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«Fissures dans l’enseignement traditionnel»

Navin Ramgoolam appelle à une éducation à visage humain

20 avril 2025, 10:00

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Navin Ramgoolam appelle à une éducation à visage humain

■ Le Dr Amaresh Ramlugan, le Premier ministre Navin Ramgoolam et le professeur Serge Rivière posent ensemble lors du dévoilement officiel de Veni, Vidi, Vici.

Malgré les avancées majeures réalisées par l’île Maurice depuis son indépendance en 1968, le secteur éducatif n’a pas encore su instaurer un système inclusif. «Nous n’avons pas encore mis en place un système qui fonctionne pour tous nos jeunes», a déclaré le Premier ministre Navin Ramgoolam, lors du lancement officiel de Veni, Vidi, Vici : Over Two Centuries of Nation-Building, un ouvrage coécrit par deux anciens élèves du Royal College of Curepipe, Serge Rivière et le Dr Amaresh Ramlugan.

La présentation du livre, qui retrace l’histoire des Royal Colleges – établissements secondaires emblématiques du pays – a eu lieu hier matin à l’hôtel Hennessy Park à Ébène, en présence d’anciens élèves, d’universitaires, d’enseignants, de chefs d’entreprise et de décideurs politiques partageant un lien fort avec ces institutions.

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Conscient des failles dans le système éducatif actuel, le chef du gouvernement a souligné qu’«il existe des fissures dans l’enseignement traditionnel, qui laissent certains élèves de côté». Pour corriger ces lacunes, le gouvernement, dit-il, s’engage à compléter l’approche actuelle par un modèle éducatif à visage humain. «Cette vision garantit que tous les Mauriciens, quelles que soient leurs origines, puissent développer leurs talents créatifs uniques, afin qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte. Nous devons défendre les fondements de l’éducation et valoriser la méritocratie et la non-discrimination», a-t-il ajouté.

Il a rappelé que l’île Maurice, ne disposant pas de ressources naturelles comme le diamant ou le pétrole, ne peut compter que sur son capital humain. Il a également mis en lumière le décalage croissant entre les compétences enseignées à l’école et les besoins réels du marché du travail.

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Dans cette optique, il a défendu la réintroduction du système des 3 Credits, afin de ne pas exclure certains élèves du système. Il a aussi insisté sur l’importance de promouvoir une éducation libérale pour encourager la pensée critique. Concernant les leçons particulières, il a exprimé ses réserves, en citant le cas du Canada où celles-ci, selon lui, sont interdites. Il a en outre plaidé pour plus d’autonomie aux recteurs et croit que le gouvernement ne devrait pas interférer dans la gestion des écoles.

En tant qu’ancien élève du Collège de Curepipe, le Premier ministre a évoqué son attachement à l’établissement, le qualifiant de «véritable lieu d’apprentissage depuis sa création». «Le collège a accueilli des élèves de toutes les communautés. L’an dernier, 15 lauréats en sont issus, ce qui illustre cet héritage remarquable d’excellence», a-t-il affirmé. Il a ajouté que les anciens élèves de cette école ont cru en ce qui leur a été enseigné et ont toujours œuvré pour servir la nation.

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Dans ce livre, le professeur Serge Rivière et le Dr Amaresh Ramlugan mettent en lumière la contribution des Royal Colleges à la construction de la nation mauricienne et au rôle central de l’éducation dans la formation des leaders de demain. Ces institutions ont formé trois des cinq Premiers ministres de Maurice, ainsi qu’une pléiade de professionnels, dont des juges, avocats, médecins, chefs d’entreprise, ingénieurs, travailleurs sociaux, universitaires...

Veni, Vidi, Vici retrace les origines des Royal Colleges en tant que «véritables piliers de l’éducation démocratisée» à Maurice, depuis l’époque coloniale française jusqu’à nos jours. Initialement réservées à une élite, ces écoles ont été ouvertes dès le XIXe siècle aux élèves les plus méritants de toutes les communautés. Elles comptent également de nombreux anciens élèves établis à travers le monde. Outre une perspective historique, l’ouvrage rassemble aussi des souvenirs marquants d’anciens élèves ayant vécu une éducation holistique dans ces «écoles de la vie». Veni, Vidi, Vici est disponible en librairie au prix de Rs 1 200.

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