Trois arbitres mauriciens, en l’occurrence Imtehaz Heeralall, Patrick Milazar et Jeff Pithia, se trouvaient au Maroc lorsqu’un violent séisme de magnitude 6,8 a frappé le centre de ce pays du maghreb, tuant plus de 2 000 personnes selon le ministère de l’Intérieur marocain dans un bilan provisoire. Le tremblement de terre a été ressenti dans la nuit du 8 au 9 septembre. Les Mauriciens avaient été désignés par la Confédération africaine de football pour arbitrer le match qui devait opposer le Maroc et le Libéria, samedi, comptant pour les éliminatoires de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire. Le match a été reporté après cette tragédie.

Imtehaz Heeralall se trouvait dans sa chambre d’hôtel, à Agadir, lorsque la terre a tremblé. «Nous sommes au Maroc depuis trois jours. Ce jour-là, je venais de dîner. Je suis entré dans ma chambre pour faire ma prière et j’ai ensuite éteint les lumières. J’ai senti des tremblements au début je n’ai pas réalisé ce qui se passait. J’ai cru que j’avais mal éteint les lumières ou que Jeff Pithia me faisait une plaisanterie. C’est ensuite que j’ai compris que je faisais face à un tremblement de terre», confie Imtehaz Heerallal, que nous avons joint au téléphone hier matin. Les Mauriciens s’apprêtaient à prendre un vol pour rentrer à Maurice. Ils devaient prendre l’avion pour Casablanca et de Casablanca, passer par Dubaï pour rentrer à Maurice.

«Nous prions pour rentrer sains et saufs. Nous sommes affligés par ce qui est arrivé. Nous sympathisons avec les proches qui ont perdu leur famille et nous remercions aussi Dieu d’avoir sauvé des personnes. Cela a été une expérience très effrayante. Nous avons entendu parler des tremblements de terre, mais nous n’avons jamais imaginé avoir à faire face à un séisme», confie Imtehaz Heeralall. Les Mauriciens sont attendus ce matin à Maurice vers 9 heures.

Des secouristes recherchent des survivants sous les décombres d’une maison effondrée à Moulay Brahim, province d’Al Haouz. © AFP

Yanish Panchoo, Chief Operations Officer du Domaine Palm Marrakech (DPM), subsidiaire de Semaris Ltd, revient sur cette nuit cauchemardesque et a fait un état de la situation, hier matin. Le Mauricien y est installé depuis un an après avoir pris ses fonctions et vit à quelques kilomètres du Domaine. «C’était choquant. Je ne m’attendais pas à me réveiller avec des vibrations aussi importantes. J’ai attendu que tout se calme et je me suis ensuite réfugié dans ma voiture», confie-t-il. Il rapporte que les employés de DPM se portent bien.

«À première vue, il n’y a pas de gros dégâts, mais nous attendons le constat des experts pour nous prononcer», ajoute Yanish Panchoo. Il a également rassuré sa famille à Maurice sur son état. De petites secousses ont continué à être ressenties dimanche matin et l’heure était à la mobilisation pour secourir les victimes. «On entendait les sirènes incessantes des ambulances. Les gens n’étaient pas prêts à vivre cette situation.»

Le Maroc a décrété, samedi, un deuil national de trois jours, comme annoncé par le cabinet royal. Une équipe mauricienne de judo, qui se trouve au Maroc, est aussi saine et sauve et s’apprêtait à participer au don de sang pour venir en aide aux victimes. Gilbert Espitalier Noël,Chief Executive Officer du groupe ENL, s’est exprimé sur sa page LinkedIn, et s’est dit de tout cœur avec le Maroc et les victimes du violent tremblement de terre qui a secoué le pays. «J’ai une pensée spéciale pour notre équipe au Fairmont Royal Palm Marrakech. Soyez prudents et prenez soin de vous», a-t-il dit sur LinkedIn.

Une hotline sera ouverte aux Mauriciens se trouvant au Maroc à partir d’aujourd’hui, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Au cas où un Mauricien se retrouve en difficulté au Maroc, il peut composer l’un des trois numéros WhatsApp suivants : +20 22 736 52 08, +20 22 736 5209, +20 102 999 4876 et 405 2576.