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Enseignement supérieur
Maurice séduit les étudiants étrangers, mais serre la vis sur les dérives
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Maurice séduit les étudiants étrangers, mais serre la vis sur les dérives

Les étudiants étrangers pourront travailler à Maurice à temps partiel mais en suivant les consignes données par le ministère de tutelle.
Maurice attire un nombre croissant d’étudiants venus de l’étranger, séduits par l’environnement anglophone, la qualité de l’enseignement supérieur et le cadre de vie. Une tendance que le gouvernement entend bien renforcer, tout en mettant en place des garde-fous. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Kaviraj Sukon, a déposé un document dans ce sens au Parlement, surtout pour expliquer que les étrangers notamment ceux venant du continent africain, privilégient l’île Maurice.
Selon un document officiel déposé par le ministre, les universités publiques mauriciennes ont accueilli 731 étudiants étrangers en 2023 – soit six fois plus qu’en 2015. En incluant les établissements privés, le chiffre grimpe actuellement à environ 2 800 étudiants originaires d’Afrique, d’Asie et d’autres régions.
«L’internationalisation de l’enseignement supérieur est une priorité pour ce gouvernement», a souligné le ministre. «Nous voulons transformer Maurice en un knowledge hub reconnu dans la région. C’est la première stratégie intégrée à notre programme», affirme-t-il. Deux comités dédiés ont déjà travaillé sur les aspects du branding, du marketing et de la structuration du secteur à l’échelle internationale.
Cependant, le ministère se montre vigilant face à certains détournements de l’objectif initial du visa étudiant. «Il y a des cas où des étudiants entrent sur le territoire uniquement pour travailler, en utilisant un visa étudiant. Ce n’est pas tolérable. Cela ternit l’image de Maurice en tant que destination éducative», déplore Kaviraj Sukon.
Pour éviter ces dérives, le gouvernement prévoit de renforcer les contrôles.* «Nous allons intégrer le visa étudiant directement dans le passeport, comme c’est déjà le cas au Royaume-Uni. Cela permettra d’identifier clairement les étudiants légitimes»*, précise-t-il. Par ailleurs, l’inscription dans une institution reconnue demeurera obligatoire et sera systématiquement vérifiée.
Une application pour encadrer le travail à temps partiel
Concernant les étudiants étrangers qui souhaitent exercer une activité professionnelle à temps partiel, une nouvelle approche est en cours d’élaboration. «Les procédures actuelles seront révisées en partenariat avec Business Mauritius. Nous travaillons sur une application numérique qui reliera les étudiants et les employeurs autorisés», indique le ministre.
Ce système permettra un double contrôle : d’un côté, seuls les étudiants dûment inscrits pourront soumettre une demande d’emploi ; de l’autre, les employeurs ne pourront proposer des postes qu’à travers cette plateforme, empêchant ainsi toute exploitation ou emploi illégal. «L’objectif est de garantir la transparence et le respect de la loi des deux côtés», insiste Kaviraj Sukon.
En misant sur une politique d’ouverture maîtrisée, le gouvernement veut positionner l’île comme une référence régionale en matière d’enseignement supérieur, tout en protégeant son image et les droits de ceux qui viennent y construire leur avenir.
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