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Législatives

Navin Ramgoolam et les élections de la dernière chance ?

25 février 2024, 17:55

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Navin Ramgoolam et les élections de la dernière chance ?

Navin Ramgoolam lors de sa visite au no 11 le week-end dernier.

Le leader des Rouges, Navin Ramgoolam, est très présent sur le terrain depuis quelque temps. Il faut savoir que les prochaines législatives seraient, selon plus d’un, la dernière chance pour lui d’être élu, de briguer un siège de député et surtout de devenir une nouvelle – et sans doute dernière – fois Premier-ministre. Mais encore faut-il que l’alliance de l’opposition remporte les suffrages…

En attendant, il s’est déjà jeté dans la bataille. Le leader du Parti travailliste (PTr) concentrerait, si l’on en croit son entourage, toute son énergie à être «très actif» sur le terrain. Pour cela, il mise sur une politique de proximité. Pour être plus près des électeurs, il participe à des séances de prière dans les circonscriptions n° 5 (Pamplemousses/Triolet) et n° 10 (Montagne-Blanche/ Grande-Rivière-Sud-Est), notamment. Il avait rendu visite à des sinistrés après le passage du cyclone Belal et il était au n° 11 (Vieux Grand-Port/Rose-Belle) le week-end pour rencontrer deux lauréats de la cuvée 2023 et des habitants, entre autres sorties.

Selon les dires de certaines sources au sein de son parti, l’ex-Premier ministre multiplie les descentes sur le terrain car il veut être proche des Mauriciens, entendre leurs craintes et leurs doléances et ce qui l’encourage davantage, c’est «qu’il bénéficie d’un accueil très favorable». Pas plus tard que la fin de cette semaine, il était à Trou-aux-Biches où il a rencontré pas mal de monde. Il répond présent aux mariages comme aux enterrements. «Tous les jours, il reçoit des sollicitations du public et il se fait un devoir de rencontrer une bonne partie de ces personnes malgré son emploi du temps très chargé.»

À vrai dire, nous dit-on, après avoir essuyé deux défaites lors des élections en 2014 et 2019, Navin Ramgoolam sait qu’il n’a plus droit à l’erreur cette fois-ci. Car, âge oblige – il aura 77 ans en juillet – tout laisse présager qu’il est fort probable qu’il soit candidat aux élections générales pour la dernière fois. Quoique, font remarquer plusieurs sources au sein du milieu politique, sir Aneerood Jugnauth a bien été Premier ministre alors qu’il avait 84 ans lors de la victoire de l’alliance Lepep en 2014.

Après les prochaines élections donc, si Navin Ramgoolam est élu, il complètera son mandat de cinq ans, assure-t-on. Même si plusieurs de ses détracteurs soutiennent qu’il cèdera sa place entre-temps à un autre membre des trois partis de l’alliance de l’opposition. Celle-ci a toujours démenti cette thèse, soutenant que le MSM jouait sur «des arguments communaux».

A-t-on une indication de la circonscription dans laquelle le leader des Rouges fera face aux urnes lors des prochaines législatives ? Selon son Campaign Manager au n° 5, Rakesh Bhuckory, pour le moment, il n’aurait pas encore arrêté son choix. «Il est très à l’aise dans l’Est comme dans le Nord. Il a un bon feed-back de ceux qui le côtoient. Il est une figure nationale et est très populaire. Quelle que soit sa décision au final, c’est sûr que nous nous dirigeons vers une grande victoire cette fois-ci…» Cela car «le dégoût envers le MSM est généralisé». Atann nous gété, dirait Pravind Jugnauth.

En attendant, qu’en est-il de l’argument selon lequel Navin Ramgoolam voudrait à tout prix redevenir Premier ministre pour se venger du régime en place après les évènements liés à ses coffres-forts et la façon dont-il a été traité ? «Il n’est pas question de vengeance. Il s’agit de ‘nettoyer’ le pays et que les Mauriciens ne souffrent plus. Trois grands partis se sont sacrifiés et ont décidé de travailler ensemble pour le bien de la population. Ne croyezvous pas que le PTr, le PMSD et le MMM auraient aimé aligner leurs 60 candidats chacun? Ils ont tous de très bons candidats mais le pays passe avant tout.»

Rakesh Bhuckory affirme qu’aujourd’hui plus que jamais, tous devront se rassembler autour de trois vétérans de la politique – Ramgoolam, Bérenger et Duval – pour «délivrer» le pays. «Après cela, on se penchera sur la question de savoir si c’est le dernier mandat de Navin Ramgoolam. Pour l’instant, allons se focaliser sur l’avenir du pays dans un futur proche, pas qui en sera à la tête dans 10 ans.» Surtout, dit-il, dans un climat où les craintes sur d’éventuelles fraudes aux prochaines élections se font sentir.

Il est aussi à noter que dans l’éventualité où ce serait le dernier mandat de Navin Ramgoolam, cela marquera un tournant dans le monde politique ; car sauf coup de théâtre, il n’y aura plus de relève portant le même patronyme…. Alors qu’au sein du MMM, Paul Bérenger peut compter sur sa fille, Joanna Bérenger, au PMSD, il y a Adrien Duval. Pour ce qui est de Pravind Jugnauth, ses partisans soutiennent qu’il est toujours relativement jeune et pourrait facilement se porter candidat pour briguer deux ou trois prochains mandats.