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Crise énergétique
Maurice ouverte à l’expertise américaine
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Crise énergétique
Maurice ouverte à l’expertise américaine

■ Henry V. Jardine et Patrick Assirvaden à Floréal, le mercredi 23 juillet. Photo: Beekash Roopun
L’ambassade des États-Unis à Maurice, en partenariat avec l’American Chamber of Commerce, a réuni des acteurs clés pour une rencontre de haut niveau sur l’avenir du secteur énergétique à la Macarty House, Floréal, le mercredi 23 juillet. Cette réunion a été conduite par l’ambassadeur américain Henry V. Jardine, en présence du ministre de l’Énergie et des services publics, Patrick Assirvaden.
Le ministre a rappelé l’engagement du gouvernement à porter la part des énergies renouvelables à 60 %. Actuellement, elle n’est qu’à 18 % et atteindre cet objectif d’ici 2030 pourrait demander quelques années supplémentaires. «Je crois fermement aux énergies renouvelables, mais la sécurité énergétique demeure ma priorité», a-t-il souligné, en référence aux récents épisodes de délestage.
Le parc de production actuel totalise environ 600 MW installés, dont près de 230 MW proviennent d’unités âgées de 15 à 30 ans. À cela s’ajoutent l’indisponibilité d’une centrale privée (IPP) de 37 MW à Savannah jusqu’en novembre, ainsi que deux moteurs d’urgence hors service depuis plusieurs mois.
Comme indiqué dans notre édition du dimanche 20 juillet, le ministère prévoit des mesures à court terme, notamment pour l’été prochain, comprenant le recours à un powership, des batteries pour couvrir la pointe de consommation de trois heures ainsi que des centrales mobiles. Ces mesures d’urgence sont prévues pour une durée maximale de quatre ans, afin de préparer un système énergétique plus durable et résilient. «Après la mise en œuvre des solutions à court terme, nous concentrerons nos efforts sur des actions à moyen et long termes. Nous ne sommes pas encore certains de poursuivre le projet powership, mais mon rôle est de veiller à la sécurité énergétique», a déclaré Patrick Assirvaden.
Parmi les initiatives innovantes figurent un projet de centrale photovoltaïque flottante à Tamarind Falls ainsi que l’augmentation de la capacité du parc éolien de Plaine-des-Roches, avec l’ajout prévu de 100 MW supplémentaires en photovoltaïque. Le ministre a également insisté sur la nécessité de moderniser le réseau électrique pour faciliter l’intégration massive des énergies renouvelables. Une nouvelle stratégie sera prochainement dévoilée par la Mauritius Renewable Energy Agency afin de renforcer la part des énergies vertes dans le mix énergétique.
Maurice dépend encore largement du fioul lourd et du charbon pour sa production de base. Le ministre a réaffirmé sa volonté d’un abandon progressif du charbon, tout en insistant sur la nécessité de solutions alternatives fiables, comme la biomasse, en cours de développement.
La pression sur le réseau électrique est croissante : le Central Electricity Board doit gérer une demande supplémentaire de près de 90 MW, principalement liée au développement des Smart Cities et complexes hôteliers. En été, la consommation s’intensifie, avec plus de 100 000 climatiseurs en fonctionnement chaque soir. Sans un déploiement rapide des capacités renouvelables, de solutions de stockage et de nouvelles technologies, le pays resterait dépendant des combustibles fossiles et de solutions temporaires comme le powership.
Patrick Assirvaden a souligné que l’expertise des entreprises américaines en technologies avancées, gestion multi-sources, solutions solaires et systèmes de stockage par batteries constitue un atout précieux pour Maurice. Le pays est ouvert à cette coopération, tant pour la production que pour la modernisation du réseau électrique, élément indispensable à l’intégration des énergies renouvelables.
Maurice dispose d’un réseau électrique modeste d’environ 7 000 km, offrant des opportunités pour des solutions innovantes. Avec un ensoleillement abondant, des ressources éoliennes importantes et un secteur agricole propice à l’agrivoltaïque, le pays est bien positionné pour tirer parti de ces énergies gratuites. Le ministre a affirmé que les entreprises américaines sont les bienvenues pour partager leur savoirfaire et accompagner Maurice dans cette transition énergétique.
Pour sa part, l’ambassadeur Henry V. Jardine a souligné que Maurice bénéficie d’un environnement favorable aux affaires, reconnu pour sa facilité à faire des affaires. De nombreuses entreprises américaines sont prêtes à soutenir Maurice en apportant leurs technologies de pointe et leur expertise dans la transition énergétique.
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