Point de confrontation. C’est ce que souhaite Mario Requin, président et porte-parole du Port Louis Tennis Club (PLTC). L’essentiel est d’arriver à «un consensus pour récupérer notre club». Rappelons que les locaux du PLTC ont été repris, sans ménagement, par la People’s Turf Plc (PTP) pour en faire une académie de football. Des rencontres ont eu lieu entre la PTP et le PLTC, sous la pression, sans aucun doute téléguidée, de la COIREC. Ou en est la situation ? On fait le point.

Une rencontre a eu lieu durant la semaine, soit lundi, entre le top management de PTP et l’état-major du PLTC. Rien n’a transpiré de cette réunion mais on peut spéculer qu’il était question de négociations pour un éventuel accord en vue de récupérer l’infrastructure du club. La rencontre aurait eu lieu entre Kamal Taposeea, chairman de la PTP, et Mario Requin.

Ensuite, Mario Requin aurait eu une rencontre avec le comité exécutif du PLTC pour leur informer des conditions de la PTP. Une discussion sur la marche à suivre s’est ensuivie. Encore une fois, il a été très difficile de tirer les verres du nez à Mario Requin pour connaître les dessous des négociations. «Ce serait “mal élevé” de ma part de vous révéler quoi que ce soit au sujet de nos rencontres avec la PTP», devait-il déclarer. Peine perdue. Il ne dévoilera pas non plus les conditions proposées par la PTP. Il n’a même pas confirmé si la PTP a bel et bien formulé des conditions.

Le PLTC dit qu’une action légale a été enclenchée. «Si rien de concret n’est fait pour redresser la situation, le PLTC décidera de la marche à suivre. Pour l’heure, on est à voir ce qui se passe», prévient M. Requin. Ce dernier l’a martelé, tel un mantra : «Nou pa le fer politik ar sa ! Nou lé zis nou club pou nou kapav fer nou bann aktivite.» A-t-il été menacé, lui et d’autres membres du PLTC, par les gros bras de la PTP ? «Je n’étais pas là-bas ce jour-là mais certaines personnes m’ont dit qu’il y avait des problèmes à ce niveau», a-t-il répliqué.

Quoi qu’il en soit, Mario Requin, en tant que président du PLTC, ne souhaite guère de «confrontation avec un agenda politique». Si tel est cas, nous lui a-t-on demandé, pourquoi s’être rapproché de certains députés de l’opposition ? Il a répondu que le club avait 80 membres et que chacun «à ses affinités et contacts». Il a fait savoir que le député en question voulait se renseigner sur ce qui se passait au Champ de Mars parce- qu’il est le député de la circonscription.

M. Requin est aussi revenu sur la manière de faire de la PTP. «Le gardien m’a prévenu qu’il y avait des cadenas sur les portes de notre local. Et que le tennis court avait été recouvert de gazon synthétique.» «Ils ont même enlevé notre plaque !» Consternation ! En tout cas, il ne s’attendait pas à un mandat aussi «mouvementé» au sein du PLTC.

Au niveau de la PTP, c’est aussi motus et bouche cousue. Il se dit que la COIREC aurait fait pression pour que la PTP entame des discussions avec le PLTC. Cela, après le tollé que cette situation a soulevé dans la presse. D’autant plus qu’avec les élections qui s’annonce pour bientôt, l’Etat, et donc par le biais de la COIREC, aurait sommé la PTP de faire «un effort pour négocier». Histoire de ne pas «s’enfoncer plus dans l’opinion publique», a réagi un autre membre du PLTC.

La PTP a toutefois fait savoir, par le truchement d’une source qui se veut être anonyme, que la compagnie n’était pas au courent du «contrat reliant la COIREC et le PLTC». «La COIREC a donné l’usage exclusif du Champ de Mars à la PTP», a-t-il ajouté avant de faire preuve de sarcasme en nous sommant de «définir le mot exclusif».

La PTP maintient qu’elle ne savait pas que le PLTC payait une location de Rs 10 000 à la COIREC. Du côté du PLTC, notamment au nom de son président, Mario Requin, on a informé qu’une déposition a été faite à la police. M. Requin estime que c’était du devoir de la COIREC de mieux gérer les affaires du Champ de Mars et que éventuellement «la PTP n’aurait pu, comme la compagnie s’en défend d’ailleurs, ne pas être au courant».

Bio express de Mario Requin

Il est le président du Port Louis Tennis Club depuis cette année. Il a un mandat de deux ans. Agé de 64 ans, cet ancien policier a toujours été un grand fan de courses. Il est père de trois enfants et réside à Roches-Brunes.

Article paru dans L'Express-Turf le jeudi 16 mai.