Il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud. Le gouvernement prévoit d’organiser les élections municipales en mai prochain, alors que ses adversaires peinent encore à se relever de leur lourde défaite du 10 novembre dernier. À ce jour, il semble fort probable que l’Alliance du changement, composée du Parti travailliste, du Mouvement militant mauricien, des Nouveaux Démocrates et de Rezistans ek Alternativ, soit le seul grand bloc à se présenter devant l’électorat urbain.

De son côté, l’Alliance Lepep, dirigée par le Mouvement socialiste militant (MSM) et comprenant le Mouvement Liberater, la Plateforme Militante, le Muvman Patriot Morisien et le Parti Mauricien social-démocrate, s’est scindée. Le parti dirigé par Xavier-Luc Duval a déjà annoncé publiquement, peu après la défaite, qu’il ne fait plus partie de cette alliance. Quant à la participation des Bleus aux élections municipales, un dirigeant de ce parti a indiqué qu’aucune décision n’avait encore été prise. «Nous déciderons en temps voulu», a-t-il déclaré.

Du côté du MSM, un de ses membres a confié que le parti a d’autres priorités en ce début d’année. Le parti soleil souhaite se restructurer après la défaite de novembre dernier et doit remonter le moral de ses partisans. «Nous nous pencherons sur ces élections après la reprise des activités politiques», a-t-il précisé. Il semblerait que plusieurs membres du parti dirigé par Pravind Jugnauth, notamment des conseillers municipaux, ne soient pas enthousiastes à l’idée de se porter candidats. Certains reprochent à leur parti de ne pas leur avoir accordé une investiture lors des élections générales de 2019 et de 2024. D’autres conseillers municipaux regrettent de ne pas avoir été sollicités pour devenir maires malgré leur long service depuis 2015.

Les autres partenaires du MSM ne montrent pas d’enthousiasme non plus. Un cadre du Mouvement Liberater a indiqué qu’à ce jour, aucune décision n’a été prise. «Nous en discuterons certainement au sein de notre parti», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le Reform Party tiendra un bureau politique aujourd’hui, où les élections municipales figureront à l’agenda. Son leader, Roshi Bhadain, n’a pas souhaité se prononcer avant cette réunion avec les cadres du parti. Il n’a pas non plus précisé s’il mettra fin à son congé politique, pris peu après les élections générales. «Une conférence de presse sera organisée prochainement, au cours de laquelle nous ferons connaître notre position», a-t-il répondu.

Le Reform Party n’est plus en alliance avec Linion Moris. Cet accord a pris fin lorsque Roshi Bhadain a annoncé son congé politique. Cependant, Linion Moris, qui regroupe plusieurs partis politiques, existe toujours, comme l’a confirmé Dev Sunnasy, un des dirigeants de cette entente. «Nous aurons une rencontre dans une dizaine de jours. Nous en discuterons pour décider de notre position», a-t-il indiqué.

Tandis que certains accordent trois mois de grâce au gouvernement, Dev Sunnasy estime qu’il faudrait six mois, le temps que les nouveaux ministres s’adaptent et que l’ordre soit rétabli après les problèmes laissés en suspens par l’ancien gouvernement.