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Au quartier des serres
Lux Gambart : bouquet de femmes
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Au quartier des serres
Lux Gambart : bouquet de femmes
Une galerie de portraits qui, sous des traits réguliers, nous adresse des messages d’espoir et de résilience. C’est ce que propose l’artiste Lux Gambart, les 11 et 12 octobre au Quartier des Serres. À l’occasion du «Pink October», mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, Lux Gambart expose la série intitulée «La femme et la fleur ou l’éloge de la tendresse fragile».
Ne la cantonnez pas à une simple conversation entre femmes et fleurs, conteste Lux Gambart. L’artiste le reconnaît, «depuis la nuit des temps on compare la femme et la fleur parce qu’elles sont belles, fragiles, éphémères». Son truc en plus, c’est la combativité.
Le vendredi 11 et le samedi 12 octobre, l’artiste montrera 26 tableaux – le 26e étant un diptyque – au Quartier des Serres. Cette brève exposition cadre avec le Pink October, mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. «Ma femme et ma fleur prennent naissance dans ce contexte sensible. Les femmes trouvent en elles des ressources extraordinaires pour dépasser la maladie.»
L’artiste propose une galerie de portraits où les visages sont autant de «messages d’espoir, d’audace, de courage, de résilience». Chaque tableau est une double histoire. Celle d’un visage ou d’une nature morte accompagnés d’une légende en forme de début de récit. Presque une forme d’«il était une fois», avant que le regard ne plonge dans chaque tableau.
Ces légendes nous invitent à «rallumer les étoiles». Lux Gambart emprunte au passage une phrase de D, «un gars des Carpates», qui porte le titre de comte, vampire de son état : «J’ai traversé des océans d’éternité pour vous retrouver.» Elle fait sienne une citation d’Albert Camus : «Au milieu de l’hiver j’ai découvert en moi un invincible été.» Clin d’oeil aussi à Paulo Coelho, avec : «Mon coeur est une guerrière intrépide.» Une intertextualité qui ajoute des couches supplémentaires de couleurs – et de sens – aux oeuvres.
Les portraits sont-ils inspirés de personnes existantes ? Ces femmes viennent uniquement de son imaginaire dit l’artiste. Des visages qui émergent d’un procédé qui passe d’abord par une multitude de couches appliquées sur la toile, pour créer un fond «chaotique, complexe, rempli d’effets de matières qui se télescopent». Entre le cyanotype, le spray et les pinceaux lui apparaissent alors des visages, «un peu comme quand vous voyez des formes en regardant les nuages».
Parmi eux, il y a sa représentation de Perséphone, personnage mythologique. Loin des représentations classiques, la Perséphone de Lux Gambart occupe tout l’espace. L’artiste lui fait un visage en lame de couteau. «Elle est bien ténébreuse», le regard en biais avec quelque chose à la fois inquiet et inquiétant parce que nous sommes en présence de la reine des enfers. Sa chevelure relevée en pointe est rougeoyante comme une flamme. À sa suite, Lux Gambart nous invite à la rencontre de Cléopâtre, de Virginie et tant d’autres.
* «La femme et la fleur ou l’éloge de la tendresse fragile», les 11 et 12 octobre au Quartier des Serres de 10 heures à 16 heures.
Parcours
Lux Gambart, de son vrai prénom Luxmi, est une Portlouisienne qui a grandi en France. Son métier c’est la décoration intérieure. Elle est à la fois diplômée dans cette filière et en histoire de l’art. Elle exerce pendant 20 ans dans le domaine du luxe parisien avant de revenir à Maurice en 2017.
Elle s’est installée au Creative Park à Beau-Plan depuis le 1er juillet. Persévérante, l’artiste qui a plusieurs expos solo et collectives au palmarès, se donne les moyens d’être visible. «L’artiste doit savoir se débrouiller, ne pas se reposer sur les galeries qui ne sont pas des magiciennes.» Si elle crée à domicile, «à un moment donné, il faut quitter le nid. Permettre à mes tableaux de sortir du bouillon de naissance, les regarder avec un peu de distance».
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