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Démocratie

Notre prière pour 2024

19 décembre 2023, 14:52

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Notre prière pour 2024

2024 sera une année de tous les dangers et de tous les défis tant pour le monde que pour notre république avec à l’agenda national la tenue des élections législatives.

Il est très important de prendre pleinement conscience des dynamiques en cours dans le monde qui vont forcément impacter notre pays. L’année 2024 s’annonce dangereuse pour le monde, qui vit un moment de bascule mettant à mal cinq siècles d’hégémonie occidentale, avec le piétinement du droit international, la montée des nationalismes-populismes et ses variantes fascistes, ainsi que la dérive autocratique touchant divers pays d’Europe, d’Asie, des Amériques du nord, centrale et sud ainsi que d’Afrique.

La géopolitique est en mutation et le Sud global, nouvel acteur d’un monde multilatéral, est miné par des contradictions nourries par les velléités des nouveaux impérialismes – Russie, Inde, Chine. En 2024, il y aura des élections dans des dizaines de pays, dont l’Inde, les États-Unis, la Russie, l’Angleterre ; de même que se tiendront les élections européennes. Au total, ce sont quelque 4 milliards d’humains qui vont changer ou non de président/ Premier ministre et/ou de députés. Ces bouleversements vont impacter sur les défis de la planète – changement climatique, crise énergétique, crises migratoires – affectant toutes les sociétés et économies mondiales.

La république mauricienne est en danger avec une «guerre» qui a commencé et qui oppose d’un côté les forces autocratiques menées par le Premier ministre PKJ et sa bande d’acolytes ; et de l’autre, des forces progressistes attachées aux valeurs d’une démocratie vivante et profondément humaine. Nous avons eu l’occasion dans nos dernières analyses- réflexions ici même sur ce mur d’expliquer cette guerre.

Les élections de 2024 ou 2025 ne seront pas comme les autres. PKJ ne veut et ne peut pas les perdre car en jeu il y a non seulement son pouvoir politique mais aussi son empire financier et patrimonial. Pour cela il s’est doté d’un puissant arsenal de guerre : la FCC pour faire taire toutes les oppositions –, l’argent diable, la peur des représailles ciblées. Il ne reculera devant rien y compris l’exploitation éhontée de la souffrance et la misère d’une partie de la population avec des «bribes» en dilapidant les caisses de l’État.

PKJ a une autre arme : celle de décider de la date de la dissolution du Parlement et de celle de la tenue des législatives. Il a évoqué la tenue d’élections pour début 2025. C’est un leurre dont ses adversaires se méfient sans doute déjà. Ces derniers doivent se tenir prêts à toute éventualité, dont une rapide dissolution après la rentrée parlementaire fin mars prochain. Avec la tenue des élections, 2024 devrait être l’année de l’espérance, de la délivrance. Le salut réside dans une unité des forces progressistes. Il s’agit à chaque composante, partant d’une réelle appréciation de sa force électorale potentielle, de mettre de côté l’ego partisan pour constituer une plateforme unitaire et transpartisane, avec les compromis inévitables et nécessaires.

Les dynamiques

Les remontées d’information convergent : L’Alliance Morisien avec le MSM comme locomotive est prise dans l’engrenage d’une chute irréversible du MSM malgré tous les moyens utilisés. L’alliance PTR-MMM PMSD se porte bien et doit encore prendre des initiatives pour réaliser son potentiel de remporter les élections. Il lui faut finaliser au plus vite sa liste des candidats et la rendre publique pour occuper comme il se doit le terrain. Cette alliance a rendu public cinq «engagements solennels» en attendant le programme-projet électoral.

L’offre politique doit répondre à la fois aux problèmes de fin de mois mais aussi aux enjeux et défis à moyen et long termes dans un processus de changement.

Les mesures annoncées par l’alliance PTr-MMM-PMSD sont les suivantes :

  1. Éliminer l’impôt sur le revenu pour les jeunes âgés de 18 à 28 ans.

  2. Augmentation de la pension supérieure à la somme de Rs 13 500.

  3. Abolition de la Financial Crimes Commission (FCC).

  4. Restaurer la démocratie parlementaire.

Navin Ramgoolam est en train de lentement et sûrement combler son déficit de crédibilité. La mayonnaise de l’entente entre les partisans des composantes de l’alliance PTr- MMM-PMSD est en train de prendre. L’étape délicate à négocier reste la répartition des postes, la liste des candidats et leur placement dans les circonscriptions. En situation, nous réitérons le constat fait, il y a plusieurs semaines, selon lequel Navin Ramgoolam, avec son expérience de PM et ses qualités de rassembleur, est le seul challenger de PKJ. Le slogan «Ni Pravin ! Ni Navin !» est un gadget de com dépourvu de toute intelligence politique.

Linion Moris fait tout ce qu’il faut pour gagner en crédibilité et se présenter comme une alternance avec le duo Bodha/Valayden selon la formule à l’israélienne pour le poste de PM. Elle a présenté un programme, une équipe et ses responsables de dossiers, et elle anime sur sa plateforme numérique des émissions sur plusieurs thématiques. Elle est constamment sur le terrain. Le défi de Linion Moris est de réaliser ce qu’elle considère être son potentiel d’élu(e)s et de ne pas faire les frais du vote utile que réclame Navin Ramgoolam de l’alliance PTr-MMM-PMSD.

Faire barrage au projet autocratique de PKJ

L’année qui commence va être difficile, très difficile pour le monde et pour notre pays. Il faudra du courage, de la détermination, de la solidarité et de l’intelligence concrète pour relever les nombreux défis sur tous les fronts. Ici à Maurice, soyons responsables et retrouvons le sens du collectif en nous battant contre le tout-à-l’ego individuel et de groupe. Agissons sans relâche avec courage et conviction, ainsi qu’un engagement concret de tous les instants pour veiller à ce que notre république ne sombre davantage et ne bascule définitivement dans l’enfer autocratique que représente le projet de PKJ.

Que 2024 voit une amplification et une intensification de la dynamique de la peur qui a définitivement changé de camp. Oui, nous devons tout mettre en oeuvre pour que la peur que le pouvoir en place persiste à vouloir distiller de manière perfide dans la population disparaisse dans le secret de l’isoloir lors des prochaines législatives. Cette guerre contre les fossoyeurs de la république démocratique mauricienne concerne tous les citoyens, acteurs sociaux et acteurs du développement, dont les opérateurs économiques jusqu’ici trop silencieux.

Pour ma part, je continuerai en tant que citoyen concerné et engagé à oeuvrer avec tout mon coeur, dans les limites de mes moyens et capacités, avec d’autres citoyens, en faveur de l’opération salutaire de sauvetage et de reconstruction de la société mauricienne. Les élections de 2024 ne sont pas comme les autres en raison des graves enjeux existentiels pour l’avenir et le devenir de la société mauricienne. Ayons le sens de l’histoire pour ne pas rater ce rendez-vous historique !