est entre juillet et septembre. Ce que vous voyez sur le marché provient des grossistes qui avaient acheté les dernières récoltes. C’est pour cette raison qu’ils sont chers», explique-t-il.

De plus, ajoute Krepaloo Sunghoon, la production locale est en nette baisse en raison de la pénurie des terres arables. Une bonne superficie d’entre elles, notamment celles près de la mer dans la région de Palmar et de Belle-Mare, est couverte désormais de béton. «Il y a aussi d’autres problèmes comme le manque d’eau et de maind’œuvre. Le gouvernement aurait dû se tourner vers les établissements sucriers afin qu’ils produisent 75 % de notre consommation locale. L’AMB aurait pu les acheter pour faire la distribution», plaide-t-il.

L’AMB importe environ 10 000 tonnes d’oignons chaque année d’Inde. Il étudie actuellement les propositions, après un exercice d’appels d’offres, pour la prochaine exportation. Un proche du ministre de l’Agro-industrie est confiant que le gouvernement mauricien pourra négocier directement avec celui d’Inde afin de permettre aux exportateurs d’acheminer leurs produits jusqu’à Maurice. Il affirme qu’il a suffisamment de stocks jusqu’à la mi-janvier. Après l’oignon, Krepaloo Sunghoon craint une prochaine pénurie de pommes de terre.