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«The Gambling Regulatory Authority (Amendment) Bill»
Navin Ramgoolam présente une révision en profondeur de la GRA
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«The Gambling Regulatory Authority (Amendment) Bill»
Navin Ramgoolam présente une révision en profondeur de la GRA

Au début de son discours sur la deuxième lecture du Gambling Regulatory Authority (Amendment) Bill, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a rappelé à l’Assemblée nationale que dans le programme gouvernemental, sous la rubrique Historic Integrity, l’Alliance du changement s’était engagée à apporter des amendements pertinents à la loi sur la Gambling Regulatory Autority (GRA). Ce, notamment en ce qui concerne la supervision de l’industrie des courses hippiques et c’est maintenant le cas. «Aujourd’hui, nous tenons cette promesse», a-t-il fait ressortir.
Le Premier ministre a rappelé que sous le précédent régime, la GRA avait «littéralement détruit l’industrie des courses à Maurice, agissant davantage comme un promoteur de jeux de hasard. Le pays devenait un État dépendant du jeu». Il a expliqué qu’au cours de la dernière décennie, il y a eu un déclin des courses hippiques avec notamment une perte de confiance, des accusations de trucage de courses, des cas de dopage et des cas de mauvais traitements infligés aux chevaux, sans compter l’état pitoyable des pistes, des infrastructures et des installations. «Vous vous souvenez peut-être des clous jetés sur la piste avant une course.»
Navin Ramgoolam a fait ressortir que toute cette situation et l’impact que cela a eu sur l’hippodrome du Champ-de-Mars sont «la conséquence directe de la mainmise du gouvernement du Mouvement socialiste militant (MSM) et de ses proches. En fait, la GRA a lamentablement échoué dans sa mission». Il fait ressortir qu’il y avait un plan machiavélique pour se débarrasser de l’héritage historique et sportif du Mauritius Turf Club. Il a cité plusieurs noms, dont Dev Beekharry, conseiller spécial de l’ancien Premier ministre, membre de six entreprises publiques et vice-président de la GRA, entre autres, et les conseillers juridiques, Ravi Yerrigadoo, qui aurait été payé Rs 4 millions en plus de Rs 46 000 par mois, Krishnatsingh Auchoybur, Head de la Horse Racing Division (HRD) et chairman du Horse Racing Committee, qui aurait été payé Rs 4,6 millions et un salaire mensuel de Rs 130 000 et Saya Ragavoodoo, avocat, qui aurait été payée Rs 1,4 million.
Le Premier ministre a rappelé qu’en septembre 2014, une commission d’enquête sur les courses avait été mise en place pour enquêter sur la corruption. La commission était présidée par Richard Parry. «Le rapport a été soumis en novembre 2014, juste avant les élections. Et après les élections, le rapport a mystérieusement disparu», a-t-il souligné. Il a expliqué comment le gouvernement MSM avait mis en place un système pour prendre le contrôle de l’industrie du jeu. Le texte de loi avait pour objectif que l’organisateur des courses assure sécurité, confort, hygiène, discipline et prévention des fraudes, «mais la HRD n’a pas agi comme un corps indépendant. Elle a agi comme un agent politique du MSM». Le système de licence était utilisé comme une arme politique, selon Navin Ramgoolam. Les opposants se voyaient enlever leur permis s’ils ne se soumettaient pas. «Le projet Côte-d’Or International Racecourse and Entertainment Complex n’était qu’un prétexte pour favoriser certains groupes.» Pour lui, afin de remédier à la situation, «il faut donc avoir des actions fortes».
Ainsi, le Gambling Regulatory Authority (Amendment) Bill vise à réformer la structure administrative, redonner à l’organisateur son rôle, et renforcer la lutte contre les paris illégaux, le blanchiment et l’évasion fiscale. La HRD devient la Horse Racing Integrity Division pour garantir l’intégrité des courses. Le conseil de la GRA gérera les licences des jockeys, des entraîneurs et des apprentis, entre autres. Le fonds pour le jeu responsable sera géré par un nouveau conseil. L’organisateur des courses devra désormais soumettre son règlement pour approbation à la GRA et le Pool betting sera encadré, avec notamment une licence spécifique, des agents approuvés et une redevance de Rs 500 000.
La location de chevaux sera interdite afin de combattre le blanchiment. Le retour des paris à cotes fixes sera autorisé, mais un bookmaker ne pourra pas opérer à la fois sur et hors du champ de courses. Les pénalités pour non-déclaration à la Mauritius Revenue Authority passent elles de Rs 50 000 à Rs 500 000.Toute acquisition de plus de 20 % des parts d’un titulaire de licence devra être approuvée par la GRA (au lieu de 10 % avant) et le plafond des paiements en espèces entre professionnels du milieu (stable owner, stable manager, stable trainer, horse owner) passe de Rs 10 000 à Rs 50 000. Le Premier ministre a terminé son discours en disant qu’il espère que ces mesures vont booster le secteur.
Avant que la session ne soit ajournée, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a vigoureusement répondu aux critiques du leader de l’opposition, Joe Lesjongard, revenant sur l’interview de Jean-Michel Giraud et la gestion controversée du secteur hippique. Il a salué le courage de ce dernier pour son interview dans l’express et a expliqué que cela l’avait incité à le convoquer à son bureau. Convaincu par les révélations de Jean-Michel Giraud, le Premier ministre avait alors institué une commission d’enquête dirigée par trois experts britanniques en course hippique. Navin Ramgoolam a accusé le MSM, arrivé ensuite au pouvoir, d’avoir volontairement dissimulé le rapport de cette commission, empêchant ainsi toute suite judiciaire. «Le rapport a été enfermé dans un tiroir», a-t-il lancé, qualifiant de «mensonge flagrant» la déclaration de l’ancien Premier ministre qui niait en avoir eu connaissance. Le chef du gouvernement a affirmé que le rapport avait bel et bien été transmis au bureau du Premier ministre par l’ancien président de la République, Kailash Purryag.
Navin Ramgoolam a également dénoncé un système marqué par les conflits d’intérêts et des rémunérations douteuses. Il a cité plusieurs personnalités, dont Dev Beekharry, qui cumulait des fonctions dans des entités publiques tout en siégeant à la GRA. Il aurait perçu plusieurs millions de roupies. D’autres acteurs liés aux courses hippiques auraient touché des sommes substantielles, selon lui, sans réelle justification. Enfin, Navin Ramgoolam s’est interrogé sur les raisons ayant conduit à l’éviction du MTC du circuit hippique. Il a dénoncé un «monde à l’envers», où ceux qui avaient contribué à démanteler le système venaient aujourd’hui donner des leçons. Il a conclu en saluant les amendements à venir visant à renforcer la transparence dans le secteur.
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