Ce qui devait être une manifestation pacifique du Mouvement Rann Nou Later a rapidement dégénéré hier, à Côte-d’Or. Devarajen Kanaksabee, leader du mouvement, Rajen Narsinghen, venu en soutien, Kissen Gangadoo, proche de la Mauritius Tamil Temples Federation (MTTF), et Veda Gounden ont été appréhendés par la Special Support Unit (SSU). L’arrestation, musclée, a choqué les internautes, qui se disent outrés de la manière de faire de la police.

L’incident s’est produit alors que le gouvernement remettait des contrats de bail au Mauritius Tamil Cultural Centre Trust, à la Hindi Speaking Union et à l’Urdu Speaking Union, à quelques pas de là. «Nou pa per. Rann nou nou later. Si fode lamor nou pa pou kile nou! Nou ti vinn la pasifikman ek nou bandrol», scandait Devarajen Kanaksabee. Il a été embarqué par des policiers, dont certains en civil. Un autre membre du mouvement a vu sa chemise «arrachée» par les officiers.

«Violans! violans!»

L’arrestation de Rajen Narsinghen a elle aussi été très musclée. «C’est de la violence policière. Les droits humains sont bafoués. Il y avait moins de 11 personnes lors de cette manifestation. C’est un signe de non-respect (…) Violans! violans!» scandait-il tout en accusant la police d’être complice du gouvernement.

Alors que des policiers en civil le conduisaient de force vers le véhicule de la police, il devait lancer : «Zot inn bles mwa dan mo zenou. Se la violans!», avant d’être poussé de force dans le fourgon. Alors qu’on refermait la porte sur lui, Rajen Narsinghen s’est défendu : «Larg mwa!» Il a par la suite été admis en clinique.

Arvin Boolell, député du Parti travailliste, et Veda Baloomoody, membre du MMM, ont rapidement fait le déplacement à Moka pour lui rendre visite.

Devarajen Kanaksabee avait annoncé la tenue de cette manifestation hier, demandant que le terrain offert au Mauritius Tamil Council Cultural Trust en 2003 par le gouvernement MSM-MMM leur soit restitué. Avant qu’il n’entame la manifestation, il avait lancé un live sur sa page Facebook.

Pravind Jugnauth s’explique

De son côté, lors de la remise des contrats à bail, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a expliqué les raisons ayant poussé le gouvernement à reprendre le terrain au Triangle de Réduit. Selon lui, de 2005 à 2014, il n’y a eu aucun développement sur ledit terrain. En 2023, un «exercice de révision» du Triangle de Réduit a été effectué, où des activités ont été regroupées par catégories. «Se koumsa ki nou finn repran later», tout en offrant une alternative. Une rencontre, dit-il, avait eu lieu avec les associations concernées.

L’Indo Mauritian Catholic Association, qui avait également obtenu un terrain à Réduit, s’est pour sa part tournée vers la Cour suprême pour contester la reprise du terrain.