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Maître des horloges
Après son discours jugé fort élogieux par rapport au Budget 2024-2025, Xavier-Luc Duval refuse de voter le projet de loi sur le financement politique cher au MSM. Souffle-t-il le chaud et le froid ?
Interrogé par l’express, le leader du PMSD reconnaît que le Political Financing Bill comporte des améliorations par rapport à sa version de 2019, mais qu’il doit encore être peaufiné pour avoir l’adhésion des Bleus. Cela traduit surtout une absence de dialogue entre les Oranges et les Bleus.
Alors que beaucoup d’observateurs estiment que l’alliance MSM-PMSD aurait déjà été conclue, Xavier Duval a pris plus d’un de court en faisant preuve d’irrévérence vis-à-vis du PM, malgré les appels de pied de ce dernier envers l’opposition pour mener à bien sa réforme constitutionnelle relative aux pouvoirs de la commission électorale.
Autre facteur qui fait jaser : le simple fait que Paul Bérenger ait mentionné, sans malice, le PMSD et son leader plus d’une fois cette semaine lors de son allocution sur le financement politique aurait alors relancé les spéculations selon lesquelles le PMSD pourrait amorcer un retour vers ses anciens partenaires Ramgoolam et Bérenger. Ce que démentent avec véhémence les Travaillistes et les Bleus pour qui ce qui a été défait ne pourra pas être refait, du moins pas cette fois-ci.
Le PMSD va-t-il alors se lancer seul dans la course alors que la tendance est à la recherche de partenariats ou d’alliances pour faire barrage contre ou en faveur de tel ou tel camp ?
Nos sources indiquent que le PMSD veut incarner un changement, et aurait déjà fait preuve de son embarras de cautionner un gouvernement qui ne sanctionne ni le speaker de l’Assemblée nationale et encore moins le commissaire de police. Autres chevaux de bataille : retour du Mauritius Turf Club, réforme en profondeur du secteur éducatif et révision du rôle de la FCC par rapport à la possibilité de contourner le DPP.
Dans les rangs du MSM, on est d’avis que pour remporter un autre mandat, le changement doit être visible dès maintenant et non dans un manifeste électoral. Le bilan depuis 2014 sera le principal critère qui va orienter le vote des électeurs aux législatives. Il faut éviter, selon le Sun Trust, un scénario à la sauce de Rishi Sunak ou d’Emmanuel Macron, qui pensaient naïvement pouvoir rassurer l’électorat de leur bonne foi uniquement en leur redonnant le pouvoir de voter pour ou contre sans remettre leur gouvernement et leur terrible bilan en question.
Alors que certains partis se préparent pour la partielle au no 10 – qui selon nous n’aura pas lieu – les principaux propriétaires de partis se surveillent de très près. Raison pour laquelle ils ne vont pas finaliser leur liste de candidats afin de ne pas révéler leurs cartes de manière prématurée. Le maître des horloges prend tout son temps et ses adversaires prennent leur mal en patience.
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