Dans cette rubrique hebdomadaire, nous revenons sur des disparitions, des faits divers ou des crimes qui ont été perpétrés il y a plusieurs semaines, mois, années… Des drames qui ont marqué les esprits et qui ont bouleversé des vies à tout jamais…

Ceux qui la connaissaient la surnommaient affectueusement «Mama Adoune». Mais c’est une triste et choquante fin qu’a connue Dhano Dawonauth, de son vrai nom. Le corps sans vie de cette habitante de Saint-Pierre âgée de 92 ans fut découvert dans sa maison, dans une mare de sang et en position assise contre son lit. Une scène qui laissera même ses voisins sous le choc. Le tueur ? Son propre fils, Randhirsingh Choytun, âgé de 55 ans…

Les faits remontent au 5 septembre 2018. Des voisins qui s’occupent volontairement de la nonagénaire se rendent sur place et font la macabre découverte. À côté du corps, Randhirsingh Choytun, en larmes. Les voisins appellent alors immédiatement l’ambulance et la police.

Randhirsingh Choytun est conduit au poste de police de Saint-Pierre pour y être interrogé, et avoue avoir commis l’irréparable : il aurait agressé sa mère sous l’influence de l’alcool. Le rapport d’autopsie révèle que Mama Andoune a succombé à une hémorragie intracrânienne. Son corps présente aussi plusieurs ecchymoses.

«Son fils et elle se disputaient souvent. Nous entendions des cris», confieront des voisins, soulignant que la vieille dame cachait cependant les faits lorsqu’on l’interrogeait. Les voisins avoueront également avoir alerté la sécurité sociale quant à sa situation. Toutefois, lorsque les inspecteurs venaient rendre visite à Dhano Dawonauth, celle-ci leur disait que tout allait bien et niait avoir subi des violences, affirmant que ses blessures provenaient d’une chute.

Il sera également révélé que Dhano Dawonauth avait en outre accepté l’aide d’une accompagnatrice. Cependant, son fils aurait chassé celle-ci. Or, le matin des faits, «son fils m’a appelée. Je ne suis pas sortie. Je pensais qu’il voulait nous importuner tôt le matin. Et je prévoyais déjà de me rendre chez elle plus tard pour m’occuper d’elle», confiera une voisine.

Cependant, Randhirsingh Choytun l’appellera de nouveau, disant qu’il ne sait pas ce qui est arrivé à sa mère. Lorsque la voisine se rend sur place, elle découvre la scène de crime. Randhirsingh Choytun sentait l’alcool et se montrera évasif face aux questions de la police. Un autre voisin, qui connaît bien Randhirsingh Choytun, dira que ce dernier «n’était pas méchant» avec ses voisins. «Li ti insinifian kan li bwar selman.»

Après son interrogatoire au poste de police de Saint-Pierre, Randhirsingh Choytun est admis à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo pendant la nuit, en raison de problèmes de santé. Une accusation provisoire de meurtre est retenue contre lui. Des conflits de succession font également surface, Randhirsingh Choytun et sa sœur se disputant la propriété de la maison. La fille de Dhano Dawonuth racontera que son frère l’avait empêchée de voir sa mère pendant 25 ans, se bagarrant toujours avec elle et fermant la porte lorsqu’elle venait rendre visite à celle-ci.

Des rebondissements judiciaires plus tard et cinq ans après ce drame, où en est-on avec cette affaire ? À quelle date l’accusation formelle a-t-elle été déposée et quel a été le jugement rendu dans ce cas ? Le Police Press Office, que nous avons sollicité, nous a fait savoir que ce n’est que récemment, soit le 19 août 2023, que l’enquête policière a été bouclée et le dossier envoyé au bureau du Directeur des poursuites publiques.