Publicité
Changement climatique
Maurice confrontée au recul des côtes et à la montée des eaux
Par
Partager cet article
Changement climatique
Maurice confrontée au recul des côtes et à la montée des eaux

Confronté aux effets du changement climatique et des activités humaines – l’urbanisation, la bétonisation et la destruction des écosystèmes côtiers –, le littoral de Maurice connaît une transformation progressive et devient de plus en plus vulnérable. Une récente étude menée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) met en lumière l’ampleur des défis auxquels la côte de Maurice fera face dans les prochaines décennies. Parmi les impacts sur le littoral figurent le recul des côtes, l’intensification et la proximité accrue des vagues de submersion, ainsi que l’expansion des eaux marines sur les terres côtières.
Selon ce rapport, la côte de Maurice pourrait reculer, ce qui signifie que la mer gagnera du terrain sur la terre, réduisant ainsi la surface des plages et des zones côtières. D’ici 2050, ce recul est estimé entre cinq et 50 mètres, avec 61 secteurs identifiés comme particulièrement vulnérables. Ce phénomène devrait s’accentuer d’ici 2100, où le littoral pourrait reculer de dix à 160 mètres, selon les zones, atteignant en moyenne entre 55 et 75 mètres sur les côtes sableuses. Par ailleurs, l’accélération du blanchissement des coraux affaiblit leur rôle protecteur contre l’érosion.
Outre le problème de l’érosion, le niveau de la mer à Maurice a augmenté en moyenne de 4,7 mm par an au cours des dix dernières années, ce qui est plus rapide que la moyenne mondiale de 3,4 mm par an depuis 1993. D’ici 2100, le niveau de la mer pourrait s’élever en moyenne de 5,8 mm par an, ce qui représenterait une hausse totale d’environ 87 cm. Parallèlement, des houles plus fréquentes et plus intenses sont attendues, accentuant les risques côtiers. Lors de tempêtes ou de conditions météorologiques extrêmes, la hauteur de l’eau en zone côtière pourrait dépasser 3,5 mètres, provoquant des inondations importantes dans des endroits comme Mahébourg et Grand-Baie.
Face à ces défis majeurs, le BRGM recommande plusieurs mesures, comme de renforcer les connaissances et le suivi du littoral, notamment par des mesures régulières de cartographie et d’évaluation écologique des écosystèmes. Il préconise aussi la création d’un observatoire national pour centraliser les données et coordonner les actions. Il est proposé d’intégrer des solutions naturelles dans la gestion du littoral, de revoir les plans d’urbanisme afin d’éviter les zones à risque, d’adapter les normes de construction et d’encourager le retrait des secteurs les plus vulnérables. Ces mesures sont jugées indispensables pour protéger la côte.
Cette étude a été financée par l’Agence française de développement (AFD), dans le cadre d’un partenariat établi avec le gouvernement mauricien.
Publicité
Publicité
Les plus récents




