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Questions à… Fabrice Bauluck
«Ma défaite aux derniers Championnats du monde a été dure à encaisser»
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Questions à… Fabrice Bauluck
«Ma défaite aux derniers Championnats du monde a été dure à encaisser»
Du 17 au 26 novembre, Fabrice Bauluck concourait pour une onzième médaille aux Championnats du monde de la World Association of Kick-boxing Organizations (WAKO). Malheureusement, le Mauricien n’a pas pu atteindre son objectif. Son compteur reste bloqué à quatre médailles d’or, trois d’argent et trois de bronze. Mais à 36 ans, Fabrice Bauluck est déterminé à rebondir. Pour les prochains Mondiaux, il espère bien faire valoir ses qualités techniques et tactiques pour retrouver le podium.
La saison 2023 est terminée. Comment vous sentez-vous ?
Cette fin de saison me laisse un goût d’inachevé. L’objectif ultime de cette année étaient les Championnats du monde et je suis passé à côté de cette compétition. Donc, j’ai été à côté de la plaque. Et cela même si j’ai gagné une ceinture de la World Association of kickboxing Organizations (WAKO) Pro, une médaille d’or à la Coupe du monde de Turquie et une autre aux Jeux des îles de l’océan Indien.
Effectivement, votre année 2023 a été très chargée. Y a-t-il un événement qui vous a le plus marqué ?
Chaque compétition était particulière et a été riche en enseignements. Mais remporter la ceinture de la WAKO Pro devant mon public a été un moment privilégié. Lors de ce gala international (NdlR : disputé le samedi 3 juin), les trois ceintures sont restées à Maurice. Mais le fait d’entrer dans l’Histoire des Jeux des îles a aussi été un moment important. La sélection nationale de kickboxing a vécu une belle expériene lors des Jeux des îles 2023.
Qu’est-ce qui vous a le plus fait vibrer au cours de l’événement indianocéanique ?
L’ambiance. Elle était électrique et bien différente de celle qui a régné lors des autres compétitions auquelles j’ai participé jusqu’ici. Ces Jeux à Madagascar ont été une belle aventure humaine et sportive.
Après avoir remporté votre deuxième titre professionnel en juin, projetez-vous de faire plus de combat sur le circuit de la WAKO-Pro ?
Le représentant de la WAKO Pro pour l’Afrique, Ahmed Zalegh, nous a proposé davantage de combats. Mais on a décliné ses invitations car on était pris par la préparation des Championnats du monde. Mais je pense que l’année prochaine, on sera, définitivement, plus présent sur circuit professionnel.
C’est en Turquie pour la Coupe du monde que vous avez démarré votre saison en mai dernier. Comment l’événement vous a-t-il aidé pour votre préparation ?
La Coupe du monde a été l’occasion de se jauger en vue d’autres échéances. Elle m’a permis de côtoyer les tireurs que j’allais rencontrer aux Championnats du monde. C’était aussi l’occasion de gonfler son capital confiance et d’afficher ses ambitions.
Mais après y avoir remporté une médaille d’or, vous perdez en quarts de finale des Championnats du monde six mois plus tard. Qu’avez-vous ressenti après cette défaite ?
Une désillusion totale. J’étais parti au Portugal avec la ferme intention de revenir avec l’or et je reviens aux pays les mains vides. Ma défaite aux derniers Championnats du monde a été dure à encaisser mais j’apprends à relativiser. Je dois digérer cette défaite afin de pouvoir avancer.
Avec du recul, quelle est votre analyse de votre quart de finale aux Championnats du monde 2023 ?
Je me suis mis trop de pression et je me suis moi-même mis en difficulté en me compliquant la tâche. Encore une fois, j’ai été mon pire adversaire. J’ai failli car j’ai moi-même saboté mes chances. J’ai manqué de lucidité et de calme.
Le combat était serré. Après avoir perdu le premier round, vous égalisez au second mais perd sur le fil le dernier round. Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Quand un combat est serré, on perd son sang-froid et sa lucidité. J’ai tout tenté pour faire la différence dans les dernières secondes du combat. Malheureusement, les juges ont choisi d’accorder les points à mon adversaire. J’ai perdu le combat à deux secondes. C’est précisément là que la victoire m’a échappé.
