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Parlement

Navin Ramgoolam prône la prudence sur le cannabis

24 avril 2025, 08:00

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Navin Ramgoolam prône la prudence sur le cannabis

Répondant à une question du député de l’opposition Franco Quirin sur l’organisation d’un référendum sur la légalisation du cannabis, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a déclaré qu’il est nécessaire d’encourager des débats sur le sujet. Selon lui, un référendum tend à réduire la complexité d’un tel débat à une simple réponse par «oui» ou «non», alors qu’il s’agit d’un sujet nuancé. «La loi ne prévoit pas l’organisation d’un référendum sur ce type de question. Et, de toute manière, il faut se méfier des référendums. Ils ont leurs limites. Très souvent, ils réduisent le débat, alors que le sujet est complexe», a-t-il soutenu.

Le Premier ministre a insisté sur l’importance de s’appuyer sur des études scientifiques. «Pour certains, le cannabis est encore perçu comme dangereux. Il faut se baser sur les preuves.» Il a également tenu à clarifier la différence entre dépénalisation et légalisation. «La dépénalisation signifie la suppression des sanctions pénales pour la possession et l’usage personnel de cannabis. La substance reste illégale, mais les personnes concernées ne sont pas emprisonnées. Elles peuvent recevoir un avertissement ou une amende», a-t-il expliqué. Quant à la légalisation, elle implique la possibilité d’utiliser, de posséder, de cultiver et de vendre du cannabis dans un cadre légal et réglementé. Il a cité des pays comme le Canada, l’Uruguay et la Californie, qui ont opté pour cette approche. Il a rappelé que le cannabis reste inscrit comme drogue dangereuse dans la Dangerous Drugs Act. Toutefois, l’introduction du Drug Users Administrative Panel dans la nouvelle loi constitue une avancée dans la stratégie nationale, adoptant une approche fondée sur les droits humains.

Dans son summing-up, Navin Ramgoolam a affirmé que cette loi marque un tournant dans la politique nationale de lutte contre la drogue. En réponse aux critiques évoquant une centralisation des pouvoirs, il a insisté sur la complexité et le caractère multidimensionnel de la crise de la drogue à Maurice. «Il nous faut une approche équilibrée et multidisciplinaire. Ce projet de loi propose un cadre pour la prévention, les traitements, la réhabilitation et la responsabilisation. Ce n’est pas qu’une loi de répression.»

En réponse au leader de l’opposition, Joe Lesjongard, sur la question des consultations autour de ce projet de loi, le Premier ministre a indiqué que des réunions consultatives ont eu lieu, la première s’étant tenue le 17 mars de cette année, avec la participation de 34 institutions et ONG. Le texte leur a été présenté, des propositions ont été faites et prises en compte après analyse. La NADC agira comme organe de coordination et de suivi, en charge de mettre en œuvre le National Drug Control Master Plan, le National Action Plan, ainsi que les stratégies de lutte contre le VIH/ sida. Il a précisé que les saisies de drogues relèveront toujours de la section NARCOS de la MRA, et non de cette nouvelle agence.

Concernant l’introduction d’un système de surveillance en temps réel, comme évoqué par l’opposition, Navin Ramgoolam a indiqué que le projet de loi prévoit la modernisation du système de suivi des troubles liés à la consommation de drogues. «Cela permettra de suivre en temps réel les progrès des patients.» Il a également insisté sur la bonne administration du programme de méthadone tout en critiquant la décision de l’ancien gouvernement de l’interrompre brutalement en 2015, ce qui, selon lui, aurait coûté des vies. «Ils ne lisent pas, ils ne consultent pas les médecins», a-t-il lancé.

«Nous faisons face à une épidémie qui touche toutes les régions du pays, des villes aux villages», a affirmé le Premier ministre. Il estime que cette crise est devenue un problème de santé publique. «Il faut en finir avec l’impunité des barons de la drogue», a-t-il dit en ajoutant qu’il était nécessaire qu’il prenne lui-même la tête de cette agence. Sur les trafiquants qui circulent librement, il assure : «Cela ne se produira pas sous ce gouvernement. Jamais, jamais, jamais. Nous sommes déterminés. Nous allons être intransigeants.» Il a aussi annoncé la réorganisation du Forensic Science Laboratory afin d’obtenir des résultats plus rapidement.

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