Vêtus de noir, plusieurs figures de l’opposition ont défilé aux côtés des syndicats, hier à Port-Louis. Parmi eux, l’ancien Premier ministre Pravind Jugnauth, qui a exprimé sa solidarité avec les travailleurs. «Nous sommes ici pour faire entendre notre mécontentement face à ces décisions injustes.»

Steve Obeegadoo, ex-numéro 2 du gouvernement, a salué la mobilisation citoyenne. «Ce que fait le gouvernement est inacceptable. Ce ne sont pas seulement les plus vulnérables, mais aussi la classe moyenne qui vont en subir les conséquences. La pension doit rester à 60 ans pour tous.» Il dénonce un revirement complet par rapport aux engagements pris. «Le gouvernement agit à l’inverse de ce qu’il avait promis. Il faut écouter les Mauriciens. C’est ça, la démocratie.» Il rappelle aussi que la pension n’est pas une faveur. «C’est un droit acquis, pour lequel nos aînés ont lutté. Il faut une vraie réforme, juste et équitable.»

Alan Ganoo abonde dans le même sens. «J’ai répondu à l’appel des syndicats. Nous sommes aux côtés des Mauriciens concernés par cette mesure. Depuis l’Indépendance, les gouvernements successifs ont amélioré la pension. Aujourd’hui, on veut revenir en arrière. C’est inacceptable.» Joe Lesjongard, de son côté, estime que l’exécutif doit revoir sa position. «Le gouvernement doit faire marche arrière.»

Pour Nando Bodha, le Premier ministre a trahi la confiance des électeurs. «Il faut trouver une solution autour du maintien de la pension à 60 ans. Ce droit doit être garanti à tous ceux qui travaillent dur et aux personnes isolées.»

Présent lui aussi dans la foule, Rama Valayden a dénoncé un système à bout de souffle. «Durant la campagne électorale, certains étaient très proches des gros groupes économiques, qui ont injecté de l’argent. Aujourd’hui, ils doivent rendre des comptes.» Il critique aussi les promesses faites en période électorale : «On a donné riz, la nourriture, et maintenant il faut ‘ran zarico’.»

L’ancien Attorney General s’est également exprimé sur les priorités budgétaires : «On parle de milliards pour l’environnement et des projets alternatifs, pendant que 92 compagnies ont été créées depuis janvier. J’ai déposé un dossier au FFC contre un ministre depuis huit semaines, et toujours aucun retour…»