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Avant-première
«One Love»: Biopic sur Bob Marley
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Avant-première
«One Love»: Biopic sur Bob Marley
Depuis le succès remporté par des biopics de stars surtout musicales (Ray Charles,Tina Turner, Bohemian Rhapsody, Elvis et maintenant, sa femme Priscilla), Hollywood met le paquet sur de tels biopics face à la forte concurrence des séries, par exemple. On a pu voir récemment peut être le meilleur des biopics, Oppenheimer, sur le grand physicien inventeur de l’arme nucléaire. Des Oscars à venir sous peu.
Hollywood aura mis du temps à trouver un bon scénario sur Bob Marley en raison de sa carrure mondiale en tant que roi du reggae. Trouver le bon scénario, le bon acteur pour incarner ce génie musical, obtenir l’accord de toute sa famille... Le film est maintenant prêt et sortira sur les écrans fin février 2024. L’avantpremière s’est tenue à la Jamaïque le 23 janvier. Parmi le parterre des people, Harry et Meghan.
Sa période faste
Toute sa famille a co-signé le scénario et le réalisateur est Reinaldo Marcus Green. La société de production est celle de la famille Marley, Tuff Gong Pictures, soit le même nom que la compagnie de disques. Le géant du reggae est incarné par l’acteur anglais Kingsley Ben Adir, qui a dû apprendre à chanter, danser et s’initier au jargon jamaïcain. Ce n’est pas facile de s’attaquer à un tel rôle, celui d’un révolutionnaire sans concession, défenseur de tous les opprimés de la planète. La première star internationale issue d’un pays pauvre et un messager pour tous les temps.
Le film ne peut pas raconter tout la vie tumultueuse de ce chantre du reggae, né d’une mère jamaïcaine et d’un père colonel anglais. Un bâtard métis. Le scénario passe très rapidement sur son enfance pauvre dans le bidonville de Kingston, Treichville, où le tournage a en partie eu lieu. Impasse aussi sur ses débuts, période où il est exploité par de nombreux producteurs locaux qui le poussent à enregistrer sans être payé.
Bob Marley serait resté un vaste inconnu sans Chris Blackwell, fils d’un riche propriétaire blanc à la Jamaïque et surtout producteur. C’est lui qui à Londres donne 400 livres sterling à Bob pour qu’il enregistre un premier vrai album. Tous les amis de Blackwell prédisent qu’il ne retrouvera pas la couleur de son argent. Pourtant, Bob et les Wailers se mettent à l’ouvrage et enregistrent le tout premier album, une véritable bombe et une découverte pour l’Angleterre et l’Europe. La fusée Marley est lancée et rien ne pourra l’arrêter.
Le film couvre la période faste de 1976 à 1978. Ayant conquis le monde tout court, Marley devient un rival pour le monde politique de son île. Il fait de l’ombre, soulève les vrais problèmes dans ses textes brûlots et sa musique chaloupée, ciselée par les Wailers. Il échappe miraculeusement à une tentative d’assassinat en 1976. Avec son groupe, il se réfugie à Londres où son père refusera toujours de le rencontrer. C’est là aussi qu’il enregistrera ce qui sera peut-être son meilleur album, Exodus.
Messager de la paix
Malgré les réticences de son entourage, il retourne vivre dans sa maison à Kingston devenue depuis un musée. Une grande violence sévit dans le pays. Il décide d’organiser un énorme concert triomphal au National Stadium où l’enfant du pays convoque sur scène les deux leaders politiques qui s’entretuent, celui du Jamaican National Party et celui du People’s National Party. Il les oblige à se serrer la main afin de rétablir la paix civile. Un geste dangereux typique de l’attitude du chanteur/compositeur sans égal dans le monde du reggae qui envahit la planète, y compris Maurice.
Tout le reste de l’histoire est connue avec la suite de sa carrière phénoménale. Il n’y a pas que sa musique. Il faut écouter les paroles de ses chansons qui évoquent toute la misère du monde. Des décennies après sa mort, son album posthume, Legend, propulse tous ses hits dans les top charts du Billboard jusqu’aujourd’hui. Il a vendu des dizaines de millions de disques qui s’écoulent toujours dans le monde. Il a été 15 fois disque de platine aux USA et 14 fois disque de platine au Royaume-Uni. Un phénomène unique venant surtout d’une île du tiers monde et qui ne sera probablement jamais egalé.
On a fait paraître récemment un nouveau single consacré à Hailé Sélassié, l’empereur d’Éthiopie considéré comme un dieu par les rastas. Dans ces mêmes colonnes, nous avons déjà longuement évoqué un gigantesque concert de Bob Marley dans la banlieue parisienne en 1980 sur le tarmac de l’aéroport désaffecté du Bourget devant 30 000 personnes auquel nous avons assisté. Un nuage épais s’était stabilisé dans le ciel... Il donne tout sans retenue alors que son cancer né d’une blessure à l’orteil à l’issue d’un match de foot menace dangereusement sa vie. Ses tresses balaient l’air et fouettent son visage pendant qu’il parcourt sans cesse toute la scène ne s’arrêtant même pas entre les chansons. Des moments uniques grâce à une véritable idole des damnés de la Terre. La sortie de One love est prévue le mercredi 14 février sur les écrans de MCine.
Rédemption !
Autres biopics à venir
Le tournage du biopic sur Michael Jackson vient de commencer. C’est un de ses neveux, Jaafar Jackson, qui l’incarnera dans le film réalisé par Antoine Fuqua. Son titre sera tout simplement Michael mais il ne sortira sur les écrans qu’en avril 2025. Une des plus grandes divas du lyrique, Maria Callas, aura également droit à son biopic. C’est Angelina Jolie qui personnifiera cette célèbre voix féminine classique. Une voix qui donne la chair de poule. Quant à Ana de Armas, elle aura la lourde tâche de se mettre dans la peau de l’icône Marilyn Monroe à l’écran. Elle n’était pas qu’une vamp pulpeuse.
Le plus grand des protest folk singers qui s’ouvrira aux instruments électriques, Bob Dylan, prix Nobel de littérature (on l’oublie trop souvent), sera interprété au cinéma par le jeune acteur qui monte en flèche à Hollywood, Timothée Chalamet. Un hymne à la contre-culture que réalisera James Mangold. Vous avez déjà admiré la voiture bolide Ferrari, toujours en course en formule 1. Le constructeur italien de ces voitures de courses Enzo Ferrari prendra à l’écran les traits d’Adam Driver. Penelope Cruz figure aussi dans la distribution.
La chanson française n’a pas été oubliée. C’est l’acteur Tahar Rahim qui incarnera Charles Aznavour, l’homme aux 1 400 chansons pour 70 ans de carrière. Une rare longévité artistique. Le film est produit, entre autres, par le chanteur Grand Corps Malade. Son titre là aussi sera très simple, Aznavour. Deux autres biopics sont en cours de tournage. L’un aura pour héroïne la fine actrice des années 60, Audrey Hepburn. L’autre retracera la carrière d’une grande chanteuse et compositrice des années 70, Linda Ronstadt.
N’oublions pas le portrait au cinéma du célèbre compositeur Leonard Bernstein, qui a signé tant de musiques inoubliables de films. Elles sont restées dans les mémoires. C’est l’acteur Bradley Cooper qui devrait tenir la baguette. Un biopic est aussi en préparation sur la sulfureuse, mais talentueuse, Amy Winehouse.
De beaux biopics en perspective pour 2024 pour les amateurs du genre et sur grand écran. Mais qui aura l’argent et le courage un jour de proposer un biopic sur le grand Kaya. Il est permis de rêver...
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