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Questions à… Antoinette Perrine, «Group Head of Finance», Evaco Group

«Nous avons aligné nos priorités aux objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance»

13 septembre 2023, 21:00

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«Nous avons aligné nos priorités aux objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance»

Antoinette Perrine, «Group Head of Finance», Evaco Group.

Elle a intégré les rangs du groupe Evaco en 2016 après une riche carrière. C’était la toute première fois qu’Antoinette Perrine avait à gérer le devenir du groupe Evaco, dont le montant des actifs à la fin de la période de neuf mois se terminant au 31 mars s’est élevé à Rs 3,3 Mds, face aux effets principalement de ces inoubliables phénomènes que sont la pandémie de Covid-19, et le conflit de la Fédération de Russie et l’Ukraine. Cette amoureuse des chiffres explique comment elle a procédé pour ne pas perdre la partie face aux nombreux défis auxquels les entreprises sont exposées. Le bilan n’est pas si mauvais si on tient compte des profits du groupe à la fin de la période de neuf mois se terminant au 31 mars.

Comment les indicateurs économiques actuels influencent-ils votre stratégie financière dans le secteur immobilier ?

Afin de créer une stratégie visant à assurer la viabilité financière de nos opérations et à permettre au groupe d’atteindre un équilibre financier durable, il est essentiel de prendre en compte des facteurs économiques tels que les fluctuations des taux de change, les taux d’intérêt bancaires ainsi que les dispositions légales dans le domaine immobilier. Il est également crucial de considérer la situation économique dans son ensemble. Actuellement, nous faisons face à un environnement économique complexe. Bien que certains indicateurs montrent des signes encourageants, d’autres continuent de peser sur la trajectoire de croissance. Cette réalité financière s’inscrit dans un contexte marqué par une reprise difficile après les secousses de la crise du Covid-19 et les tensions géopolitiques résultantes de la situation en Ukraine.

Nul besoin d’évoquer les facteurs susceptibles de faire chuter les sociétés qui ont les reins solides, comme les secousses occasionnées par la pandémie de Covid-19 et les tensions géopolitiques résultant de la situation en Ukraine. Pourtant, le dernier bilan de votre performance pour la période de neuf mois qui s’est terminée au 31 mars indique une hausse de revenu de 27 % et des profits de Rs 86,3 millions après une perte de plus de Rs 25 millions pour le précédent exercice. Quel est le secret pour obtenir de tels résultats ?

Il s’agissait avant tout de repérer et de nous orienter vers les aspects positifs. Le Budget 2023-2024 met en œuvre des mesures pour attirer davantage d’investisseurs étrangers, parmi lesquelles celles destinées à attirer les retraités. Ces derniers ont désormais droit à un permis de résidence permanent, accessible également à leur famille, à l’acquisition d’une propriété senior dont le prix dépasse USD 200 000. C’est grâce à ce genre de mesures incitatives que l’immobilier s’impose comme un pilier économique essentiel, jouant ainsi un rôle de premier plan au développement économique et contribuant au passage jusqu’à 5,6 % au Produit intérieur brut. C’est un secteur qui a fait montre d’une performance remarquable en réalisant des investissements d’un montant de plus de Rs 26 milliards, comme le rapportent les estimations de Statistics Mauritius pour l’exercice 2018-2022. Ce secteur a été le principal bénéficiaire des investissements directs étrangers, avec un flux de 54,6 %.

Venons-en à la stratégie de gestion de ces phénomènes susceptibles d’occasionner une baisse de performance au niveau des résultats. Quelle a été votre posture pour neutraliser leurs effets sur vos opérations ?

Notre équipe a maintenu et continue d’assurer une surveillance étroite des indicateurs économiques pour être en mesure de formuler une stratégie financière qui soit capable de répondre aux exigences de l’heure. Une approche prudente encadre la gestion de la trésorerie et de la dette. L’objectif consiste à repérer les moyens pouvant nous aider à réduire notre exposition aux effets des taux d’intérêt élevés ainsi qu’aux risques de change occasionnés par la dépréciation de la valeur de la roupie.

Dans un contexte pareil, la consolidation des relations avec nos créanciers est indispensable, que ce soit pour restructurer les termes de nos facilités bancaires ou pour revoir les conditions de remboursement, particulièrement lorsqu’une volatilité accrue des taux de change est observée. Notre approche prend en ligne de compte une gestion active des coûts, où nous cherchons à optimiser les dépenses de construction et à accroître l’efficacité des processus de construction pour réduire les coûts. Ceci comprend la négociation de contrats avantageux avec nos fournisseurs de matériaux et de services, entre autres, dans le but de minimiser les dépenses. Nous explorons activement des opportunités de financement alternatives en dehors des prêts bancaires traditionnels, telles que la mise en place d’obligations sur le marché.

Comment êtes-vous parvenu à adapter votre stratégie globale en réponse à la reprise économique qui a fait surface à Maurice ?

Face à la reprise économique, il est primordial de rester attentif aux changements et de s’adapter. Nous tentons de transmettre à nos équipes opérationnelles le pouvoir de prendre des décisions de manière autonome, en fonction des données disponibles et des besoins spécifiques de chaque projet. Notre stratégie globale est d’être agile et de rester à l’avant-garde de l’innovation. D’ailleurs, certaines actions stratégiques démontrent cet objectif d’engagement vers un changement dans nos opérations.

Un nouveau chapitre de la version révisée des principes de gouvernance d’entreprise, ayant trait au principe de viabilité des projets sur le long terme, le mardi 11 septembre, de l’Organisation de coopération et de développement économique est effectivement présent dans sa stratégie de développement. Il y a aura plus de pression sur les entreprises qui vont devoir faire la démonstration de leur souci à tenir compte de ce principe de viabilité. Quelle est l’approche du groupe Evaco sur ce plan ?

Nous avons mis en place un département dédié à nos be- soins de développement vers la certification ESG (environnement, social, gouvernance) pour répondre efficacement au contexte mondial en matière de durabilité et de responsabilité sociale des entreprises. Nous avons aligné nos priorités aux objectifs ESG. Cette flexibilité nous a permis d’exploiter de nouvelles opportunités, de développer des projets durables, et de maintenir notre compétitivité dans un environnement en constante évolution. En intégrant les considérations ESG dans toutes nos décisions d’affaires, nous avons créé une dynamique durable pour le développement de nos projets. Cela inclut des pratiques de construction durables, des initiatives sociales positives et une gouvernance d’entreprise responsable, donnant plus de confiance à nos clients et partenaires. Dans le cadre de notre engagement envers la durabilité, nous avons lancé plusieurs actions visant à réduire notre empreinte environnementale et à promouvoir des pratiques commerciales responsables.

L’une de nos initiatives les plus remarquables est le projet novateur Nautica Villas. Ces résidences uniques sont conçues pour être, entre autres, 100 % autosuffisantes en électricité. Les obligations émises par Evaco Group, en 2022, ont été évaluées avec une notation CARE MAU A- (SO) par Care Ratings (Africa). Cette accréditation atteste de l’excellence de nos opérations et fait du groupe Evaco le pionnier parmi les promoteurs immobiliers à obtenir cette prestigieuse notation. De plus, le groupe s’est vu attribuer une notation CARE MAU A+ (SO) pour la surface brute (Garantie financière d’achèvement ou GFA) et les garanties bancaires par rapport à notre projet Cap Marina. Les facilités bancaires de l’entreprise ont aussi obtenu une notation CARE MAU A1 (SO).