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Petits États insulaires
Maurice au cœur du débat sur le financement des organisations civiles
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Petits États insulaires
Maurice au cœur du débat sur le financement des organisations civiles

À droite, Mahen Busgopaul, Secrétaire général du Halley Movement, lors du SIDS Civil Society Engagement Forum tenu récemment à New York, en compagnie de deux représentants de la société civile venus d’autres petits États insulaires en développement.
Bien qu’elles soient en première ligne de l’action climatique et de la protection des océans, les organisations de la société civile (OSC) des petits États insulaires en développement (PEID) se heurtent encore à de nombreux obstacles pour accéder à un financement durable et adapté. Parmi les principales difficultés, figurent la complexité des procédures, la brièveté des cycles de financement, le manque de visibilité auprès des bailleurs, l’accès limité aux subventions majeures et l’absence de mécanismes financiers adaptés à leurs réalités. Ces contraintes freinent leur capacité à générer un impact à long terme, à innover et à développer des solutions portées par les communautés. C’est ce qu’a souligné Mahen Busgopaul, secrétaire général de la Halley Movement Coalition et directeur de Mauritius IGF, lors du United Nations SIDS Civil Society Engagement Forum qui s’est tenu à New York les 12 et 13 mai.
Lors de la deuxième journée, dédiée au dialogue avec les États membres, des représentants de la société civile ont présenté leurs recommandations, partagé des exemples de partenariats réussis et engagé une discussion ciblée avec les délégations officielles. L’objectif est de renforcer la collaboration entre tous les acteurs impliqués dans le développement durable des PEID.
Les échanges ont mis en lumière deux grands axes qui sont les obstacles rencontrés par les OSC pour accéder aux financements et leur degré de préparation, ainsi que l’engagement des bailleurs et les modèles de financement existants. Parmi les points soulevés, notamment par Maurice, figurait l’identification des principaux freins à l’accès aux financements. Les discussions ont aussi porté sur les réformes nécessaires pour rendre les mécanismes actuels plus inclusifs et accessibles, ainsi que sur les formes de soutien à apporter pour renforcer les capacités des OSC à postuler, gérer et rendre compte des financements.
La question de la visibilité est également apparue comme un enjeu majeur qui est de mieux faire connaître le travail des OSC auprès des bailleurs tout en veillant à ce que les priorités des donateurs ne supplantent pas les besoins réels des communautés. Les participants ont aussi exploré des modèles alternatifs permettant aux OSC de générer des ressources durables. Tous ont exprimé la volonté d’aller vers des actions concrètes, en coconcevant dès aujourd’hui des mécanismes pour améliorer l’accès aux financements, avec un accompagnement actif du Partenariat pour les PEID.
Venus des Caraïbes, du Pacifique, de l’océan Indien et de l’Atlantique, les participants ont aussi posé les bases de recommandations pour renforcer la place des organisations communautaires dans la gouvernance post-SIDS4. Malgré plusieurs cadres adoptés, comme le Plan d’action de la société civile (2024–2034), de nombreuses OSC restent exclues, freinées par des barrières linguistiques, un manque de ressources ou de visibilité. L’un des points centraux reste l’accès aux financements dont des procédures complexes, cycles courts, soutien insuffisant au reporting, autant d’obstacles que rencontrent les OSC locales dans leur quête d’aides adaptées.
Les acteurs ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité de mieux structurer les voix locales, en intégrant davantage groupes de pêcheurs, jeunes, communautés religieuses et personnes âgées. Ils ont proposé la création d’espaces de coordination régionaux, de plateformes de renforcement des capacités et une coopération renforcée entre SIDS, notamment via un registre en ligne des OSC et un forum annuel.
Enfin, le Forum a appelé à des partenariats plus équilibrés entre gouvernement et secteur privé. Trop souvent consultées en fin de processus, les OSC réclament un cadre structuré de collaboration dès les premières étapes décisionnelles. Une proposition marquante est la création d’un CSO–Private Sector Innovation Lab, un espace de cocréation entre ONG et entreprises, avec une gouvernance transparente.
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