2021, 2022, 2023, 2024. They did it again! Manchester City a transformé la toute puissante FA Premier League en Farmer’s League. Bein quoi, ce n’est pas ce qu’on disait lorsque le Bayern Munich et le PSG gagnaient année après année dans leur championnat respectif ?

Au terme d’une saison passionnante, où elle a été poussée dans ses retranchements comme rarement - n’arrivant pas à battre ses adversaires directs -, la bande à Pep Guardiola à quand même su remettre le grappin sur le championnat anglais en martyrisant les «petits» de la Premier League.

Quel poids pèse ce nouveau sacre ? «Aucune équipe n'a remporté quatre titres consécutifs en EPL, c'est dire à quel point c'est difficile. Sinon, Liverpool dans les années 80, sir Alex Ferguson dans les années 90, Chelsea avec Roman Abramovich, José Mourinho, Arsenal avec Wenger... ils l'auraient fait, mais ils ne l'ont pas fait», avait avancé Guardiola lui-même, la semaine dernière. En effet, c’est un exploit XXL, et la machine guardiolesque peut être comparée aux meilleures équipes de tous les temps.

Ceci dit, ce nouveau titre n’est pas incontestable et cette hégémonie des Sky Blues sur le meilleur championnat du monde agace même les autres cadors. Sans avoir la meilleure attaque et la meilleure défense cette saison, contrairement au malheureux Arsenal qui échoue à 2 points, c’est la régularité du multiple-champion qui aura primé cette fois.

De quoi frustrer les supporters des autres clubs, qui dénoncent des sacres qui deviennent «boring» et des moyens financiers disproportionnés. L’argument économique plutôt que footballistique alors pour expliquer la supériorité de City sur les autres ? Il n’y a qu’un seul Leicester City par décennie (ou par génération, c’est comme vous préférez !) et il est aujourd’hui impossible d’être champion d’Angleterre sans un très gros porte-monnaie, c’est un fait. Encore faut-il savoir se servir de cette manne financière et dépenser astucieusement en recrutant malin. Ce qu’a su faire Pep en régénérant et en renouvelant rapidement ses équipes, qui paraissent toujours «fraîches», comme si le temps n’avait pas d’emprise sur elles.

Pourtant, l’appétit de victoires n’est pas facile à entretenir chez des champions qui ont tout gagné et n’ont plus rien à prouver. Là encore, le mérite revient au technicien catalan, qui a su être leur mentor et leur motivateur pendant toutes ces années. Sur les 7 dernières années, il n’y a que le Liverpool de Jürgen Klopp qui a réussi à les faire tomber de leur piédestal, ce n’est pas anodin.

Pour en revenir, aux moyens financiers disproportionnés de City, sont-ils déloyaux ? Est-ce que le fair-play financier a été respecté ? C’est la question que se posent toujours les fans de Liverpool, surtout, après avoir raté tant de titres de champion d’un cheveu face à l’équipe du cyborg…

Il y a 15 mois, il se trouve que Manchester City a été accusé de 115 infractions aux réglementations de l’organisation et n’est toujours pas passé à la caisse alors qu’un Everton s’est vu infliger deux retraits de points cette saison, de même que Nottingham Forest récemment. Y-a-t-il une politique de deux poids deux mesures en Premier League ? Allons-y franco, les Cityzens sont-ils favorisés ?

Après presque quatre ans et demi de travail, la Premier League a pu constituer un dossier incriminant Man City avec des infractions multiples. Selon les infos des médias anglais, notre confrère Philippe Auclair a fait ressortir que «ça irait de la communication d'informations financières incorrectes à la dissimulation de paiements à certains joueurs, dont Yaya Touré, du non-respect des règles de fair-play financier applicables en Angleterre comme en Europe et du recrutement illicite de joueurs mineurs au refus de coopérer avec l'investigation de la Premier League ».

Retraits de points, retrait de titres, relégation : des sanctions pourraient tomber dans quelques mois (la date est encore floue) mais beaucoup estiment que la compétition est faussée. Car si Everton et Nottingham Forest ont fauté par incompétence de leurs dirigeants, ils n’ont pas triché, ni tenté de dissimuler de chiffres, ni refuser de coopérer avec les autorités pour d’éventuelles enquêtes eux…

Voilà pourquoi Manchester City est aujourd’hui considéré par beaucoup comme une équipe qui a amené le football anglais à des niveaux de jeu probablement inégalés à ce jour, tout en se recouvrant d’une carapace financière opaque et controversée… jusqu’à ce que le club se débarrasse des 115 casseroles qui le suivent au train et qui font un bruit de plus en plus assourdissant.