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Mpetshi Perricard et Fils, les amis deviennent des champions
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Mpetshi Perricard et Fils, les amis deviennent des champions
L'un sert le plomb, l'autre retourne au laser: Giovanni Mpetshi Perricard et Arthur Fils sont amis depuis qu'ils ont dix ans, ils ont progressé ensemble et font pour la première fois des étincelles ensemble en Grand Chelem à Wimbledon où ils tentent samedi d'atteindre les 8es de finale.
En arrivant sur le gazon londonien, tous deux avaient le statut de grand espoir du tennis français, Fils étant le mieux classé des deux (34e et 58e).
Mais aucun n'avait encore remporté le moindre match au All England Club. Mpetshi Perricard n'avait pas passé jusque-là un seul tour en Grand Chelem, avec en tout et pour tout deux apparitions à Roland-Garros l'an dernier et cette année. Fils a un peu plus d'expérience puisqu'il joue son sixième Majeur à Wimbledon où il a débuté l'an dernier par une défaite au premier tour. Il n'avait jamais dépassé le deuxième tour en Grand Chelem (US Open 2023 et Open d'Australie 2024).
C'est dire qu'ils arrivaient à Londres dans un certain anonymat. Mais après deux tours, les deux Frenchies de 20 ans (Mpetshi Perricard en aura 21 lundi) sont désormais scrutés par le public et les médias internationaux et chacun suit de très près le parcours de l'autre.
**«Manger ensemble"
«Je vais essayer de passer le voir, je vais l'encourager et ce soir on ira sûrement manger ensemble», affirmait Fils juste après sa victoire sur Hurkacz jeudi et tandis que Mpetshi Perricard s'apprêtait à entrer sur le court face à Nishioka.
Car depuis qu'ils se sont connus vers neuf, dix ans au pôle de formation de Poitiers, les deux sont devenus les meilleurs amis.
«On est partis plein de fois en vacances ensemble, j'ai grandi avec lui, depuis Poitiers je suis avec lui, on a été en même temps sur le circuit, on a tout joué ensemble, on s'entend presque comme des frères. C'est juste incroyable pour lui, c'est incroyable pour moi aussi de le voir réussir comme ça», raconte Fils.
«Cette relation est forte, on a fait beaucoup de boulot ensemble, on s'est affronté énormément, on s'est aidé mutuellement quand on s'est entraîné ensemble», confirme Mpetshi Perricard.
Ce géant de 2,03m fascine à Wimbledon notamment par son service, puissant et précis: en deux tours, il a passé 78 aces (dont 51 au premier tour) et au total 57% de ses mises en jeu ne lui sont jamais revenues.
«Matchs de fou»
Pas de quoi étonner Fils qui dit avoir profité de ce point fort de son aîné: «il m'a appris à retourner», rigole-t-il.
Manifestement ça a bien fonctionné, puisque Fils considère que sur ce Wimbledon notamment, son point fort est de «bien retourner», ce qui lui permet «de jouer pas mal de points sur le service de (ses) adversaires et parfois de leur mettre une pression».
«Tous les joueurs avec qui je me suis entraîné sont devenus un peu plus forts en retour», plaisante Mpetshi Perricard.
Il explique, lui, que son cadet lui a appris «à être patient dans les échanges et à construire le point».
Et il s'amuse de l'intérêt qu'il provoque avec son service: «Je fais juste mon boulot, et mon boulot c'est de servir, c'est d'envoyer des parpaings dans tous les sens. Eux, ça les éclate. Tant mieux!», lâche-t-il.
Qui mieux qu'un «frère», pour prédire l'avenir d'un joueur ? «Je pense que ça va être l'un des meilleurs joueurs au monde, très prochainement», assure avec aplomb Fils à propos de son alter ego.
En tout cas, trois ans après leur demi-finale à Roland-Garros juniors (Fils s'était imposé avant de perdre en finale face à Luca van Assche), Arthur Fils a un rêve: «J'espère qu'on va se jouer des matchs de fou, dans des endroits de malade».
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