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Au Mahatma Gandhi Institute
Numérisation programmée des archives de l’immigration indienne
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Au Mahatma Gandhi Institute
Numérisation programmée des archives de l’immigration indienne
Raj Rampertab, directeur général du MGI, et Nandini Singla, haut-commissaire de l’Inde, travaillent sur la numérisation des archives de l’immigration indienne.
Précieux documents. Les archives de l’immigration indienne, qui sont conservées au Folk Museum du Mahatma Gandhi Institute (MGI), sont en passe d’être numérisées. C’est ce qu’a annoncé Raj Rampertab, directeur-général du MGI-Rabindranath Tagore Institute (RTI), le mercredi 5 juin. Il intervenait au lancement du livre de l’ex-diplomate indienne, Bhaswati Mukherjee.
Ce sont des archives uniques au monde. Elles contiennent les détails des travailleurs engagés qui sont venus à Maurice», a-t-il rappelé. Ces documents qui datent du milieu du 19e siècle et du tout début du 20e siècle, «vieillissent». L’usure du temps a été constatée, «malgré tout le dispositif de sécurité qui entoure ces registres». Car seuls des employés accrédités du MGI ont accès à plus de 2 000 registres qui nous renseignent sur environ 450 000 travailleurs engagés qui sont arrivés à Maurice entre 1842 et 1910.
Si la numérisation a commencé «il y a sept-huit mois de cela», le processus a pris une autre tournure après la visite de la présidente de l’Inde, Droupadi Murmu. Invitée d’honneur de la fête nationale en mars dernier, Droupadi Murmu a notamment visité le Folk Museum du MGI. «Elle a apprécié sa visite chez nous et a demandé ce qu’elle pouvait faire pour le MGI», explique Raj Rampertab.
Par la suite, Nandini Singla, haut-commissaire de l’Inde à Maurice, a pris le relais sur ce dossier. «La semaine dernière, elle aussi nous a demandé ce qu’elle pouvait faire». Au sortir des discussions, il a été convenu que la Grande péninsule va soutenir le MGI dans le processus de numérisation des archives de l’immigration indienne. «Nous travaillons dessus en ce moment.»
Est-ce que la numérisation de ces documents sera suivie d’un accès plus large à ces archives ? Des informations sont disponibles pour ceux qui veulent établir leur arbre généalogique et remonter jusqu’à leurs ancêtres venus de l’Inde. Mais un individu n’obtient que les informations qui concernent directement sa famille. Il ne peut avoir accès à des détails relatifs à des personnes en dehors de son cercle familial. «Nou pou gard sa touzour diskre», indique Raj Rampertab. «Ce ne serait pas bon si on donnait libre accès à ces archives parce qu’elles contiennent des informations très sensibles qu’on ne peut pas divulguer.»
Projet bilatéral
Pour sa part, Nandini Singla, haut-commissaire de l’Inde, confirme le coup de pouce de son pays. «C’est peut-être le seul endroit au monde où il y a toutes ces archives sur l’immigration indienne dans un même lieu. Elles ont été bien préservées, mais avec le temps, cela se dégrade. Il est temps de conserver ces archives avec les moyens technologiques dernier cri.» Elle ajoute que la numérisation de ces archives sera un «projet bilatéral entre les gouvernements de l’Inde et de Maurice, entre le MGI et le National Archives of India». Deux experts indiens devraient faire le déplacement, «pour donner la formation nécessaire pour maîtriser le nouveau système digital».
La haut-commissaire précise que les institutions concernées sont dans la «troisième partie» du projet. La première concernait la préservation des documents. La deuxième partie, la numérisation des documents alors que la troisième partie c’est «la venue des experts du National Archives of India». Avec la numérisation de ces archives, «il n’y aura plus besoin d’ouvrir les registres à chaque fois que quelqu’un entame des démarches pour obtenir la carte Overseas Citizen of India». Elle rappelle qu’il est obligatoire pour tous ceux qui souhaitent obtenir cette carte, et donc de retracer leurs ancêtres, de passer par les archives du MGI.
Le coût de ce projet est-il connu ? Nandini Singla explique : «Nous travaillons dessus. Il y a une partie qui concerne les équipements, dont les scanners et le logiciel nécessaire au projet.» Il faudra aussi recruter une société informatique pour assurer cette numérisation.
Les registres de l’immigration indienne ont été transférés des Archives nationales au MGI en 1978. On y trouve, entre autres, les Emigration Agency Certificates de Calcutta, Bombay et Madras, les certificats de mariage de Calcutta, Bombay et Madras, la liste des engagés qui sont repartis en Inde, les photos des engagés arrêtés pour vagabondage, des warrants de police. En 2015, les archives de l’immigration indienne ont été inscrites au Registre international mémoire du monde de l’Unesco. Ce qui atteste de la valeur exceptionnelle de ces documents.
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