Votre tombeur, Danylo Strilets, est âgé de 20 ans et vous vous en avez 36. Est-ce cette différence d’âge qui a joué contre vous ?
La jeune génération de kickboxeurs est très talentueuse. Ils ont beaucoup d’envie et ne montre aucun complexe. Le sport n’est pas nécessairement une question d’âge mais il s’agit surtout de la capacité du sportif à se servir de toutes ses qualités au moment opportun. Malheureusement pour moi, j’avais laissé certains de mes meilleurs atouts au vestiaire avant de monter sur le ring.
Qu’avez-vous eu le plus de mal à digérer ?
De ne pas avoir été à la hauteur des attentes placées en moi. Après le combat, j’ai été tourmenté par la sensation d’avoir laissé tomber ceux qui croyaient en moi. Cette défaite m’a fait très mal. Maintenant, il faut la digérer. Le sport n’est pas une science exacte et aucun combat n’est gagné d’avance. Il faut juste tirer les leçons de cette défaite et avancer. Je remercie tous ceux qui m’ont accompagné au cours de cette saison. La fédération a fait son maximum pour donner à tous les kickboxers les moyens d’atteindre son plein potentiel. Je salue aussi MCB Consulting qui est mon sponsor personnel. Cette compagnie me fait confiance depuis plusieurs années déjà. Je leur suis vraiment reconnaissant. Et je dis aussi un grand merci à ma famille qui est toujours là que ce soit pour me consoler après une défaite ou pour célébrer une victoire avec moi. Je n’oublie pas le Dr Allen Naraidoo qui fait mon suivi médical depuis mes débuts, mes amis, le ministère de l’Autonomisation de de la jeunesse, des Sports et de Loisirs et aussi la presse.
Après quatre titres de champion du monde en low-kick, vous espériez décrocher un cinquième en full-contact. Envisagez-vous de tenter un nouvel essai dans deux ans ?
Je vais prendre le temps de digérer cette défaite. Je ferai ensuite mon mea culpa avant de me projeter dans l’avenir. J’ai toujours procédé ainsi. J’ai la conviction que je peux mieux faire en full contact. Donc malgré cette défaire, je vais persévérer.
En tant que capitaine, où situez-vous le kick-boxing mauricien ?
Le niveau du kick grimpe de plus en plus à travers le monde. Il va falloir faire des rectifications si on veut maintenir la cadence. Il est important qu’on soit capable de se remettre en question et de prendre nos responsabilités. C’est ainsi qu’on pourra redonner ses lettres de noblesses au kick mauricien. On a une génération de très bons tireurs. Il est primordial d’apprendre des erreurs du passé et de ne surtout pas les répéter. Mais notre plus grosse faiblesse est que nous sommes éloignés des circuits du kickboxing. Les tireurs des autres nations participent à divers tournois Open à travers le monde et avec notre budget limité, c’est compliqué de suivre le rythme. C’est à notre désavantage.
Warren Robertson et Cédrick Dinally rentrent avec le bronze. Que pensez-vous de leurs parcours à ces Mondiaux ?
Ce sont des boxeurs qui prendront la relève. Warren continue d’être sur le podium après son titre de champion du monde chez les juniors en 2018. Il a été médaillé de bronze en 2019, 2021 et 2023 chez les seniors. Il affiche une certaine constance et je pense que dans deux ans, il pourra légitimement viser plus haut. Même chose pour Cédrick Dinally qui a rempotré sa deuxième médaille de bronze aux Mondiaux après celle remportée en 2021 et la médaille d’argent acquise en 2019. Ce sont des kickboxeurs qui ont le potentiel pour devenir champions du monde. Mais il est impératif qu’ils continuent à travailler et à être sérieux.
Lors de ces Mondiaux, on vous a vu très actif au coin du ring. Préparez-vous la transition vers le coaching ?
C’est tout à fait naturel que je mette mon expérience à contribution au sein de l’équipe. Si ma présence au coin du ring peut apporter un plus à un boxeur alors j’y serais. C’est toujours avec grand plaisir que je seconde Judex Jeannot quand j’en ai l’opportunité.
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