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Communiqué des Affaires étrangères

Maurice réaffirme son soutien à la Palestine et à l'avis consultatif de la CIJ

4 mai 2025, 09:05

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Maurice réaffirme son soutien à la Palestine et à l'avis consultatif de la CIJ

Dans un communiqué émis ce dimanche 4 mai, le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et de la Coopération internationale dénonce les propos de Kavy Ramano, ancien ministre du précédent gouvernement MSM-ML, rapportés dans un article paru ce matin (voir plus bas), jour des élections municipales. Celui-ci y affirme qu’un «revirement diplomatique inattendu» aurait eu lieu et que Maurice aurait retiré son soutien à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l’occupation israélienne des territoires palestiniens.

Le ministère tient à réitérer son soutien sans équivoque à toutes les résolutions des Nations unies concernant l’occupation illégale par Israël des territoires palestiniens, notamment Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Il rappelle que Maurice a toujours soutenu la légitimité et le droit du peuple palestinien à l’autodétermination.

Le communiqué précise également que Maurice appuie l’organisation, en juin 2025, d’une conférence internationale sur la mise en œuvre de la solution à deux États, co-présidée par l’Arabie saoudite et la France. Par ailleurs, Maurice multiplie ses appels en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et de la fin d’une politique de violence ayant causé des milliers de morts, en particulier parmi les femmes et les enfants. Ces prises de position sont régulièrement exprimées par le gouvernement dans les instances internationales, et plus particulièrement aux Nations unies, conclut le communiqué. Ci-dessous le communiqué du ministère :

Communiqué - Avis Consultatif de La CIJ Sur l'Ocupation d'Israel en Palestine 4 Mai by L'express Maurice


Voici le texte paru dans l’édition de ce dimanche 4 mai :

NATIONS UNIES

Maurice se retire de l’avis de la CIJ sur la Palestine : Un revirement qui interroge...

Dans un revirement diplomatique inattendu, Maurice a retiré son soutien à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Cette décision intervient alors même que le pays avait activement participé aux audiences de février 2024 et défendu des positions similaires à celles exprimées dans l’affaire des Chagos.

L’avis consultatif du 19 juillet 2024, sollicité par l’Assemblée générale de l’ONU, déclare «illicite» la présence d’Israël en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza. Il exige l’arrêt de l’expansion des colonies et le retrait de tous les colons. Il s’appuie sur des principes fondamentaux du droit international, notamment l’interdiction de l’acquisition de territoire par la force et le droit à l’autodétermination.

Pour Kavy Ramano, ancien ministre, ce retrait «soulève de nombreuses questions sur la cohérence de la politique étrangère mauricienne». Il rappelle qu’en 2019, Maurice avait elle-même bénéficié d’un avis favorable de la CIJ dans le dossier des Chagos. «Comment Maurice peut-elle continuer à défendre l’application de l’avis sur les Chagos tout en se distanciant de celui sur la Palestine ?», interroge-t-il.

Cette volte-face diplomatique survient alors que le conflit à Gaza a fait plus de 50 000 morts depuis octobre 2023, dont une proportion importante de femmes et d’enfants, selon les autorités sanitaires locales. Des ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International accusent Israël de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux.

Selon Ramano, la décision mauricienne reflète «probablement des pressions internationales considérables», notamment économiques. «Le pragmatisme a pris le pas sur les principes», écrit-il dans un courrier adressé à l’express. Il redoute une perte de crédibilité sur la scène internationale, en particulier au sein du Mouvement des non-alignés et de l’Union africaine, où Maurice a historiquement soutenu la cause palestinienne.

Alors que l’Assemblée générale de l’ONU a récemment voté massivement en faveur de l’admission de la Palestine comme membre à part entière, Maurice semble désormais isolée. «Ce retrait illustre le dilemme des petits États tiraillés entre cohérence et opportunisme», conclut Ramano.

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