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Indice de perception de la corruption

Maurice stagne et se classe 5ᵉ en Afrique

12 février 2025, 05:00

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Maurice stagne et se classe 5ᵉ en Afrique

Maurice reste stable dans l’Indice de perception de la corruption (CPI) 2024, avec un score de 51 points, ce qui le place au 56ᵉ rang mondial parmi 180 pays. Selon le communiqué de Transparency Mauritius, émis hier, le pays se classe 5ᵉ en Afrique, juste après les Seychelles, le Cap-Vert, le Botswana et le Rwanda. Toutefois, cette stabilité n’est pas synonyme de progrès. Depuis 2012, le pays enregistre une baisse continue de son score, passant de 57 points à 51 aujourd’hui, ce qui reflète une stagnation inquiétante dans la lutte contre la corruption, malgré les efforts théoriques de gouvernance.

Cette absence d’amélioration marquante est d’autant plus préoccupante au vu des événements de l’an passé, qui ont révélé des failles institutionnelles et un manque de transparence au sein des structures publiques. L’ajout de nouveaux indices, comme l’African Development Bank CPIA, qui évalue la gouvernance et les politiques publiques, n’a pas permis de relancer une dynamique positive. En effet, la nouvelle donnée souligne la persistance de lacunes majeures dans des domaines cruciaux de la gouvernance.

Le recul de certains indices clés, tels que l’indice Varieties of Democracy, qui a chuté de 43 à 41 points, ainsi que l’indice du World Economic Forum, passé de 57 à 55 points, montre qu’il existe un affaiblissement manifeste des piliers essentiels de la démocratie et de la gouvernance à Maurice. Des mesures qui auraient pu constituer des leviers pour améliorer la situation, telles que la loi sur le financement des partis politiques et celle de la protection des lanceurs d’alerte, demeurent absentes du paysage législatif du pays.

Ces instruments sont pourtant des conditions indispensables pour renforcer la transparence et la responsabilité des institutions publiques. En 2016, Maurice avait pour objectif d’atteindre 60 points dans le CPI. Pourtant, à ce jour, aucune volonté politique concrète n’a été observée pour mettre en place des réformes robustes qui garantissent un environnement plus transparent et propice à la lutte contre la corruption.

Le manque de transparence dans l’utilisation des fonds climatiques compromet l’efficacité des politiques environnementales à Maurice, comme dans de nombreux autres pays. Bien que le gouvernement actuel ait affiché la gouvernance climatique comme une priorité, il reste crucial d’assurer que les financements alloués à la lutte contre le changement climatique soient utilisés de manière transparente et efficace.

La gouvernance de l’action climatique doit s’accompagner de mécanismes clairs, afin d’éviter tout risque de détournement ou d’abus. Transparency Mauritius appelle le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour renforcer la transparence et les institutions publiques, en particulier dans les secteurs sensibles comme l’environnement. L’organisme appelle à une action immédiate et concrète pour inverser cette tendance de stagnation dans la lutte contre la corruption. Le nouvel engagement du gouvernement pour la transparence et la bonne gouvernance doit se traduire par des réformes tangibles et mesurables, afin de restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.

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